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Guerre en Ukraine : un débat houleux attendu à l'Assemblée nationale sur la stratégie d'aide de la France

Par
  • France Bleu

Les députés doivent se prononcer ce mardi sur le plan d'aide à l'Ukraine prévu par le gouvernement. Le RN a déjà annoncé qu'il s'abstiendrait lors du vote sur l'accord de sécurité bilatéral prévu entre la France et le pays toujours en guerre avec la Russie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron à Paris, le 16 février dernier. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron à Paris, le 16 février dernier.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron à Paris, le 16 février dernier. © AFP - Thibault Camus

L'Assemblée nationale doit se prononcer ce mardi sur la stratégie d'aide à l'Ukraine, lors d'un débat et d'un vote symbolique, qui devraient servir de terrain d'affrontements entre macronistes, RN et LFI, en pleine campagne des européennes.

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Deux ans après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les macronistes espèrent pointer du doigt les "ambiguïtés" du RN et de LFI à l'égard de la Russie. Le vote de chaque groupe va être "intéressant", souligne la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet.

Le RN s'abstiendra

Jordan Bardella, le président du Rassemblent national, a annoncé sur France 2 ce mardi que les députés de son groupe "s'abstiendront" lors du vote. Jordan Bardella, a évoqué des "lignes rouges" parmi lesquelles l'envoi de troupes au sol et l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et à l'Union européenne. "Nous sommes opposés à toute forme d'élargissement. L'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne pourrait accroitre le risque d'escalade car nous devrions une assistance militaire à un pays en guerre au sein de l'Union", a expliqué Jordan Bardella.

Samedi, Gabriel Attal avait multiplié les attaques contre "le clan Le Pen", accusé de "faiblesses" et de "mollesses" face à la Russie de Vladimir Poutine.

L'issue du vote pourrait être favorable, avec le soutien de LR.  "On n'a pas d'autres choix. On est évidemment pour l'Ukraine",  dit-on au sein du groupe de droite. "Mais on veut des engagements concrets en termes d'exportations d'armes et que la France ne fasse pas que parler".

Jusqu'à trois milliards d'euros d'aide supplémentaire à l'Ukraine

Ce mardi, Gabriel Attal, donnera le coup d'envoi des débats vers 16h30, avant l'intervention des groupes politiques puis un vote, qui n'est pas contraignant, attendu aux environs de 20h. .

Dans sa déclaration, le chef du gouvernement doit présenter l'accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Conclu pour une durée de dix ans, il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne.

En 2024, Paris promet de fournir "jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire", un financement que pourraient interroger les oppositions alors que le gouvernement vient d'annoncer une série de coupes budgétaires.

"Notre sécurité a un prix", a répondu le ministre des Armées Sébastien Lecornu dans Le Parisien. "Ces trois milliards ne sont pas un chèque à l'Ukraine. Ils correspondent à la valeur maximale de notre aide militaire en 2024, notamment aux commandes passées auprès de nos industries de défense françaises. L'économie française en bénéficiera donc", insiste-t-il.

Un thème de campagne pour les Européennes

A trois mois du scrutin du 9 juin, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes clés de la campagne européenne, particulièrement depuis les sorties d'Emmanuel Macron qui n'écarte pas l'envoi de troupes au sol et ne veut mettre "aucune limite" dans le soutien à Kiev, sous les protestations des oppositions.

"Ces propos sont une folie totale. Et je suis très inquiet de voir que le président de la République les a maintenus" jeudi en recevant les chefs de partis à l'Elysée, a réagi l'Insoumis Manuel Bompard, qui accuse Emmanuel Macron de devenir le "leader du camp de la guerre".

Chez les communistes, le secrétaire national Fabien Roussel a assuré que son groupe voterait contre "si le discours du Premier ministre reprend les éléments qu'il y a dans le traité" franco-ukrainien. L'évocation de l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan est une "provocation", estime-t-il.

La division est de mise à gauche. La tête de liste du PS pour les élections européennes, Raphaël Glucksmann, juge le "débat utile" pour "clarifier les lignes des uns et des autres" et appelle "tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à la sécurité de l'Europe à voter cet accord". "On est favorable à l'accord. Mais notre vote dépendra de la déclaration de Gabriel Attal", nuance le groupe socialiste.

Après l'Assemblée, un débat similaire se tiendra au Sénat mercredi.

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