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Retraites : les députés rejettent l'article sur l'index seniors, premier revers de l'exécutif à l'Assemblée

Par
  • France Bleu

Le gouvernement a subi un premier revers majeur à l'Assemblée sur la réforme des retraites mardi, avec le rejet de l'article instaurant un index des seniors. Le groupe LR a majoritairement voté contre, alors que la Première ministre venait de dévoiler de nouvelles concessions à la droite.

38 députés LR ont voté contre l'article 2 de la réforme des retraites, au premier rang desquels le vice-président du parti Aurélien Pradié 38 députés LR ont voté contre l'article 2 de la réforme des retraites, au premier rang desquels le vice-président du parti Aurélien Pradié
38 députés LR ont voté contre l'article 2 de la réforme des retraites, au premier rang desquels le vice-président du parti Aurélien Pradié © Maxppp - Vincent Isore

Coup de théâtre dès l'article 2 : après trois jours de débats marqués par de très vifs incidents, l'Assemblée nationale a rejeté l'"index seniors" voulu par le gouvernement par 256 voix contre 203, et 8 abstentions. L'exécutif subit son premier revers majeur à l'Assemblée sur la réforme des retraites.

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La majorité fragilisée par le vote LR

38 députés LR ont voté contre, et 6 se sont abstenus. Une claque pour le gouvernement, accueillie par des vivats et des chants des élus de la Nupes, vite rabroués par la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet. "Ce soir, toute la gauche et le FN célèbrent" ce vote, a déploré le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui les a traités de "Tartuffe".

Ce vote négatif promet encore trois jours de suspense et de tension au Palais Bourbon, où les débats s'arrêteront vendredi, avec ou sans vote global, pour un transfert du texte au Sénat. Sans garantie sur la tenue d'un vote et même d'un débat sur l'article 7, qui repousse l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. Cet épisode nocturne constitue surtout une nouvelle preuve également de la grande complexité de l'équation du gouvernement, qui mise sur un accord avec LR pour faire adopter le texte au Parlement malgré la persistance du mouvement social, avec une cinquième journée d'action jeudi.

Des concessions sur les carrières longues faites par le gouvernement

Mardi après-midi, Elisabeth Borne avait lâché du lest sur le volet des carrières longues, en annonçant que les salariés éligibles à ce dispositif, c'est-à-dire ayant commencé à travailler avant 21 ans, n'auraient pas à cotiser plus de 43 ans pour partir à la retraite, dès lors qu'ils auront atteint l'âge de départ anticipé requis. Matignon a ensuite précisé qu'il serait possible de partir sans décote avec ces 43 ans de cotisations. Dans le projet initial, certains salariés en carrière longue devaient cotiser 44 ans.

Il s'agissait d'un nouveau geste du gouvernement envers LR, dont la direction tente de contenir les députés réfractaires à l'adoption du texte. Au premier rang desquels le vice-président du parti Aurélien Pradié, qui en séance mardi soir reprochait encore à Olivier Dussopt de "n'apporter aucune réponse aux questions des parlementaires" et l'avertissait d'un futur "problème démocratique majeur".

Des débats qui patinent

Les débats n'ont guère avancé, la majorité présidentielle, se sentant fragile, ayant plutôt ralenti la cadence. Dans la journée, Elisabeth Borne avait une nouvelle fois exhorté la gauche à retirer les "amendements de blocage" pour permettre "un vrai débat de fond". La Nupes a retiré plus de 1.000 amendements depuis lundi, mais plus de 14.000 amendements restent à examiner d'ici vendredi soir, et 18 articles du projet de loi.

Première visée par ces accusations d'obstruction : La France insoumise, fragilisée par les différents incidents de séance, le dernier en date ayant conduit le député Aurélien Saintoul à présenter ses "excuses publiques" au ministre Olivier Dussopt, traité d'"assassin".

Une cinquième journée de mobilisation jeudi

Une cinquième journée d'actions attend l'exécutif jeudi, organisée à l'appel des huit principaux syndicats. Une "dernière sommation", dixit Laurent Escure (Unsa), avant une nouvelle journée le 7 mars, après les vacances scolaires, qui pourrait enclencher des grèves reconductiblesJeudi, les numéros un de l'intersyndicale (CFDT-CGT-FO-CFE-CGC-CFTC-Unsa-Solidaires-FSU) défileront à Albi (Tarn), symbole de cette France des petites villes très mobilisée contre la réforme. À Paris, la manifestation partira de Bastille en direction de la place d'Italie.

Après 963.000 manifestants, selon les autorités, plus de 2,5 millions selon les syndicats samedi, l'affluence devrait être moindre jeudi. Au plan national, une source policière dit attendre entre 450 et 650.000 personnes, dont 40 à 70.000 personnes à Paris. Les perturbations s'annoncent limitées dans les transports, avec 4 TGV sur 5 en circulation et un trafic normal dans le métro parisien. Seul 1 TER sur 2 circulera en revanche dans les régions et à Paris, et le service sera partiellement perturbé sur certains trains de banlieue, selon la SNCF. De même, 30% des vols à Orly seront annulés, et des aéroports en région affectés.

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