Passer au contenu
Publicité

Contraception : de plus en plus d'hommes optent pour la vasectomie, un choix qui reste rare en France

Par
  • France Bleu

La vasectomie, contraception masculine définitive, est de moins en moins rare en France, indique une étude des autorités de Santé publiée ce lundi. Mais même si les opérations ont été multipliées par quinze en 12 ans, seuls 0,15% des hommes choisissent la stérilisation.

Un urologue explique la vasectomie dans son cabinet, à Nevers, en 2020. Un urologue explique la vasectomie dans son cabinet, à Nevers, en 2020.
Un urologue explique la vasectomie dans son cabinet, à Nevers, en 2020. © Maxppp - Pierre DESTRADE

C'est une décision qui reste rare, mais qui devient moins marginale chez les hommes français. La vasectomie, contraception masculine définitive, est de plus en plus pratiquée dans notre pays, montre une étude publiée ce lundi par les autorités de santé, même si la France reste loin d'autres pays comme les Etats-Unis.

Publicité

"De plus en plus d'hommes français ont recours à cette contraception définitive", résument les auteurs de l'étude menée en commun par l'Assurance maladie et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Une contraception considérée comme définitive

La vasectomie est une forme de stérilisation. Elle consiste à bloquer les spermatozoïdes, via une ligature des canaux qui les transportent depuis les testicules. On la considère comme une contraception définitive, et un délai de réflexion de quatre mois reste imposé aux Français tentés par cette opération. S'il est parfois possible d'annuler les effets d'une vasectomie, on ne peut pas connaître à l'avance son caractère irréversible ou non. C'est aussi le seul choix de contraception sûr dont dispose un homme, mis à part le port systématique d'un préservatif. Médiatisées depuis quelques années, des méthodes alternatives comme des anneaux contraceptifs n'ont pas fait leurs preuves scientifiques.

Le nombre de vasectomies multipliées par 15 en douze ans

En France, où elle est autorisée depuis 2001, la vasectomie est longtemps restée extrêmement rare, à l'inverse de pays comme les Etats-Unis où elle est entrée dans les mœurs parmi d'autres méthodes de contraception. Aux Etats-Unis, en Australie ou en Corée du Sud, plus d'une femme sur dix compte sur la vasectomie de son partenaire pour ne pas avoir d'enfant.

Mais selon les données publiées ce lundi, ce choix est devenu un peu moins marginal chez les Français lors de la dernière décennie. "Le nombre de vasectomies a augmenté chaque année depuis 2010, passant de 1.940 vasectomies en 2010 à 30.288 en 2022, soit une multiplication par quinze", indiquent les auteurs de l'étude, supervisée par l'épidémiologiste Mahmoud Zureik. Pour autant, si les vasectomies sont en forte hausse, elles partent de si bas que leur fréquence reste faible : environ 0,15% des hommes concernés (soit, selon l'étude, les adultes de moins de 70 ans) ont fait ce choix en 2022.

Même si "la France semble progressivement combler son retard (...), les niveaux demeurent encore inférieurs à ceux des pays leaders en matière de contraception définitive", conclut l'étude.

Plus d'hommes que de femmes choisissent désormais la stérilisation

Il y a désormais plus d'hommes que de femmes à choisir une forme de stérilisation. Les auteurs de l'étude y voient en partie la conséquence de l'affaire des implants Essure, couramment utilisés en France comme méthode de stérilisation féminine avant d'être retirés du marché à la fin des années 2010 à cause d'effets indésirables. Ce croisement des courbes est aussi lié à la progression des vasectomies.

Le phénomène reste difficile à expliquer pour les chercheurs. Les auteurs de l'étude reconnaissent que des "études sociologiques" seraient nécessaires. Difficile, par exemple, de conclure à un effet de discours féministes de plus en plus visibles en faveur d'un meilleur partage de la "charge mentale" de la contraception, dont la responsabilité revient le plus souvent aux femmes via, principalement, la prise d'une pilule. Difficile également de dire combien de femmes souhaiteraient se faire stériliser, mais sont freinées par les injonctions de la société ou de leurs médecins.

"La diminution de la lourdeur de la pratique a pu conduire les hommes à davantage recourir à la vasectomie", avance auprès de l'AFP la démographe Mireille Le Guen, spécialiste des questions de contraception. La plupart des vasectomies se font, en effet, désormais lors d'un passage en journée à l'hôpital, alors qu'un nombre conséquent de patients devaient encore y passer la nuit voici quelques années, souvent sous anesthésie générale.

"Il y a une possibilité que l'on sorte d'une pratique marginale, mais ayons en tête que ça concerne encore très peu d'hommes", note la démographe, qui relève toutefois une "diversification des profils" vers des milieux un peu plus favorisés qu'auparavant.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

L'info en continu

Publicité

undefined