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Des poupées Bella à la construction européenne, la trace de Jacques Delors dans les Pyrénées-Orientales

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Comme partout en France, des personnalités politiques des Pyrénées-Orientales rendent hommage à Jacques Delors décédé ce mercredi. Qu'ils aient porté des dossiers locaux avec lui ou qu'il soit une référence Renée Soum, Claire Sarda-Vergès ou Jean-Paul Alduy se souviennent.

Jacques Delors lors du centenaire du ministère du travail Jacques Delors lors du centenaire du ministère du travail
Jacques Delors lors du centenaire du ministère du travail © Maxppp - Jean-François Collin

L'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors est mort ce mercredi 27 décembre à l'âge de 98 ans.

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Jacques Delors, figure du PS des années Mitterrand, dont il fut ministre de l'Économie et des Finances entre 1981 et 1984, restera comme un défenseur acharné de l'Union européenne. Président de la Commission européenne, il a contribué au lancement de l'Euro, à la création d'Erasmus, à l'organisation de la politique agricole commune entre autres. Autant de dossiers qui ont un impact ici dans les Pyrénées-Orientales. Mais le père de Martine Aubry, la maire de Lille, a aussi marqué le département ou ses élus.

Delors a tenté de sauver les poupées Bella

En 1982, alors que l'usine Bella du Haut-Vernet à Perpignan est au plus mal, le nouveau ministre de l'Économie et des Finances de François Mitterrand reçoit la députée socialiste catalane Renée Soum et une délégation de la CGT. Le journal Le Monde raconte que Jacques Delors promet : "après le 13 février, Bella continuera". Un écho au slogan "Bella vivra" qu'on lit alors partout dans le département. Jacques Delors cherche des solutions pour sauver les mille emplois de la fabrique de poupées Bella. Le ministre socialiste multiplie les réunions. Il démarche les banques pour maintenir les salaires et la poursuite d'activité. En vain. En 1984, l'usine Bella ferme ses portes.

Il a inspiré de nombreux politiques locaux

L'ancienne députée socialiste des Pyrénées-Orientales Renée Soum, aujourd'hui âgée de 83 ans, se souvient avec émotion avoir côtoyé Jacques Delors notamment à la commission des finances, lorsqu'il était ministre des Finances. "J'avais une grande admiration pour lui. Je l'ai rencontré, connu, apprécié, c'est un grand homme, et d'une modestie impressionnante". Jacques Delors vient notamment à Cabestany en 2001 la décorer du grade de Chevalier de la Légion d'honneur. "Beaucoup étaient Mitterrandistes, on souhaitait qu'il soit candidat à la présidentielle, j'étais de ceux-là".

Une candidature en 1995 finalement avortée, ce que regrette également Jean-Paul Alduy, ancien maire de Perpignan. "Il est une référence sur le plan de l'honnêteté intellectuelle, la vision de l'avenir, je partageais notamment la vision et l'exigence européenne" Le genre d'homme politique "rare" pour l'ancien maire qui a terminé sa carrière politique sous l'étiquette UDI.

"L'Europe perd un de ses constructeurs"

Claire Sarda-Vergès est directrice de l'Adret, l'Agence de Développement Rural Europe et Territoires, le relais entre les politiques européennes et le territoire des Pyrénées-Orientales. Elle connaissait personnellement Jacques Delors, qui était un ami de son père, Maître François Sarda. "Je le connais depuis ma tendre enfance et je l'ai suivi dans ses aventures européennes, il m'avait pris sous son aile, c'était mon parrain de cœur, salue-t-elle. Je l'ai vu encore il y a un mois et il était toujours curieux d'Europe, il suivait l'actualité(...). Le mois dernier, il me demandait l'impact du changement climatique, de la sécheresse sur les exploitations. L'Europe perd non pas un de ses fondateurs, mais un de ses constructeurs."

De son côté, la présidente socialiste du département Hermeline Malherbe salue un "artisan de la construction européenne (...) Il restera pour la gauche française une boussole. Boussole d'autant plus importante à la veille d'élections européennes."

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