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Coronavirus : une "pente plutôt descendante" au CHU de Grenoble depuis une "grosse semaine"

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Le CHU de Grenoble a fait un point de situation sur les patients atteints par le coronavirus et pris en charge par l'hôpital ce vendredi : "On se demande si on n'a pas passé le cap", s'interroge l'infectiologue Olivier Epaulard car le nombre de nouveaux cas est en baisse grâce au confinement.

Arrivée de patients atteints par le coronavirus au CHU de Grenoble Arrivée de patients atteints par le coronavirus au CHU de Grenoble
Arrivée de patients atteints par le coronavirus au CHU de Grenoble - Direction de la Communication CHUGA

Des signes encourageants

Le docteur Olivier Epaulard, infectiologue au CHU de Grenoble, parle  "d'aplatissement" du nombre de cas, de signes "encourageants", voire de "pente plutôt descendante depuis une grosse semaine". Car le nombre de nouveaux cas positifs est en baisse (alors que le nombre de dépistages s'intensifie). En baisse aussi le nombre d'hospitalisations (115 ce vendredi, elles étaient 130 au plus fort ) et de patients placés en réanimation (41 à ce jour, 48 au plus haut). "C'est parce que le confinement a été bien respecté" analyse Olivier Epaulard. "Ce qui ne veut pas dire qu'il faut déconfiner. Au contraire, _il faut poursuivre__". _

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Ne pas relâcher le confinement

Même début d'optimisme du côté du SAMU qui voit diminuer le nombre des appels liés au coronavirus et monter l'activité liée à d'autres pathologies. Le docteur Guillaume Debaty, chef de ce service, rappelle néanmoins qu'il faut limiter ses déplacements lors du week-end de Pâques, et surtout proscrire les activités à risques, parmi lesquelles le VTT de montagne pour ne pas risquer d'encombrer les services d'urgence. 

Inquiétude pour les personnes qui ont d'autres pathologies et qui ne consultent pas 

Comme d'autres l'ont fait ces derniers jours, le docteur Marie-Thérèse Leccia, présidente de la Commission Médicale d'Etablissement invite les personnes qui ont des maladies chroniques ou des signes aigus (autre que le coronavirus) à consulter pour renouveler leurs traitements et éviter une aggravation de leurs symptômes.  Au vu de la forte diminution des consultations de suivis, elle redoute des retards de diagnostic parce que malades ont peur d'être contaminés en se rendant à l'hôpital voir leur médecin habituel. "Les consultations sont différenciées", rappelle-t-elle "et l_e risque de transmission à l'hôpital est maîtrisé"_. 

Le risque c'est ce que l'on appelle "la maladie du confinement" : des personnes privées de leurs séances de kiné et de mobilité se mettent à tomber, d'autres se déshydratent, d'autres encore ont un état général qui se dégrade sans que personne ne donne l'alerte. Elles doivent être finalement hospitalisées en  urgence.  

A Entre-deux-Guiers et Roybon, des Ehpad fortement impactés

"Sur 70 Ehpad, huit sont atteints par le coronavirus et quatre fortement impactés, dont deux dans le nord-Isère" précise le CHU de Grenoble. Dans le Sud Isère, les établissements dramatiquement touchés sont à Entre-Deux-Guiers et Roybon. 

A Entre-Deux-Guiers, on compte 4 décès, 15 résidents hospitalisés et 13 qui présentent des symptômes du coronavirus. 9 professionnels ont été testés positifs. Les prélèvements vont être élargis à tout l'établissement. A Roybon, la moitié de la centaine de résidents présente des symptômes, le coronavirus a été confirmé pour une partie d'entre eux et il manque cruellement de personnel valide et de matériel. Le CHU a envoyé des renforts sur place.

Un déconfinement qui ne peut que "graduel"

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Personne aujourd'hui ne peut prédire la date du déconfinement, mais Olivier Epaulard précise déjà qu'il ne pourra être que "graduel", en fonction des régions, ou de certaines catégories de personnes. L'Isère relativement épargnée par rapport à d'autres départements sera-t-elle déconfinée en premier ? "Il y a deux interprétations possibles", répond le docteur Epaulard. "On pourrait se dire : comme il y a eu peu de virus chez nous, on va être parmi les premiers à être déconfinés. Mais à l'inverse, on peut se dire : comme chez nous le virus n'a pas beaucoup circulé, il n'y a pas beaucoup de personnes qui ont fait des anticorps. Et donc si on déconfine, il y aura des cas. Dans cette logique-là , ce sont des territoires qui seront déconfinés plus tard. _C'est une décision complexe à prendre__, sur le plan sanitaire, économique et sociale.  Et donc ce n'est pas simple d'anticiper". _

Des protections individuelles (masques, blouses) lavables et recyclables

Les soignants ont besoin de masques (FFP2) de lunettes de protection des sur-blouses et sur-charlottes homologués. Actuellement tout est à usage unique. Dans un souci de limiter son impact environnemental, l'hôpital de Grenoble travaille maintenant avec des industriels pour avoir des masques ré-utilisables. "On essaie d'être l'hôpital le plus vert de France", dit un médecin en souriant. Et dans le même esprit, le CHU veut remplacer ses sur-blouses jetables par des protections en tissu lavables et ré-utilisables. Il a lancé un appel aux entreprises et aux ateliers locaux pour  10000 sur-blouses . 8000 ont déjà été trouvées en quelques  jours. Manquent encore 2000, l'appel ne concerne que les entreprises spécialisées qui doivent s'adresser à : aide-covid19@chu-grenoble.fr

Un "tuto" qui a fait le tour du monde

Le "tuto" (pour tutoriel),  conçu par une hygiéniste du CHU pour fabriquer des masques dit "alternatifs" en tissu pour les personnels non-soignants a fait le tour du monde. C'était le premier diffusé en France dès le début de l'épidémie, il a été adopté en Russie, en Israël, au Canada, en Belgique.

Un tuto repris un peu partout en France et dans le monde
Un tuto repris un peu partout en France et dans le monde - CHU de Grenoble

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