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"Un référent dans chaque commune" propose une sénatrice drômoise contre les violences conjugales

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À la veille de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, la sénatrice socialiste de la Drôme, Marie-Pierre Monier, en pointe sur le sujet, fait plusieurs propositions pour remédier au problème notamment dans les communes rurales.

Marie-Pierre Monier, sénatrice (PS) de la Drôme Marie-Pierre Monier, sénatrice (PS) de la Drôme
Marie-Pierre Monier, sénatrice (PS) de la Drôme

Un référent dans chaque commune, plus d'argent pour les associations, plus d'intervenants sociaux faisant le lien avec les gendarmeries et commissariats : voilà quelques propositions de la sénatrice drômoise Marie-Pierre Monier (PS) contre les violences faites aux femmes. La parlementaire du Sud Drôme est en pointe sur le sujet, elle avait écrit un rapport en 2021.

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France Bleu Drôme Ardèche - Est-ce que les violences conjugales ça arrive davantage dans les communes rurales qu'à la ville ?

Marie-Pierre Monier - C'est ce que ce rapport a mis en lumière, c'est que seulement un tiers des femmes vivent en ruralité. Mais parmi tous les féminicides qui ont lieu en France, la moitié des féminicides ont lieu en ruralité. C'est aussi la moitié des interventions des gendarmes. Donc en fait, les territoires ruraux agissent comme des amplificateurs d'inégalités.

Comment ça se fait ?

Marie-Pierre Monier : Il y a plus d'isolement, moins de confidentialité. On se connaît tous, c'est plus dur d'oser le dire. La mobilité est un sujet aussi : moins de structures existent, il faut obligatoirement se déplacer. Et puis les femmes connaissent moins leurs droits. Donc ça amplifie les violences.

Est-ce qu'on avance sur le sujet depuis votre rapport ?

Marie-Pierre Monier : Ça a mis la lumière d'abord dessus. Vous ne pouvez pas savoir le nombre de fois qu'on m'a demandé des choses, ça a permis de faire prendre conscience du sujet des violences. J'ai été amenée à présenter ce rapport dans des tas de villes de France. J'ai été beaucoup interpellée par des intercommunalités ou des associations et finalement l'association des maires ruraux a voulu reprendre une des préconisations du rapport, en nommant un référent égalité dans chaque commune.

J'aimerais que ce soit un référent par conseil municipal, comme on a un référent pour l'ambroisie. Pas forcément une délégation rémunérée, mais quelqu'un de ciblé. Il s'occuperait d'égalité, d'orienter les victimes, mais pas de les prendre en charge, il faut que ce soient des spécialistes. Ça serait un petit peu un phare pour les femmes dans chaque commune.

Au Sénat votre amendement n'a pas été voté, comment ça se fait ?

Marie-Pierre Monier : Je pense qu'ils (les sénateurs) l'ont mal interprété, ils ont pris ça pour une délégation supplémentaire à mettre au niveau d'un adjoint. C'était pas du tout le sens de mon amendement et je le regrette. Donc il faut continuer et ne pas lâcher parce que moi, j'ai des élus qui me sollicitent et qui doivent se débrouiller avec les violences conjugales. Vous savez, dans les petites communes, c'est le maire qui est vraiment le premier interlocuteur pour des sujets qui ne relèvent pas toujours de sa compétence. Ils ont besoin de savoir quoi faire dans ces cas là. Je pense que ça serait bien si on se chargeait de les former. Il y a des associations, comme par exemple l'association "Les chouettes" qui l'a fait sur la communauté de communes des Baronnies provençales.

Est-ce que vous avez d'autres idées pour améliorer la lutte contre les violences faites aux femmes ?

Ah oui! La première des choses, il faut des appartements qui peuvent accueillir ces femmes en urgence. Et une fois que vous les avez accueillies, bien sûr qu'il faut des associations qui accompagnent la femme pour sortir, se reconstruire à la fois moralement mais aussi matériellement. Ces associations manquent de moyens, il faudrait un milliard. On a besoin d'intervenants sociaux en gendarmerie et commissariat. Dans la Drôme, nous en avons trois, mais il en faudrait un quatrième parce qu'ils font vraiment le lien entre les victimes et les forces de l'ordre. Bien souvent, il faut aller porter plainte et engager un combat judiciaire qui est compliqué. Il faut qu'on en mette vraiment bon nombre de partout parce que force est de constater que les violences augmentent. Ces référentes ont dû traiter 173 dossiers supplémentaires en 2022 par rapport à 2021. Les femmes libèrent leur parole de plus en plus.

Pour libérer encore davantage vous organisez une marche, ce samedi, entre Condorcet et Saint-Ferréol-Trente-Pas...

Elles sont très importantes, ces marches, et je vois de plus en plus d'élus et d'associations qui se saisissent du sujet. Ça n'est pas anodin du tout, parce que c'est vraiment l'occasion de dire aux femmes qui sont victimes qu'on est là en soutien, qu'elles ne sont pas seules, qu'elles peuvent venir parler, ça leur donne de la force. Et que ce n'est pas leur faute, qu'il ne faut pas qu'elles aient honte.

En cas de violences conjugales, composez le 3919 pour demander de l'aide.
En cas de violences conjugales, composez le 3919 pour demander de l'aide. © Radio France

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