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Des enfants contaminés aux perturbateurs endocriniens au Pays basque, selon un documentaire

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Des retardateurs de flamme, des molécules chimiques considérées comme perturbateurs endocriniens, ont été retrouvés dans les urines de 29 enfants vivant dans le bassin de la Nivelle. C'est ce que révèle un documentaire de la série "Vert de Rage" diffusée ce lundi 15 janvier sur France 5.

Des analyses effectuées chez des enfants vivant dans le bassin de la Nivelle montrent des taux élevés de certains perturbateurs endocriniens Des analyses effectuées chez des enfants vivant dans le bassin de la Nivelle montrent des taux élevés de certains perturbateurs endocriniens
Des analyses effectuées chez des enfants vivant dans le bassin de la Nivelle montrent des taux élevés de certains perturbateurs endocriniens - Premières Lignes Productions

"Contamination à petit feu", c'est le titre d'un documentaire diffusé ce lundi 15 janvier à 21h05 sur France 5. Ses réalisateurs se sont penchés sur la contamination aux retardateurs de feu, des molécules chimiques de plus en plus suspectées d'être des perturbateurs endocriniens. Une partie de l'enquête a été tournée au Pays basque. Les urines de 29 enfants ont été analysées. Toutes présentent des contaminations largement supérieures aux moyennes des autres cohortes.

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Les réalisateurs de ce film de la série " Vert de Rage" ont enquêté pendant un an sur ces retardateurs de flammes. Premiers concernés : les sapeurs pompiers. Mais de fil en aiguille, ils en sont arrivés à enquêter sur le bassin de la Nivelle. Là, une étude de l'Ifremer de 2022 montre un taux anormalement élevé de ces substances chimiques dans des mollusques sur la Nivelle, la Bidassoa et l'Adour. Les équipes de "Vert de Rage" ont effectué des prélèvements dans la rivière et à la sortie de stations d'épuration et ont aussi réalisé des tests urinaires sur 29 enfants vivant dans le bassin de la Nivelle.

"C'est la douche froide " : Cécile, maman de Sasha qui présente l'un des plus fort taux du panel

Les prélèvements ont été effectués le 21 juillet dernier et les résultats présentés aux familles début décembre. Tous ont présenté des taux particulièrement élevés et supérieurs à la cohorte d'enfants franciliens testés dans le même temps et à un panel de 299 enfants testés sur l'ensemble du pays entre 2014 et 2016 via l'enquête Esteban. "On a commencé cette démarche en étant plutôt confiant sur les résultats, confie Cécile dont le fils Sasha présente le plus fort taux du panel basque. On est une famille qui fait attention depuis le début à l'alimentation, aux achats. Au début, j'ai prié pour que ça soit une erreur de virgule. Et après, c'est la douche froide intérieure. On a l'impression d'être complètement démunis parce que tout ce qu'on met en place pour la santé de son enfant, finalement, malgré nous, malgré tous nos efforts, on arrive à une situation critique." Cécile, son mari et Sasha vont, tous les trois, refaire des tests, à leurs frais. Elle n'exclut pas de saisir la justice.

A ce jour, et c'est toute la difficulté de ce dossier, il n'existe pas de valeur sanitaire de référence sur les effets sur la santé de ces molécules. Il n'en reste pas moins que c'est inquiétant. Les scientifiques du Centre hospitalier de Liège qui ont effectué ces tests appellent à identifier cette source de contamination pour pouvoir agir.

Mise en place d'un comité de suivi scientifique au Pays basque

C'est ce qu'a décidé de faire l'Agglomération Pays basque (CAPB) avec la mise en place d'un comité scientifique de suivi regroupant l'Agence Régionale de Santé (ARS), l'agence de l'eau, l'Ifremer, l'UPPA, Rivage Protect. "On démarre avec une feuille pas tout à fait blanche, mais presque, explique Emmanuel Alzuri, le délégué en charge de l'eau et du littoral à la CAPB. On ne conteste pas les analyses qui ont été faites sur l'urine des enfants et aujourd'hui, c'est vrai qu'on est face à un enjeu de sécurité publique et sanitaire. On va essayer de démêler l'écheveau, ce qui est quand même très compliqué."

Du côté des associations environnementales, les résultats de cette enquête ne sont pas vraiment une surprise se désole Michel Botella, l'un des porte-parole de la Sepanso. "Depuis que le SAGE, le schéma d'aménagement de gestion des eaux a été mis en place en 2010, nous disons que contrôler la bactériologie, c'est très important mais qu'il ne faut pas oublier le cocktail chimique. Il y a plus de 100.000 molécules chimiques sur le marché. Là se pose la responsabilité des Parlements qui ont laissé partir sur le marché ces molécules, mais surtout la responsabilité des multinationales qui fabriquent ces produits. On connait l'impact sur les travailleurs, c'est l'exposition aux risques professionnels mais pourquoi ces molécules, qui ne perdent rien de leur qualité dans le milieu naturel, n'impacteraient-elles pas le citoyen lambda ? Et ici, ce qui est accablant, ce qui m'effondre, c'est que ce sont les enfants qui sont touchés."

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