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Nupes : le PS de la Loire vote le moratoire mais espère conserver une union de la gauche localement

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La gauche se déchire parce que La France Insoumise refuse de qualifier le Hamas d'organisation terroriste. Hier soir le Parti Socialiste a décidé d'interrompre ses activités au sein de la Nupes. L'union de la gauche qui n'est déjà presque plus qu'un lointain souvenir.

France Bleu Saint-Etienne Loire - Vous avez participé hier soir, de même que Pierre Courbon et Michel Debout, au conseil national du PS qui a décidé d'un moratoire sur la Nupes. Ça veut dire interruption des activités au sein de l'Union de la gauche. 54 % en faveur de cette décision. Qu'avez vous voté, vous, au nom des socialistes de la Loire ?

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Johan Cesa, premier secrétaire fédéral du parti socialiste de la Loire - J'ai voté oui. Mais avant de poursuivre je voudrais aussi avoir avec ce qui s'est passé à Gaza un message d'hommage aux familles qui ont été victimes encore d'un cycle infernal dans lequel est rentré maintenant depuis le 7 octobre. Alors oui, effectivement, hier, j'ai voté pour le texte proposé par Olivier Faure. Donc un texte qui ne propose pas la fin de la Nupes mais une suspension et un projet ambitieux. Avec un message fort qui a été adressé par Olivier Faure, celui de dire qu'il faut faire mieux. On prend acte de ce que Mélenchon avait lancé au lendemain des législatives, "faites mieux". Oui, on a envie de faire mieux. On a envie de travailler sur le fond, de poser nos désaccords, d'en débattre et aussi de travailler sur un nouveau souffle démocratique.

Le grand désaccord vient justement de ce qui se passe au Proche-Orient. LFI qui refuse encore de qualifier le Hamas de groupe terroriste, c'est vraiment ça qu'il fallait clarifier ? Cette désunion en cours, elle vient de là ?

Bien sûr. Moi, en tant que militant socialiste, citoyen aussi de gauche, quand je lis les premières déclarations de Mélenchon qui dans le communiqué a mis le logo de la Nupes, implicitement j'étais indirectement signataire de ce communiqué, Je ne m'y retrouve pas. On ne peut pas fonctionner avec quelqu'un qui décide de tout pour tout le monde. Ce n'est plus possible. On ne peut pas dire de Macron qu'il est Jupiter et vouloir faire la même chose. On l'a vu sur l'affaire Quatennens, on l'a vu sur les retraites, quand toutes les forces syndicales, toutes les forces politiques de gauche sauf lui voulaient arrêter l'obstruction parlementaire pour aller sur le fameux article 7 pour qu'on puisse débattre du report de l'âge légal à 64 ans. C'est lui qui a continué dans l'opposition parlementaire, qui a imposer ses vues à tout le reste de la gauche. Ce n'est plus possible de travailler dans cette manière.

Aujourd'hui, LFI dans la Loire, c'est une femme, la députée Andrée Taurinya. Qu'est ce que vous lui dites ce matin ?

Ce n'est pas qu'elle. Je suis aussi aux réunions Nupes. Il y a des personnes qui ne pensent pas la même chose qu'André Taurinya qui était par exemple favorable à l'obstruction parlementaire. D'autres militants insoumis ne l'étaient pas. C'est de tout cela dont on veut pouvoir débattre démocratiquement. Poser nos désaccords parce que ce que veulent quand même les Français, il ne faut pas l'oublier, c'est qu'en 2027, on puisse proposer un programme commun avec une candidature unique. Quand on voit le sondage qui est tombé encore hier soir sur les élections européennes avec un Jordan Bardella qui est à plus de six points devant la majorité présidentielle… Nous avons en ligne de mire une candidat de l'extrême droite en 2027 qui peut l'emporter. Et ça, nous le refusons.

Je vous livre ce message de Brad sur les réseau social X : "Mélenchon a été le catalyseur des voix pour la Nupes Aujourd'hui, les communistes et les socialistes souhaitent surtout se distinguer au moment où les élections ne concernent pas une seule personne et pour lesquels avoir un chef culte comme Jean-Luc Mélenchon n'est pas indispensable. Bref, ils essaient d'exister". Derrière cette intervention, il y a l'idée d'une manœuvre politique. C'est ce qui se passe en ce moment ?

Il n'y a aucune manœuvre politique. Le début de la manœuvre politique c'est quand Jean-Luc Mélenchon écrit son tweet. Il sait très bien les conséquences qu'il va y avoir. Il sait très bien la ligne historique du PS depuis 30 ans qui est pour une solution à deux Etats. Toutes les organisations politiques indiquent que le Hamas est une organisation terroriste, il n'y a que lui qui peut affirmer ça. Il sait très bien en écrivant cela ce que cela va provoquer. Il y a des identités différentes. Ecologistes, communistes, socialistes, Insoumis. On doit chacun et chacune se respecter. C'est comme ça que nous voulons avancer. Quand on impose ses vues à tout le monde, on ne respecte pas les autres et on ne peut pas travailler d'une bonne manière.

Et maintenant, comment peut on croire encore à une union de la gauche ? Comment peut on croire qu'elle sera de nouveau rassemblée ? Les électeurs auront le droit de ne plus y croire.

Bien sûr et cela on peut tout à fait le comprendre. Nous allons tenter de prouver le contraire. Nous avons quand même des points d'accord. Nous l'avons vu pour les retraites où on a avancé ensemble contre la retraite à 64 ans. Nous avons aussi fait des propositions sur le pouvoir d'achat. Nous avons quand même des opportunités avec ce qui se passe aujourd'hui à la mairie de Saint-Etienne. On doit être capable de dépasser nos quelques divergences pour proposer aux Stéphanois et aux Stéphanoises un véritable projet alternatif à ce qui se fait aujourd'hui.

On peut s'entendre localement quand on se déchire nationalement ?

Oui et c'est d'ailleurs tout le message que nous portons que nous, socialistes, allons aux réunions Nupes. On dit aux écologistes, communistes et Insoumis : "arrêtez toujours d'attendre que Paris décide pour nous dans la Loire". On l'a vu avec les sénatoriales. Nous n'avons pas attendu que les instances nationales décident de ce qu'on va faire auprès des grands électeurs (en imposant la candidature du socialiste Jean-Claude Tissot sans attendre une candidature unique avec Les écologistes, ndlr) et nous avons pu l'emporter. On voit très bien que les accords parisiens, parfois, ne sont pas compris dans le département.

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