Faute d'urgentistes, l'hôpital de Vienne doit suspendre sa ligne SMUR plusieurs jours par mois
Le manque de médecins urgentistes est de plus en plus criant à l'hôpital de Vienne. En plus de réguler l'accès aux urgences la nuit, le centre hospitalier Lucien Hussel est contraint de suspendre sa ligne SMUR plusieurs jours par mois. Les syndicats pointent une perte de chance pour les patients.
C'est un symptôle de plus du manque de moyens humains dans l'hôpital public. A Vienne, en plus de réguler l'accès aux urgences la nuit, le centre hospitalier Lucien Hussel est contraint de suspendre régulièrement sa ligne SMUR, la Structure mobile d'urgence et de réanimation, par manque de médecins.
Les interventions du SMUR étaient suspendues la nuit depuis le mois d'octobre déjà, mais la situation empire suite au départ de deux urgentistes depuis le début du mois d'avril, "sur un effectif déjà contraint" précise le service communication. Face à cette situation le SMUR a été suspendu 19 jours en avril selon la CGT et l'hôpital reconnaît que cette situation pourrait se répéter en mai, le temps de réussir à recruter.
L'hôpital a besoin de recruter au moins deux urgentistes
Dans l'idéal, il faudrait que deux ou trois médecins rejoignent Vienne pour retrouver équipe d'une dizaines d'urgentistes, mais cela risque de ne pas être possible avant le mois de juin prévient le secrétaire général de l'hôpital, Jean-François Hélie.
En attendant, le centre hospitalier Lucien Hussel peut compter sur des renforts ponctuels venus des Hospices civiles de Lyon, l'établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT). Lorsqu'il y a besoin du SMUR, Lyon peut encore une fois prendre le relai, ou bien l'hôpital de Bourgoin-Jallieu.
Pour limiter l'impact du manque de médecin urgentistes sur la population, l'hôpital de Vienne mise surtout sur un nouveau dispositif : envoyer des infirmiers ou des brancardiers spécialement formés à la place des médecins dans les interventions d'urgence, on parle d'un SMUR paramédicalisé.
Des paramédicaux formés pour remplacer les médecins du SMUR
Une quinzaine de soignants ont déjà été formés depuis le mois d'octobre - il y en aura une vingtaine en tout, et le protocole pour ces interventions est en train de se mettre en place. L'hôpital espère lancer ce dispositif avant l'été car même si "cela ne va pas résoudre le problème de ressources humaines médicales, dans l'intérêt de la population, pour qu'il y ait des lignes d'interventions, c'est une bonne nouvelle" estime Jean-François Hélie.
L'intersyndicale de l'hôpital dénonce une perte de chance pour les patients du territoire face à cette situation, qu'elle entend dénoncer avec une action devant l'hôpital à partir de 10H vendredi 26 avril. Le SMUR paramédicalisé n'est pas une solution selon Samy Gacem, secrétaire général de la CGT au centre hospitalier de Vienne. "On va laisser intervenir sur des détresses des personnes qui n'ont pas les mêmes aptitudes qu'un médecin, qui travailleront sous forme de protocole. Pour nous, c'est encore une perte de chance" dans un contexte où "l'Etat ne donne pas à l'hôpital public les moyens de remplir ses missions". En 2023, le service d'urgence du centre hospitalier Lucien Hussel a enregistré 130 passages par jour en moyenne.
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