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Après l'exfiltration de Raphaël Glucksmann : "Nous avons vu la députée Andrée Taurinya diriger les militants vers nous"

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La tête de liste socialiste aux élections européennes, Raphaël Glucksman, visé aussi par des insultes et des bousculades, a du être exfiltré du défilé du 1er-Mai, mercredi à Saint-Étienne. Le patron du PS dans la Loire accuse Andrée Taurinya (LFI), mais croit encore à une union locale de la gauche.

Raphaël Glucksmann avant l'exfiltration du cortège de la manifestation stéphanoise du 1er mai. Raphaël Glucksmann avant l'exfiltration du cortège de la manifestation stéphanoise du 1er mai.
Raphaël Glucksmann avant l'exfiltration du cortège de la manifestation stéphanoise du 1er mai. © Radio France - Louise Thomann

Mercredi 1er-Mai, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux élections européennes, a dû quitter rapidement la manifestation à laquelle il participait à Saint-Étienne dans la Loire. Capuche sur la tête, des traces de peintures sur le visage, il a été insulté et bousculé. Les réactions politiques ont été nombreuses et ce jeudi matin, Johann Cesa, conseiller régional socialiste et patron du PS dans la Loire accuse la députée de la France insoumise Andrée Taurinya, d'être responsable de ces actes violents. En réaction, l'élue LFI de Saint-Étienne parle de "propos diffamatoires". Interview

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France Bleu Saint-Étienne Loire - Sur les réseaux sociaux vous accusez Andrée Taurinya, la députée de la France insoumise, d'avoir dirigé certains militants d'extrême gauche vers Raphaël Glucksmann. Elle dément fortement. Elle dit qu'elle n'a pas cette autorité là. Est ce que vous maintenez vos propos ce matin ?

Johann Cesa, conseiller régional socialiste et patron du PS dans la Loire - Oui, bien sûr. Je les maintiens et j'y reviendrai mais tout d'abord, je voudrais quand même remercier tous les militants socialistes qui ont fait part de beaucoup sang froid par rapport à ce qui s'est passé, qui ont protégé notre candidat tête de liste. J'ai revu les vidéos encore hier soir et j'ai été particulièrement choqué de voir qu'un de nos maires socialistes Georges Suzan, maire d'une commune rurale (NDLR : Bussières) âgé de plus de 70 ans, a été pris à partie. On lui a mis des coups dans le dos. On a essayé de lui arracher son écharpe d'élu. Je crois que le débat démocratique vaut beaucoup mieux que cela.

Je vous repose la question : c'est la France Insoumise qui est derrière ? C'est André Taurinya qui, à Saint Étienne, a dirigé les militants vers Raphaël Glucksmann.

Oui, clairement. Moi, je l'ai vue. On était très nombreux à la voir diriger, les jeunes militants vers nous. Donc qu'elle assume ses actes plutôt que d'essayer de se défiler. Il y a, en plus, un de ses adhérents qui était candidat aux élections législatives [NDLR : Lionel Jamon, candidat suppléant LFI dans la 6e circonscription de la Loire] qui a assumé publiquement à la télévision [NDLR : sur LCI]. Le débat démocratique, ce n'est pas cela. Ce sont quand même des gens qui pourtant bloquent l'université pour défendre le droit d'expression et qui nous empêchent, nous, de nous exprimer, d'être aux côtés des salariés de Casino, d'Ascometal comme nous voulions le faire hier pour le 1er-Mai.

Des "propos diffamatoire" pour Andrée Taurinya

Raphaël Glucksmann a lui aussi visé La France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon demande de s'excuser parce que le syndicat étudiant OSE-CGT a revendiqué cette action ainsi que la jeunesse communiste. Il n'y aura pas d'excuse de la part du Parti Socialiste ?

Je retiens plutôt les camarades communistes qui m'ont envoyé plein de messages depuis hier comme Christophe Faverjon [NDLR : maire d'Unieux]. Les militants écologistes aussi, au premier rang desquels Olivier Longeon. C'est ça que je retiens. La plupart des Jeunes Communistes de la Loire sont en froid avec leur direction nationale. Qu'une cinquantaine de jeunes qu'on connaît depuis déjà un certain nombre d'années nous empêche de manifester, c'est une chose, mais moi ce que je retiens, c'est plutôt ces militants communistes, des gens simples qui passent leur temps, leur vie à œuvrer pour leur idéal. On va garder ça en tête pour eux, pour les années à venir. L'unité pour tous pour qu'on puisse gagner des prochaines communes dans la Loire.

Vous parliez des étudiants qui ont bloqué Sciences-Po ces derniers jours. On apprend ce matin d'ailleurs qu'ils veulent de nouveau bloquer l'établissement. Ils demandent un cessez le feu à Gaza. Raphaël Glucksmann a des origines juives, est ce que ça a joué dans ce qui s'est passé hier matin à Saint-Étienne ?

Je ne veux pas le croire. Enfin, j'espère que j'espère que non, qu'on n'en arrive pas là. Ce que je regrette, c'est que hier, ce 1er-Mai, c'est la fête des travailleurs et, depuis 24 heures, on ne parle malheureusement que de cet événement. On voulait parler assurance chômage. Une réforme inique encore du gouvernement. Raphaël Glucksmann a pris une position tout à fait claire sur Israël et la Palestine depuis des années, qui est la même que celle du Parti socialiste. Une solution à deux États. Nous, on n'a pas tremblé le 7 octobre, quand il a fallu dénoncer les crimes terroristes du Hamas. Alors que madame Taurinya, dans une manifestation place Chavanel il y a peu de temps, disait que le Hamas était une formation de résistance. Ce n'est plus possible. Nous taclons aussi Benjamin Netanyahou et nous espérons bien que la Cour Pénale Internationale va le traduire en justice pour ses crimes de guerre. Nous allons faire la part des choses et nous ne sommes pas dans une surenchère du langage, comme le font les Insoumis trop souvent.

La conséquence de tout ça, c'est bien sûr la remise en cause de l'union de la gauche, de la Nupes. On est à deux ans d'une candidature peut-être unifiée à Saint-Étienne. Est ce que tout est remis en cause avec ce qui s'est passé ces dernières heures ?

Bien entendu que non, on ne va pas se laisser entraîner par une cinquantaine de jeunes énergumènes. On sait avec qui nous pouvons travailler. Il faut offrir aux Stéphanois et aux Stéphanoise une alternative crédible, capable d'avoir une équipe qui puisse gérer cette commune et la sortir de cette ornière d'un maire quand même triplement mis en examen. Donc nous savons où sont les priorités. Nous avons un quart de la population stéphanoise qui vit sous le seuil de pauvreté, qui attend des réponses en termes d'emplois, en termes de sécurité aussi. Tout ça, nous allons le travailler tous ensemble. Si quelques groupuscules extrémistes ne souhaitent pas faire partie de cette aventure collective, ce sera ce sera de leur responsabilité. La nôtre, c'est d'offrir une alternative aux Stéphanois.

  • Suite à cette interview, la députée insoumise de Saint-Étienne dénonce des propos diffamatoire. Elle réfléchit à porter plainte.

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