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Aide à l'Ukraine : l'Assemblée nationale approuve largement l'accord de sécurité signé entre Paris et Kiev

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

L'Assemblée nationale a largement approuvé mardi soir la stratégie d'aide de la France à l'Ukraine lors d'un débat et d'un vote symbolique. Le Rassemblement national s'est abstenu, la France insoumise et les communistes ont voté contre.

Gabriel Attal à l'Assemblée nationale Gabriel Attal à l'Assemblée nationale
Gabriel Attal à l'Assemblée nationale © AFP - Thomas SAMSON

L'Assemblée nationale a largement approuvé mardi soir la stratégie du gouvernement pour venir en aide à l'Ukraine, malgré l'abstention du RN et l'opposition de LFI et des communistes, lors d'un vote non contraignant. Après de longs débats, 372 députés ont voté pour et 99 contre, a annoncé la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet à l'issue du scrutin.

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Les députés étaient appelés à se prononcer sur l'accord bilatéral de sécurité signé entre Paris et Kiev le 16 février dernier. Dans sa déclaration, le Premier ministre Gabriel Attal a défendu cet accord, conclu pour une durée de dix ans. Il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne. En 2024, Paris promet de fournir "jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire". "Ces trois milliards ne sont pas un chèque à l'Ukraine. Ils correspondent à la valeur maximale de notre aide militaire en 2024, notamment aux commandes passées auprès de nos industries de défense françaises", a expliqué le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

Il a assuré que l'envoi de troupes au sol combattantes n'était pas sur la table et le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est voulu rassurant lundi en affirmant à des médias français que "tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français".

Emmanuel Macron sera invité aux 20 heures de TF1 et France 2 ce jeudi pour une interview exclusive sur le soutien à l'Ukraine, selon un tweet publié sur le compte X de France TV Pro mardi. Le président de la République répondra aux questions d'Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau en direct de l'Élysée, l'interview sera à suivre sur France 2, TF1 et en simultané sur franceinfo canal 27 et LCI.

"S'abstenir c'est fuir" et voter contre c'est "tourner le dos à notre histoire"

Dans sa déclaration, le Premier ministre Gabriel Attal a égratigné le Rassemblement national et les Insoumis à l'ouverture des débats. "S'abstenir c'est fuir" et voter contre c'est "tourner le dos à notre histoire", a-t-il déclaré. Mais le Premier ministre s'est surtout adressé directement aux Français, en insistant sur les risques "concrets" et "tangibles" d'une victoire russe pour leur vie quotidienne.

Deux ans après le déclenchement de la guerre, un succès de Vladimir Poutine serait un "cataclysme" pour le "pouvoir d'achat": "les Français vivraient moins bien" avec "une inflation alimentaire puissance dix, une explosion des prix de l'énergie puissance dix", a-t-il argué. "Nous ne nous fixons pas de limite face à la Russie qui, elle, n'en fixe aucune", a ajouté le chef du gouvernement, après avoir rendu hommage "à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien", sous les applaudissements.

L'Ukraine, thème de campagne des élections européennes

À trois mois des élections européennes, alors que l'extrême droite caracole dans les sondages, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes clés de la campagne. Particulièrement depuis les propos controversés du président Macron qui n'a pas exclu l'envoi de troupes occidentales au sol et ne veut mettre "aucune limite" dans le soutien à Kiev.

Dans un hémicycle dégarni et moins agité qu'attendu, Marine Le Pen, tout en clamant son soutien à l'Ukraine, a accusé l'exécutif "d'instrumentaliser" la crise pour la "mettre au service d'un agenda électoraliste". "Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine", a lancé la cheffe des députés RN, qui se sont abstenus. Juste avant le vote, Gabriel Attal a haussé le ton face aux opposants à l'accord. "Je préfère bomber le torse qu'être à plat ventre devant la Russie", a-t-il lancé. "Aujourd'hui, il n'y a pas de négociation possible" avec Vladimir Poutine, qui veut "retirer sa souveraineté" à l'Ukraine.

Divisions à gauche

Insoumis et communistes ont voté contre. Chez LFI, Arnaud Le Gall a dénoncé un président Macron "va-t-en-guerre" et "boutefeu". "La France n'a pas à s'enfermer dans un camp occidental, atlantiste", a-t-il grincé, en s'opposant à tout élargissement de l'Otan et de l'Union européenne à l'Ukraine. L'accord de sécurité scellé le 16 février entre Paris et Kiev ne "trace aucune ligne rouge, aucune perspective de paix et participe à l'escalade", a abondé le chef du parti communiste Fabien Roussel.

La divergence est nette avec les socialistes, qui ont voté pour "aider l'Ukraine à tenir". Le chef des députés PS, Boris Vallaud, a toutefois critiqué comme l'ensemble de l'opposition les "effets de manche (...) désinvoltes" du président Macron. La patronne du groupe écologiste Cyrielle Chatelain a à son tour déploré la "rhétorique belliciste du président de la République", mais a soutenu l'accord, "pour la livraison d'armes, pour l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, contre tout envoi de troupes au sol".

À droite, LR a pesté contre "les petites tactiques électorales" du chef de l'État mais a affiché son soutien à Kiev et demandé des "actes" : "Ce dont l'Ukraine a besoin pour se défendre, ce ne sont pas des mots aventureux du président de la République, mais d'obus", a dit Olivier Marleix.

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