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Jean Castex au mémorial d'AZF samedi : pourquoi une visite en catimini ?

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Le Premier ministre s'est recueilli samedi devant le mémorial d'AZF, en marge de sa venue à Toulouse et Castres. Une visite à laquelle la presse n'était pas conviée, quatre jours après les commémorations de la catastrophe. Réelle volonté de discrétion ou rattrapage d'une bourde ? Décryptage.

Le seul cliché qui a filtré de la discrète venue de Jean Castex devant le mémorial d'AZF samedi, publié par la préfecture ce lundi matin. Le seul cliché qui a filtré de la discrète venue de Jean Castex devant le mémorial d'AZF samedi, publié par la préfecture ce lundi matin.
Le seul cliché qui a filtré de la discrète venue de Jean Castex devant le mémorial d'AZF samedi, publié par la préfecture ce lundi matin. - Préfecture d'Occitanie

Les journalistes étaient invités un peu plus tôt à Castres, sur le dossier de l'autoroute A69, puis un peu plus tard à Toulouse, à l'Hôtel-Dieu, pour parler d'Europe. Entre les deux, ce samedi 25 septembre, le Premier ministre s'est éclipsé, direction la route d'Espagne à Toulouse, pour se recueillir sur l'ancien site AZF, à la mémoire des 31 victimes. Sans photographe, sans caméra, aux côtés du secrétaire d'État aux affaires européennes, Clément Beaune, présent pour les conférences européennes, et du préfet de Haute-Garonne, Etienne Guyot. 

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L'information a "filtré" dans La Dépêche du midi quelques heures plus tard. Sciemment, ou pas, c'est là toute la question après la polémique née de l'absence de membres du gouvernement aux cérémonies officielles mardi dernier, et que cet hommage tardif n'a pas apaisé auprès des associations de sinistrés.

Officiellement, Matignon l'assure, il était impensable que Jean Castex ne s'arrête pas au Mémorial lors de ce déplacement en Occitanie. Et de mettre en avant son attachement à sa région d'origine, argument systématiquement souligné désormais quand l'élu du Sud-Ouest s'approche à moins de deux heures de route de Vic-Fezensac ou de Prades. Non, son déplacement n'est pas un objet de communication, le Premier ministre tenait vraiment à honorer la mémoire des victimes d'AZF. Non, il n'a pas fallu rattraper le "raté" de la semaine dernière.

La polémique n'a pas échappé aux services du Premier ministre, mais "était-ce au chef de l'exécutif de se déplacer le 21 septembre denier?", nous souffle t-on évoquant l'option de Beauvau, tout aussi légitime. La délicatesse du sujet n'a pas non plus échappé aux conseillers du gasco-catalan qui ont bien observé la gêne des élus locaux quant à la division que le sujet AZF inspire, avec deux cérémonies distinctes depuis 20 ans. Venir à Toulouse seul, sans membre d'association, se placer au-dessus des querelles semblait sans doute le meilleur des compromis. 

Mise en scène ou volonté de se placer au-dessus des querelles ?

Reste à savoir si la décision de venir au mémorial d'AZF a été prise de longue date, ou au dernier moment, pour étouffer le feu de la polémique. Seule certitude, peu de gens avaient été informés de ce passage express route d'Espagne. La députée de la circonscription, membre de la majorité présidentielle, présente aux cérémonies mardi, présente aussi samedi à la conférence pour l'avenir de l'Europe où Jean Castex était, assure qu'on lui apprend l'information. La préfecture, qui a posté une photo, la seule d'ailleurs, sur son compte Twitter ce lundi matin, refuse de communiquer et renvoie sur Matignon.

On a du mal à imaginer que Jean-Luc Moudenc, qui entretient par ailleurs des rapports très corrects avec le locataire de Matignon, n'ait pas été mis au parfum, mais à la mairie, on souligne en effet la complexité de la situation, la division des camps, la difficulté pour un représentant des autorités de composer avec ces sensibilités. Le maire de Toulouse a fait savoir qu'il n'avait fait aucune démarche pour inviter des personnalités ou les empêcher de venir. Quoi qu'il en soit, les membres du gouvernement n'ont pas besoin de carton d'invitation pour venir publiquement commémorer la mémoire des victimes de la plus grande catastrophe industrielle que la France a connu depuis 1945.

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