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La disparition annoncée des unités mobiles de télémédecine dans la Manche

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C'est un nouveau coup dur pour l'offre de soins dans la Manche. Les deux unités mobiles de télémédecine devront cesser de fonctionner le 1er janvier 2024 dans la Manche , faute de financement.

Erwann Derrien et Melvin Porquet,  deux soignants de l'unité mobile, regrette la disparition d'un dispositif qui rendait un service "énorme" au patient Erwann Derrien et Melvin Porquet,  deux soignants de l'unité mobile, regrette la disparition d'un dispositif qui rendait un service "énorme" au patient
Erwann Derrien et Melvin Porquet, deux soignants de l'unité mobile, regrette la disparition d'un dispositif qui rendait un service "énorme" au patient © Radio France - Jacqueline FARDEL

Deux unités mobiles de télémédecine avaient été mises en place en 2020, au moment de la crise sanitaire du Covid- à Saint Lô d'abord puis à Avranches, pour des interventions sur l'ensemble du département. Elles permettaient de réaliser des téléconsultations à domicile ; une voiture avec un infirmier à bord équipé d'une mallette de télémédecine partait sur place, après régulation par le 15?

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Plus de 2000 consultations en 2023

Un service qui a fait ses preuves : avec 2023 consultations enregistrées cette année et, dans 8 cas sur 10, les patients ont pu rester chez eux avec un traitement, une ordonnance ou un certificat. Et autant de passage en moins aux urgences...

Sauf que le service va devoir s'arrêter : le financement de l'ARS -via un fonds d'amorçage- a permis l'expérimentation du dispositif pendant 3 ans. Mais le dispositif touche à sa fin le 31 décembre et aucune solution de financement alternatif n'a été trouvée.

"ça va inexorablement dégrader l'offre de soins"

Au grand regret du chef du Samu 50, le docteur Thomas Delomas, " ce dispositif c'est surtout une meilleure prise en charge. On sait que les patients âgés aux urgences, sont fragiles quand on les transporte à l'hôpital de manière inadaptée. On peut même aller jusqu'à augmenter leur mortalité. Donc ce n'est pas du tout anodin d'accompagner une personne âgée à l'hôpital et encore moins quand ce n'est pas nécessaire. Donc là, clairement, avec une réponse de proximité au domicile, on rend un service de qualité et des soins médicaux de qualité. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on n'a pas de solution de financement et c'est un service qui risque de s'éteindre. " Ce qui ne sera pas sans conséquence sur la dégradation de l'offre de soins.   " Inexorablement, les solutions qu'on avait pu mettre en place grâce aux unités mobiles, vont disparaître. Avec des patients qui n'auront d'autre alternative que d'être transportés aux urgences avec des problématiques de transport sanitaire, des problématiques de patients qui vont passer des heures et des heures sur des brancards aux urgences. En terme de qualité de soins, ce n'est pas satisfaisant."

14 unités mobiles en France, toutes menacées

Saint-Lô avait été a première ville a créé ce dispositif. Aujourd'hui il existe 14 unités mobile de télémédecine en France, elles sont toutes menacées de fermeture, mais certaines sont en attente de réponses à des appels d'offre. Dans la Manche aussi des appels à projets ont été lancés.

C'est pourtant un service qui a fait ses preuves regrette aussi Melvin Porquet, qui fait partie des soignants qui ont assuré les permanences de l'unité " C'est souvent des personnes plutôt âgées, isolées, avec des pathologies chroniques et la plupart du temps, des personnes qui n'ont plus de médecin traitant, qui ont des pathologies qui traînent dans la durée, mais qui appellent la plupart du temps pour des problèmes aigus, pour des pathologies aiguës. Mais on peut aussi avoir des "maladies de tous les jours". Mais ces personnes là n'ont plus de médecin traitant ou ne peuvent pas se déplacer et donc n'ont pas d'autres solutions que de nous appeler. La plupart des patients chez qui on va ne connaissaient pas le système. La plupart disent "Ah oui, c'est super, c'est novateur, c'est bien". Et quand on a appris il y a un petit mois que ça allait fermer...quand on leur dit "À partir du 1ᵉʳ janvier ce sera fermé". On a une moue de déception, et des questions sur comment ils vont faire. Le système fonctionnait bien, aidait beaucoup de gens. Le service rendu est quand même énorme. Donc là où être déçu, surtout pour les gens qui ne vont plus avoir accès à ça."

Pour faire fonctionner une unité mobile de télémédecine il fait 22 000 euros nets par mois.

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