L'évacuation des déchets amiantés de l'usine Freix à Bonnétable se fait attendre
À l'occasion de son assemblée générale annuelle, l'Adeva 72, association de défense des victimes de l'amiante pour la Sarthe, rappelle que l'une des priorités de 2020 reste l'évacuation des déchets stockés à l'air libre dans les anciens locaux de l'usine Freix dont le gérant a été condamné.
Ce samedi 15 février, se tient l'assemblée générale annuelle de l'Adeva 72, association de défense des victimes de l’amiante pour la Sarthe. L'occasion de présenter aux 169 adhérents les combats prioritaires pour 2020, notamment un : ces dernières années, l'association a évidemment porté à bout de bras le dossier de l'usine Freix à Bonnétable. Cette entreprise, liquidée en juillet 2016, fabriquait des embrayages. 18 salariés y auraient été exposés à de l'amiante. Le gérant a été condamné à un an de prison dont six mois ferme et 4.000€ de dommages et intérêts.
Même si les victimes n'ont toujours pas été indemnisées, le volet juridique semble désormais clos. Maintenant, la priorité pour l'association, c'est l'enlèvement des déchets amiantés toujours entreposés dans les anciens locaux de l'usine à Bonnétable. Sur la photo que nous tend Sonia Hertz, présidente de l'Adeva 72, on peut voir l'état actuel du site : des centaines de sacs remplis de plusieurs tonnes de débris d'amiante, avec des sacs en mauvais état qui se délitent et des bâches censées les recouvrir tombées à terre.
Donc tout est à l'air libre et quand il fait du vent comme aujourd'hui, ça s'envole partout ! - Sonia Hertz
Selon l'association, la préfecture de la Sarthe promet de débarrasser le site de ses débris d'amiante au cours du premier semestre 2020, mais rien ne bouge, dit Sonia Hertz : "On leur dit qu'il faut qu'ils prennent la chose en main, qu'ils aillent dans les conseils municipaux pour faire entendre leur voix, parce qu'il sont les premiers concernés, nous, nous ne sommes qu'un appui !"
Autour des anciens locaux de Freix, il y a des commerces, une charcuterie, un magasin de plantes vertes, une imprimerie...
On tente de les joindre par téléphone mais la plupart refusent de s'exprimer : "J'ai mon usine à faire tourner", nous dit un patron. "L'amiante, on n'y pense pas, ce n'est pas un sujet de conversation", nous assure encore un employé. Ces entreprises semblent craindre de perdre des jours de travail, si elles doivent momentanément fermer boutique, le temps de l'évacuation des déchets.
On tente alors de joindre la mairie qui nous renvoie vers la préfecture, chargée de superviser l'évacuation des déchets avec l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
Contactée, la préfecture nous explique que la date exacte d'évacuation des déchets ne peut être communiquée pour raisons de sécurité.
L'Adeva 72 a permis à plusieurs centaines de personnes, entre 200 et 300, de toucher une indemnité ou une aide.
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