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Faut-il un nouveau centre de radiothérapie à Saint-Malo ?

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L’ARS Bretagne veut autoriser un second centre de radiothérapie à Saint-Malo. Le secteur sanitaire de Saint-Malo Dinan serait alors surdoté, estime l’ICRB, qui conteste la décision.

L'une des trois machines de radiothérapie de l'ICRB à Saint-Malo L'une des trois machines de radiothérapie de l'ICRB à Saint-Malo
L'une des trois machines de radiothérapie de l'ICRB à Saint-Malo © Radio France - Eric Bouvet

Dans son nouveau Projet Régional de Santé 2023-2028, publié le 27 octobre, l'ARS Bretagne autorise une nouvelle implantation de radiothérapie dans le secteur de Saint-Malo - Dinan. Ce nouvel outil est nécessaire pour l'Agence Régionale de Santé, mais en trop pour l’ICRB, l'Institut de Cancérologie et de Radiothérapie Bretillien. Cet établissement de santé privé, qui regroupe cinq radiothérapeutes à Saint-Malo (et dix à Saint-Grégoire), estime qu'une nouvelle implantation dans le secteur nuirait à la qualité des soins, car il faut un nombre minimum de patients pour être performant.

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Après des accidents il y a plus de vingt ans, à Épinal, Toulouse ou encore Grenoble, un seuil minimal de 600 patients par structure de radiothérapie a été fixé pour que les centres soient performants et sûrs. À ce jour, l’ICRB, qui dispose de trois accélérateurs linéaires, traite 950 patients par an à Saint-Malo. Ce qui "permet largement de satisfaire les besoins (…) y compris tenant compte de projections démographiques optimistes". Selon l’institut et le SNRO, Syndicat National des Radiothérapeutes Oncologues, si une deuxième structure s’implante, on aboutirait "au mieux à 450-500 par structure, ce qui serait très inférieur aux seuils réglementaires reconnus comme garant de sécurité et qualité".

Cette implantation serait donc "un non-sens", "absurde", pour le centre malouin, qui rappelle aussi que tous ses radiothérapeutes exercent en secteur 1, "au même « prix » que l’hôpital piblic et (...) la même prise en charge tarifaire par l’Assurance maladie".

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Mais l’ARS Bretagne n’a pas la même analyse. "Les indicateurs de santé en cancérologie du secteur Rance-Émeraude doivent être améliorés, notamment en matière de dépistage, de mortalité pour certains cancers", explique le docteur Natacha Prat-Robilliard. "Et donc, il est important de renforcer l’offre en cancérologie" et de la compléter "avec la possibilité d’une nouvelle implantation de radiothérapie". D’autant, ajoute le médecin de l’ARS qu’on a une "croissance démographique plus importante que celle du reste de la Bretagne, avec une proportion de population âgée qui ne fait que croitre et un nombre de cancers qui ira en augmentant. Ce qui nous permet de penser qu’il y aura la place pour deux centres de radiothérapie complémentaires".

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Public vs privé

Au-delà des chiffres, l'ICRB et sa directrice générale Hélène Le Guil considèrent que la décision de l’ARS est "en partie dogmatique, parce qu’on veut offrir une offre publique versus privée, alors que la réalité de terrain est tout autre". Et de se référer à un rapport de la Cour des Comptes qui remarque que les ARS en général n’explicitent pas "clairement les objectifs d’attribution d’une nouvelle autorisation (….), là où d’autres opérateurs étaient déjà présents pour les mêmes activités de soins". Le SNRO, lui, "dénonce le pouvoir aveugle de l’ARS Bretagne".

"Je ne crois pas que l’Agence régionale de santé soit dogmatique", répond Natacha Prat-Robilliard. Il y a "la volonté d’œuvrer pour la population" et "d’étoffer l’offre de soins". "Encore une fois, on travaille pour les années futures, avec un nombre de cancers qui ira en augmentant".

L'ICRB et le SNRO ont écrit au Ministre de la Santé et demandent le retrait de l’autorisation, qu’ils se disent prêts à contester devant la justice administrative.

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