Les côtes bretonnes enfin en trois dimensions sur internet

C'était un outil très attendu... et un travail titanesque ! Le SHOM, Service hydrographique et océanographique de la Marine et l'IGN mettent en ligne une cartographie 3D des cartes bretonnes.

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Le projet s'appelle Litto3D, pour le trouver, il faut cliquer sur base de données maritimes et littorales puis Altimétrie littorale et Litto3D.

Relevés par ondes lumineuses

On pourrait penser que les mesures ont été faites par drone. Pas du tout, c'est un avion qui les a réalisées. "L'avion a plusieurs avantages. Déjà, vu de l'ampleur de la zone à lever : la Bretagne, c'est 800 heures de vol pour couvrir environ 7.000 kilomètres carrés. Notre avion, en volant à 240 km/h, nous permet vraiment d'acquérir de grandes étendues en très peu de temps et de voler dans des zones plus difficiles d'accès qu'avec les moyens nautiques traditionnels", détaille Marie Dauguet, ingénieure hydrographe au SHOM. "On émet des ondes lumineuses depuis notre avion avec un signal vert qui va permettre d'atteindre les fonds marins et un signal rouge qui, lui, va être beaucoup plus précis pour la topographie. On enregistre ces ondes, elles vont revenir jusqu'à l'avion, ce qui va nous permettre d'obtenir une cartographie de tout ce qui va se trouver en dessous de notre position."

Cinq missions ont été réalisées entre 2018 et 2021 des aéroports de Lannion et Vannes. La partie Finistère avait déjà été acquise en 2012.

Et les résultats sont beaucoup plus précis, beaucoup plus fins que les précédentes données : "On connaissait le relief, mais on se rend compte que même en Bretagne, il y a des zones qui ne sont pas forcément très bien cartographiées. Et l'avantage de notre avion, c'est également de pouvoir assurer une continuité entre la terre et la mer, là où, par exemple, des bateaux hydrographiques classiques ne pourraient pas aller. L'avion nous permet d'atteindre à peu près une dizaine de mètres de profondeur dans la mer."

Prévision des risques de submersion

L'outil est ludique. Notamment pour en savoir plus sur sa commune littorale ou l'endroit où l'on aime passer ses vacances, pour se rendre compte peut-être aussi du dénivelé au fil du GR34, le sentier côtier. Il s'adresse à tout le monde, estime Marie Dauguet : "Je pense que c'est aux amateurs de plongée ou de pêche à pied ou tout simplement une personne un peu curieuse qui chercherait à mieux connaître les fonds de notre région et les visualiser sur le site. N'importe quel auditeur peut retrouver l'ensemble des données du chemin ainsi que tous ceux qui s'intéressent à la mer."

Litto3D est aussi très important pour les pouvoirs publics, pour la prévision des risques. "Avec des données à l'interface entre la terre et la mer, on va pouvoir essayer de prédire des submersions marines ou tout simplement suivre l'évolution du trait de côte. On sait que c'est une problématique qui nous concerne également en Bretagne et pour l'aménagement de nos littoraux."

Le projet a coûté 4,3 millions d'euros, financé par l'État, la région Bretagne et l'Union européenne.