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La CGT édite le premier recueil des risques de cancer liés au travail dans les mines

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Si toutes les mines de France ont fermé, il y a encore 40.000 anciens mineurs affiliés au régime minier, particulièrement exposés à des produits cancérogènes au cours de leur carrière. La CGT a compilé toutes les données à connaître pour leur suivi post-professionnel.

Le recueil est en vente au prix de 23 euros, en librairie ou sur commande. Le recueil est en vente au prix de 23 euros, en librairie ou sur commande.
Le recueil est en vente au prix de 23 euros, en librairie ou sur commande. © Radio France - Julie Seniura

C'est un document essentiel, mais qui pourtant n'existe que depuis quelques semaines, alors que la dernière mine de France, la Houve à Creutzwald, a fermé il y a pile vingt ans. Il s'agit d'un livre récapitulant toutes les fiches de poste de la mine, et tous les produits cancérogènes auxquels les mineurs ont été confrontés. Ce recueil, qui a pour titre "(Re)connaissances des risques cancérogènes au travail dans les mines", vient d'être édité par la Fédération nationale des Mines et de l'Énergie de la CGT.

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Il aura nécessité un long travail de sept ans, afin d'interroger d'anciens mineurs ayant exercé dans de très nombreux métiers (fond, surface, électriciens, piqueurs, foreurs, boutefeu, chemin de fer...), et compiler les données de l'ensemble des bassins miniers français : Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, mais aussi Alsace, Cévennes, Provence, Isère, Saône-et-Loire, dans les mines de charbon, d'uranium, d'ardoise ou de potasse.

Informer les premiers concernés, les mineurs

En premier lieu, ce recueil est destiné aux anciens mineurs eux-mêmes : ils sont 40.000 à être encore affiliés au régime minier. D'autres ne le sont plus aujourd'hui, après s'être reconvertis dans d'autres métiers. "Souvent, on ne sait pas à quels produits on a été confronté, y compris les mineurs", explique Richard Caudy, de la fédération Mines Energie de la CGT. "La particularité des mineurs, c'est qu'ils souffrent de pathologies multiples : l'air respiré, les produits utilisés, les conditions de travail en milieu confiné ou en surface... Tout s'additionne, ce qu'on ne retrouve pas dans d'autres professions".

Ce recueil doit pouvoir servir aussi, une fois qu'on est tombé malade, à faire reconnaitre sa pathologie en maladie professionnelle, bien que ce soit un véritable parcours du combattant. "Il y a une méconnaissance, une omerta, et même une mauvaise volonté des organismes de sécurité sociale, qui étaient auparavant dans l'empathie avec les assurés, et qui ont aujourd'hui des a priori péjoratifs et méfiants envers les assurés", estime le Dr Alain Carré, médecin du travail à la retraite, qui a participé à l'élaboration du recueil.

Richard Caudy, de la CGT, et Dr Alain Carré, médecin du travail à la retraite.
Richard Caudy, de la CGT, et Dr Alain Carré, médecin du travail à la retraite. © Radio France - Julie Seniura

Meilleure information des médecins traitants

Ce livre doit également être utile aux médecins traitants des mineurs, qui ne sont pas particulièrement formés aux maladies dues au travail, et en particulier celles des mineurs. Pour chaque métier, le recueil indique la fiche de poste, les produits cancérogènes utilisés, et les examens médicaux préconisés.

La réalité poignante des conditions de travail des mineurs, avec Richard Caudy et le Dr. Alain Carré

Le livre "(Re)connaissances des risques cancérogènes au travail dans les mines", édité aux éditions Arcane 17, a été tiré à 2.000 exemplaires. Il est en vente au prix de 23 euros sur le site de l'éditeur, de la Fnac, en librairie, ou à la permanence de la CGT à Freyming-Merlebach, les mardis et vendredis.

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