Les cliniques privées du Mans cesseront leurs activités à partir du 3 juin pour obtenir plus de moyens
Les cliniques privées cesseront toutes leurs activités à partir du 3 juin. C'est un mouvement de colère national qui sera suivi en Sarthe par le Pôle Santé Sud et la clinique du Pré. Elles demandent une meilleure revalorisation des tarifs de la Sécurité sociale pour l'hospitalisation privée.
Fait rarissime, c'est la direction des cliniques privées qui appelle à ce blocage. La plupart de leurs activités seront à l'arrêt, à partir du 3 juin. Ce mouvement de colère national sera suivi par les cliniques sarthoises : la clinique du Pré et le Pôle Santé Sud. Les responsables de ces établissements s'estiment en grande difficulté, à cause de la dernière revalorisation des tarifs de la Sécurité sociale.
Cette revalorisation, annoncée au mois de mars, prévoit 4,3% d'augmentation pour les hôpitaux publics et seulement 0,3% pour les cliniques privées. Avec une inflation prévue à 4% en 2024, les budgets seront impossibles à tenir, estime la fédération de l'hospitalisation privée.
Le Pôle Santé Sud en déficit
"Une revalorisation 14 fois moins importante, c'est inégal et méprisant", dit Caroline Jund. Elle reconnaît que le Pôle Santé Sud du Mans qu'elle dirige a terminé l'année 2023 en déficit, et ce n'est pas le seul établissement privé dans ce cas. "40% des cliniques privées étaient déficitaires, l'an dernier, précise-t-elle. Avec cette revalorisation, on s'attend à atteindre 60% des cliniques privées en déficit."
Les remboursements de la Sécurité sociale représentent 90% de leurs chiffres d'affaires. Pour eux, cette maigre augmentation est donc intenable. Béatrice Boudaud, la directrice de la clinique du Pré au Mans, estime que cette situation pourrait avoir des conséquences graves à plus ou moins long terme. "On risque de fermer des services qui ne seraient pas rentables, prévient-elle. On risque aussi de connaître une fuite de notre personnel vers le Public pour obtenir de meilleures rémunérations."
Les cliniques mobilisées face au désert médical en Sarthe
Les cliniques privées vivent cette différence de traitement comme une injustice vis-à-vis des efforts qui sont faits par leurs établissements face au désert médical que l'on connaît en Sarthe. "Nous sommes mobilisés avec notre service des Urgences, notre Maternité, nous avons ouvert 12 lits en psychiatrie pour compenser les fermetures à l'EPSM d'Allonnes, énumère Caroline Jund, directrice du Pôle Santé Sud. Nous sommes présents sur l'ensemble des sujets de crise. Public et privé doivent travailler ensemble."
Les cliniques privées veulent donc engager le bras de fer avec l'État et démontrer leur importance dans l'offre de soins. Elles représentent 35% des prises en charge, au niveau national, soit 100.000 patients chaque année, en Sarthe.
À quoi s'attendre à partir du 3 juin ?
Le mouvement sera suivi par la clinique du Pré et le Pôle Santé Sud, qui regroupe les urgences, le centre médico-chirurgical et la maternité du Tertre Rouge.
L'arrêt des activités est un mouvement reconductible. Il est prévu sur trois jours (du 3 au 5 juin), et même sur une semaine (jusqu'au 9 juin) aux urgences.
Cet arrêt ne concernera pas les malades les plus fragiles, ceux qui ont des soins en dialyse, en chimiothérapie et en radiothérapie.
Une pétition est également en ligne. Elle regroupe déjà plus de 40.000 signatures.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
Sarthe : l'info en continu
Sarthe : les plus consultés
Grand Prix de France moto au Mans : quand les motards contrôlent les motards
France Bleu MaineLa galerie Carrefour Centre Sud au Mans a une nouvelle enseigne
France Bleu MaineAgents pénitentiaires tués : la maison d'arrêt de Coulaines toujours "bloquée", les agents manifestent au Mans
France Bleu Maine