Les cheveux de 70 enfants de l'agglomération rochelaise collectés pour déceler des traces de pesticides
L'association "Avenir santé environnement" cherche toujours l'origine des cancers pédiatriques à Saint-Rogatien. Elle fait analyser les urines et les cheveux de 70 enfants de trois à dix-sept ans habitant six communes de l'agglomération rochelaise. Le but est de détecter la présence de pesticides.
Deux coups de ciseaux et la mèche brune de Joshua, 5 ans, tombe. Installé sur une chaise trop grande, ses pieds ne touchent pas le sol, il sourit : "Je suis un peu courageux, même si ça ne fait pas mal !" Il fait partie des 70 enfants sélectionnés pour mener des analyses de leurs cheveux par l'association Avenir santé environnement. Elle cherche à détecter la présence de pesticides. Un appel à candidature avait été lancée au début de l'année pour des jeunes volontaires entre trois à dix-sept ans, originaires de Montroy, Saint-Rogatien, Clavette, Bourgneuf, Dompierre ou Périgny, six communes de l'agglomération de La Rochelle.
Toutes ces communes se trouvent à proximité de Saint-Rogatien, où les cancers pédiatriques sont six fois plus importants qu'en moyenne en France. Des études de l'air, menées par Atmo Nouvelle Aquitaine à Montroy en 2021, montrent une concentration importante de prosulfocarbe, un puissant herbicide utilisé par les agriculteurs. Cependant à ce jour, aucune donnée ne permet de prouver la présence d'une contamination plus qu'une autre. Les membres de l'association à l'initiative du projet espèrent établir un lien grâce aux résultats des échantillons de mèches de cheveux.
Trois coiffeurs sont venus bénévolement s'occuper des cheveux des enfants. Marie Quentin, coiffeuse ambulante, n'a pas hésité une seconde : "J'ai une bonne cliente qui fait partie de l'association qui m'en a parlé. Ca me touche particulièrement car j'ai un enfant et que j'habite aussi dans une des zones concernées."
Le résultat des analyses connu cet automne
L'association a aussi procédé à des prélèvements urinaires sur les enfants ce week-end du 6 avril : "Ces analyses permettront d'avoir une vision de leur exposition aux pesticides dans les 48 dernières heures", explique Gwenaelle Mondet, référente du pôle recherche au sein de l'association. Les échantillons de cheveux récupérés ce mercredi, eux, vont permettre d'avoir une vision plus longue de cette exposition : "Un centimètre de cheveux permet d'avoir une vue sur un mois. Donc par exemple une mèche de cheveux d'une longueur de douze centimètres permet de voir sur douze mois !"
Les résultats des analyses seront connus cet automne. L'association Avenir santé environnement prévoit d'accompagner les parents lors de l'annonce avec l'intervention de pédopsychiatres pour un suivi plus personnalisé.
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