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EN IMAGES - La ministre de la Santé inaugure la première "Maisons des femmes"' de la Vienne

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La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a inauguré ce vendredi la "Maison Frejya", un lieu au sein du CHU de Poitiers dédié à la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales.

La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a passé l'après-midi au CHU de Poitiers. La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a passé l'après-midi au CHU de Poitiers.
La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a passé l'après-midi au CHU de Poitiers. © Radio France - Anne-Lyvia Tollinchi

Pour son premier déplacement dans la Vienne, Catherine Vautrin a choisi le CHU de Poitiers, et plus particulièrement la "Maison Frejya", un espace ouvert depuis janvier 2023 qui accueille des femmes victimes de violences conjugales. Il s'agit de la première "Maison des femmes" dans la Vienne.

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Ce lieu de consultation, ouvert du lundi au vendredi, propose une approche pluridisciplinaire que la ministre a applaudi : "Le sujet des violences conjugales est tellement lourd qu'il y a une nécessité de prise en charge globale. A la fois l'accueil en urgence, la délivrance de soins, l'accompagnement psychologie-social, l'accompagnement juridique, une unité pour les enfants, victimes eux aussi. C'est un ensemble de compétences qui sont réunies ici."

Et la ministre en a profité pour voir plus grand : "Ma feuille de route, mon objectif, c'est au minimum une maison par département qui permette aux victimes de violences de se reconstruire." Actuellement, la France compte 75 "Maisons des femmes" dans seulement 69 départements sur une centaine.

Déjà plus de 250 femmes accueillies dans cette structure

En un an, les professionnels ont pu accueillir plus de 250 femmes et quelque 600 enfants. La ministre a ainsi remercié les docteurs Alexia Delbreil et Marie Lebeau, porteuses du projet. "On voit que les chiffres de violence augmentent dans la Vienne, comme un peu partout en France, aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Alors si on veut se rassurer, on se dit que la parole est plus ouverte aujourd'hui, et si on veut s'inquiéter, on se dit que ça continue à augmenter. Dans tous les cas, ça reste un combat."

L'an dernier, dans le département, 750 affaires de violences intra familiales ont été jugées.

De nombreux élus, comme la maire de Poitiers Léonore Moncond'huy ou le député de la Vienne Sacha Houlié étaient aux côtés de la ministre.
De nombreux élus, comme la maire de Poitiers Léonore Moncond'huy ou le député de la Vienne Sacha Houlié étaient aux côtés de la ministre. © Radio France - Anne-Lyvia Tollinchi
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La ministre a également salué l'accompagnement juridique dont peuvent bénéficier les femmes victimes dans cette structure. Un dispositif que Cyril Lacombe, le procureur de la République de Poitiers, a développé : "Une femme qui va arriver ici a la possibilité de faire un dépôt de plainte simplifié. C'est à dire que tout de suite, on va judiciariser sa situation si elle le souhaite. Les services d'enquête vont être saisis et on va ouvrir une procédure en flagrance préliminaire. On va la faire examiner par un médecin légiste qui va évaluer les éventuelles incapacités ou invalidité qu'elle peut avoir. Et ensuite, il y a une réponse pénale qui va être donnée après interrogatoire de l'auteur."

Reprendre soin de soi

La Maison Freyja permet aussi aux femmes de reprendre soin d'elles, tant physiquement que mentalement. "Quand on est une femme victime de violence, on s'oublie au fur et à mesure du temps, explique la Dr Alexia Delbreil. On oublie l'aspect physique, mais également sa santé. Donc c'est important de remettre la femme au centre, qu'elle puisse penser à elle et prendre soin d'elle."

Le projet a été porté par la Dr Alexia Delbreil en coordination avec la Dr Marie Lebeau de l'"Unité d'accueil pédiatrique enfants en danger".
Le projet a été porté par la Dr Alexia Delbreil en coordination avec la Dr Marie Lebeau de l'"Unité d'accueil pédiatrique enfants en danger". © Radio France - Anne-Lyvia Tollinchi

" Cela peut passer par des ateliers de reprise de confiance en soi, un accompagnement de la santé, une reprise en charge des pathologies chroniques, des suivis gynécologiques, etc. Mais cela peut également passer par la reprise en charge de l'aspect esthétique. On propose aussi des ateliers de sociologie-esthétisme où on accompagne les femmes sur le fait de pouvoir se regarder, de reprendre une forme d'autonomie. Tout ça, ce sont des choses qu'on va essayer d'apporter au fur et à mesure du temps aux victimes."

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La "Maison Freyja" du CHU de Poitiers propose un accompagnement pluridisciplinaire des femmes victimes de violences conjugales.
La "Maison Freyja" du CHU de Poitiers propose un accompagnement pluridisciplinaire des femmes victimes de violences conjugales. © Radio France - Anne-Lyvia Tollinchi

Une manifestation en marge du déplacement ministériel

A deux cent mètres de la visite ministérielle, une quarantaine de syndiqués de la CGT s'est réunie pour attirer l'attention de la ministre et faire passer un message, mais là concernant le secteur de la psychiatrie. "La situation n'est plus tenable, on n'a plus les moyens de prendre soin", alerte François Dupuis, infirmier à l'hôpital Henri Laborit et représentant CGT. "Pour vous donner un chiffre tout simple : en 1995, il y avait 820 lits. Aujourd'hui, on est en dessous de 270 alors que la population a continué à augmenter. Il y a une file d'attente très longue, même chez les enfants."

Et d'ajouter, inquiet : "On n'a pas les moyens humains pour assurer toutes les visites à domicile nécessaires pour maintenir à domicile ces patients. Et on n'a plus les moyens dans l'hôpital de les accueillir. Donc on ne fait pas bien notre travail. On se retrouve avec des gens sans soins qui parfois errent dans les rues et qui se retrouvent en précarité non seulement psychiatriques de soins, mais aussi en précarité tout court. C'est à dire qu'ils n'ont plus de domicile, plus de médecin traitant, plus de carte vitale, plus de couverture. Et ça les amène à des destins tragiques. C'est insupportable pour nous."

Plusieurs représentants ont été reçus dans la journée par un conseiller du cabinet de la ministre.

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