Face au manque de dermatologues, les Nordistes consultent en Belgique

Ce mardi matin, dans la salle d'attente de dermatologie de l'hôpital de Mouscron, la moitié des patients sont Français. Depuis trois ans, la femme de Pascal consulte ici : "parce que les temps d'attente en Belgique sont plus courts qu'en France. On a des rendez-vous en ORL dans quatre mois. En France, c'est plus long", explique cet homme qui habite à Wervicq-Sud, une commune de la métropole lilloise frontalière avec la Belgique. Juste à côté, Patrick et Françoise, venus également de la même ville française. "C'est la première fois qu'on vient ici", raconte cette retraitée qui a appris "par le bouche-à-oreille" qu'il était possible de consulter en Belgique.

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De plus en plus de patients français

Le nombre de patients français a tendance à augmenter ces dernières années à l'hôpital de Mouscron selon le directeur du département médical, Jean-Louis Mariage : "on constate qu'il y a de plus en plus de Français qui viennent se faire soigner chez nous, d'une part parce que 20% de la population mouscronoise est d'origine française et d'autre part parce qu'il existe des accords transfrontaliers qui permettent aux patients résidant de l'autre côté de la frontière de venir se faire soigner en Belgique, au même titre que s'ils étaient dans un hôpital français".

Carte vitale acceptée

L'entrée à l'hôpital de Mouscron est aussi simple que dans un établissement français. Il y a un lecteur de carte vitale qui permet la prise en charge, la caisse d'assurance maladie belge se faisant ensuite rembourser par la CPAM française. Depuis 2008, les CPAM du Nord ont multiplié les accords avec leur homologue belge. Ainsi, seuls les assurés français dépendant des CPAM des Flandres, de Lille-Douai, Roubaix-Tourcoing et du Hainaut peuvent être pris en charge dans les hôpitaux belges grâce à des conventions sanitaires signées entre autorités belges et françaises baptisées Zoast (Zone Organisée d'Accès aux Soins Transfrontaliers).

Il y a également des coopérations entre centres hospitaliers selon les spécialités : Mouscron est en pointe sur la dialyse, de nombreux patients français traversent donc la frontière et dans l'autre sens, Tourcoing étant un centre de référence pour les maladies infectieuses, des Belges sont envoyés dans ce service en cas de contamination au HIV ou à une maladie tropicale.