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Le CHU de Rennes, pionnier en matière d'Intelligence Artificielle

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Le CHU de Rennes a su prendre le virage de l’Intelligence Artificielle, qui permet par exemple de réduire le temps de passage aux Urgences et d’aider au diagnostic du cancer de la prostate.

Le logiciel Paros a été entrainé par 12 radiologues pendant deux ans et à partir de 6.000 IRM effectuées en grande partie au CHU de Rennes. Le logiciel Paros a été entrainé par 12 radiologues pendant deux ans et à partir de 6.000 IRM effectuées en grande partie au CHU de Rennes.
Le logiciel Paros a été entrainé par 12 radiologues pendant deux ans et à partir de 6.000 IRM effectuées en grande partie au CHU de Rennes. © Radio France - Eric Bouvet

Depuis 4 ans maintenant, le CHU de Rennes est engagé dans le développement de logiciels d’aide aux praticiens. L’hôpital rennais a été l’un des premiers CHU à nouer un partenariat avec une startup spécialisée dans l’intégration d’Intelligence Artificielle pour l’imagerie médicale. Aujourd'hui, 28 logiciels issus de l’IA sont répertoriés sur le CHU. 6 sont utilisés "en routine", 17 à des fins de recherche. Si bien que dans plusieurs services, l’IA est totalement intégré au parcours du patient.

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Détection de cancers de la prostate

Le CHU de Rennes est par exemple pionnier dans l’utilisation de l’IA pour détecter des cancers de la prostate (le plus fréquent chez l’homme en France) sur des IRM. "Il y a beaucoup d’images à interpréter, plusieurs centaines, voire plusieurs milliers", détaille le Docteur Luc Beuzit, radiologue spécialisé en imagerie abdominale. "Donc, avoir un logiciel qui améliore nos performances de tri, in fine, ça va améliorer la prise en charge des patients".

Ce logiciel, baptisé Paros, a été développé à partir de 6.000 IRM effectuées au CHU de Rennes et "entrainé" par 12 radiologues pendant deux ans. Seulement utilisé à Rennes pour le moment, il devrait être prochainement commercialisé.

Le Docteur Beuzit devant le logiciel d'aide au diagnostic de cancer de la prostate.
Le Docteur Beuzit devant le logiciel d'aide au diagnostic de cancer de la prostate. © Radio France - Eric Bouvet

Temps d’attente réduit aux urgences

L’IA est aussi entrée aux urgences, où BoneView est utilisé depuis deux ans. Ce logiciel, qui lit et interprète les radios, est capable de détecter une fracture en quelques minutes, aussi bien que des radiologues. "Rétrospectivement, on voit qu’on n’a pas plus de différences d’interprétation avec le radiologue qui relit les radios de façon systématique", explique le docteur Ulysse Donval. "Donc on a augmenté notre niveau de sécurisation du diagnostic, tout en diminuant le temps de passage".

Car l'introduction de ce logiciel dans le parcours fait gagner 1h20 au patient venu pour de la traumatologie, qui représente 20% de l’activité des urgences (environ 14.000 patients). Par ailleurs, "ça améliore le dialogue entre le radiologue et le patient, parce que le radiologue est plus sûr de son diagnostic, plus à l’aise et ça lui a fait gagner du temps. Donc, il a plus de temps pour le patient", ajoute le Professeur Jean-Yves Gauvrit, Président de la Commission Médicale d’Établissement du CHU de Rennes.

Le Docteur Ulysse Donval, urgentiste au CHU de Rennes devant BoneView, le logiciel de détection de fractures.
Le Docteur Ulysse Donval, urgentiste au CHU de Rennes devant BoneView, le logiciel de détection de fractures. © Radio France - Eric Bouvet

Un radiologue augmenté

Ces logiciels sont des outils à la décision, pas des remplaçants. L’objectif n’est pas qu’ils agissent seuls, assure-t-on du côté du CHU. Le médecin a toujours, systématiquement, une lecture des images et "c’est lui et lui seul qui pose le diagnostic". "La machine ne fait pas mieux que l’homme, puisque la machine est entraîné avec des données d’expertises humaines", rappelle Gaspart d'Assignies, radiologue et cofondateur d'Incepto, la plateforme qui a développé le logiciel d’aide au diagnostic du cancer de la prostate. En revanche, "l’homme avec cette machine est plus fort que s’il était tout seul". "C’est une sorte de radiologue augmenté" selon le Professeur Jean-Yves Gauvrit, "encore meilleur que ce qu’il n’était".

Frédéric Rimattei, le directeur général adjoint du CHU de Rennes était l'invité de France Bleu Armorique le mercredi 27 septembre. Réécoutez son interview.

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