Passer au contenu
Publicité

Municipales à Biarritz : revivez le débat du second tour

Par

Maider Arosteguy, Guillaume Barucq, Jean-Benoit Saint-Cricq et Nathalie Motsch. Les quatre candidats à la mairie de Biarritz participaient au débat France Bleu Pays Basque - Sud Ouest à deux semaines du second tour des municipales.

Maider Arosteguy, Guillaume Barucq, Jean-Benoit Saint-Cricq et Nathalie Motsch, candidats lors du débat du second tour des municipales au casino Bellevue à Biarritz, le 12 juin 2020 Maider Arosteguy, Guillaume Barucq, Jean-Benoit Saint-Cricq et Nathalie Motsch, candidats lors du débat du second tour des municipales au casino Bellevue à Biarritz, le 12 juin 2020
Maider Arosteguy, Guillaume Barucq, Jean-Benoit Saint-Cricq et Nathalie Motsch, candidats lors du débat du second tour des municipales au casino Bellevue à Biarritz, le 12 juin 2020 © Radio France - Stéphane Garcia

Alors que le second tour des élections municipales se déroulera le 28 juin prochain, les quatre candidats à la mairie de Biarritz ont participé au débat organisé par France Bleu Pays Basque, en partenariat avec "Sud Ouest", dans le cadre du casino Bellevue.

Publicité

Des alliances avortées

Quatre candidats se retrouvent donc au second tour des ces élections municipales à Biarritz, alors que des alliances logiques pouvaient être imaginées entre des candidats, en l'occurrence entre Jean-Benoît Saint-Cricq et Maider Arosteguy, et entre Guillaume Barucq et Nathalie Motsch. Mais c'était sans compter les différends qui séparent chacun des prétendants à la mairie.

Jean-Benoît Saint-Cricq : "Nous avons une liste de personnes compétentes, qui souhaitaient s'investir et travailler pour Biarritz. Mais nous avons essuyé un refus. Mme Arosteguy ne s'est pas montrée rassembleuse en réalité. Elle avait une liste verrouillée, elle l'a dit et répété. Donc elle ne souhaitait pas toucher d'un iota sa liste. Tout ce qu'on m'a offert, c'est un bilboquet pour aller jouer dans mon coin, la Cité de l'Océan. Si j'ai pu avoir quelques succès juridiques sur cette affaire, ce n'était par pour autant pour briguer un poste de président d'une société d'économie mixte. Donc je pense avoir d'autres choses pour m'investir dans cette ville."

Maider Arosteguy : "Le rassemblement, je l'ai fait avant le premier tour en constituant une liste extrêmement élargie. Il n'y a pas eu de négociations avec Jean-Benoît Saint-Cricq, parce que la liste que je mène a préféré rester unie et intacte et n'a pas souhaité négocier, ni avec les uns, ni avec les autres. Il n'y a donc eu aucune proposition d'aucune nature avec aucun candidat. Nous faisons des décisions participatives et l'ensemble de ma liste a fait un choix, et nous avons décidé de repartir sans les habituels tripatouillages électoraux d'entre-deux tours."

Guillaume Barucq : "Notre priorité depuis le départ était de constituer le plus grand rassemblement autour de l'écologie et de l'urgence sociale à Biarritz. Donc nous avions établi des ponts avant le premier tour avec la liste Euskal Herrian vert et solidaire, et nous avons concrétisé ce mariage dans l'entre-deux tours. Nous avons travaillé ensemble patiemment et nous avons structuré cette alliance qui fait vraiment sens. Nous aurions pu envisager un ménage à trois, mais encore faut-il que la tierce personne accepte les conditions. Mais il ne faut pas refaire l'histoire, nous sommes très heureux dans cette alliance, nous sommes la seule liste à avoir constitué une véritable alliance. Nous avons emmené des personnes compétentes, et je vais vous présenter des colistiers et des colistières qui valent largement ceux qu'on aurait pu avoir dans une autre alliance. 

Nathalie Motsch : "Je crois que l'histoire a commencé à se transformer dès le lendemain du confinement, parce qu'on n'a plus partagé les mêmes analyses et les mêmes thématiques avec Guillaume Barucq. Il est parti bille en tête sur des sujets sur lesquels j'étais beaucoup moins à l'aise, parce que j'ai vécu le confinement avec beaucoup de pudeur, beaucoup de respect. Cette espèce de médiatisation sur le concept de plage dynamique, je l'ai vécue comme outrancière (...). Ce que je peux dire simplement, c'est que je ne suis pas une femme d'arrangements, donc je ne peux pas partir dans une coalition qui me semblait dès le départ improbable. J'ai besoin de retrouver mes valeurs du centre, je suis une femme du centre, j'ai l'impression que c'est un mot à la mode parce que tout le monde essaye de le revendiquer, mais je suis la seule à être soutenue par la grande famille du centre aujourd’hui et j'avais besoin de garder cette cohérence dans mes positions politiques, je suis constante."

Les quatre candidats à la mairie de Biarritz lors du débat du second tour des municipales
Les quatre candidats à la mairie de Biarritz lors du débat du second tour des municipales © Radio France - Stéphane Garcia

Le coronavirus et conséquences sur le budget

De là à revoir les ambitions à la baisse, réduire la voilure ?

Nathalie Motsch : "On ne peut que s’adapter et faire preuve d'agilité. Un arrive avec un tsunami social sans précédent. Le gouvernement a déjà annoncé des plans sociaux et licenciements plus massifs. Aujourd'hui mon projet phare c'est de protéger Biarritz face à tout cela, j'ai autour de moi une équipe de compétences [...] La Ville va perdre 2,5 millions d'euros de pertes sèches liés à là non récolte des droits de séjour, droits de mutation. Mais après la municipalité a fait un effort économique sans précédents pour soutenir les acteurs biarrots et cela, il faut le saluer. Mais les pertes seront plus importantes dans les mois qui suivent. On a une casse sociale et on aura besoin de renforcer tous les dispositifs, toute l'action du CCAS, de l'épicerie sociale et toutes les associations. Faire revenir l'humain. Il faut rationaliser les dépenser de la Ville. A l'image de ce projet de centre de performance pour le Biarritz Olympique, à 12 millions hors frais de destruction, soutenue par une candidate. C'était irréaliste avant le covid, depuis c'est devenu irresponsable."

Jean-Benoît Saint-Cricq : "Il va falloir soutenir l'économie, et en ça je suis Madame Motsch. Nous serons présent sur le plan social. Pour aider toutes les associations, ce qui vont en avoir besoin, les plus faibles. Il faudra notamment développer l'activité et les compétence de Biarritz Tourisme en sachant que le secteur et l'ADN de la ville. Notre programme a changé. Nous n'allons par exemple plus déménager la mairie de Biarritz, dans l'immédiat c'est oublié, ainsi que la piscine olympique qui pour l'instant resta dans les cartons. Mais pour relancer l'économie, on peut actionner le levier des productions audio-visuelles, leur faciliter la tâche, pour bénéficier du nombre important des équipes et des opérations de communication que cela permet. Sur Aguiléra, il n'a jamais été question de mettre de l'argent public. Jamais. Il s'agit d'une ZAC, dont le projet doit s'équilibrer en recettes et en dépenses. C'est grâce au foncier du plateau, les 300 logements notamment, que le budget s'équilibrera. 

Maider Arosteguy : "On va revoir les priorités et le calendrier.  Nous sommes encore dans une nébuleuse. Particulièrement pour ce qui concerne les droits de mutations. Puisque, suite au covid-19, beaucoup de personnes de l'extérieur, des grandes villes souhaitent venir vivre sur la côte basque. Ces droits, que l'on pensait peut-être en chute libre, pourrait repartir à la hausse et venir compenser certaines pertes. Il faut continuer à alimenter nos fers de lance, à l'image de l'hotel du palais qui est un fleuron de l'économie touristique biarrote. Le prochain maire de Biarritz doit absolument se battre pour que les compagnies aériennes fassent absolument revenir les avions ici, notamment pour relancer le tourisme d'affaire. Quant au projet du plateau d'Aguiléra, je reste favorable à ce projet, qu'il faut accélérer parce qu'il y a besoin de créer un éco-quartier ainsi qu'un pôle médico-sportif. Il n'a jamais été question de financer ce projet à 12 millions. La crise étant passée par là, nous ferons appel à des fonds privés."

Guillaume Barucq : "Face à ce tsunami économique et social.  Notre programme était, en ce sens, avant gardiste puisque beaucoup de mesures sont à mettre en place d'urgence. Le plan de mesures prises pour aider les acteurs communique lors du conseil municipal de jeudi 11 juin, dépendent en grande partie de l'aménagement de l'espace public. Il va falloir étaler nos activités : commerciales, culturelles, sportives, en plein air. Il faudra également envisager un grand plan de soutien en faveur du CCAS et de l'épicerie sociale. Développement d'une manière importante le digital autour de cette ville, de l'océan pour mettre en place un tourisme durable, qualitatif et pas quantitatif. Mais tout cela impliquera forcément de renoncer à certains grands projets coûteux. Pour répondre à la question sur le centre de formation du BO, je n'ai jamais rien eu contre, en revanche je ne veux pas que la Ville finance ces travaux, avec de l'argent qu'elle n'a plus. Je serais même en faveur d'un centre de formation intercommunal, du Pays Basque et pourquoi pas transfrontalier, pour le rugby et pourquoi pas d'autres sports."

L'écologie à la mode

Au delà des paroles, quelles mesures pour l'environnement et combien pour la (les) mettre en place ?

Jean-Benoît Saint-Cricq : "La protection de l'eau de mer est essentielle. Certes, la compétence dépend de l'agglomération, mais il faut se montrer persuasif sur le sujet.  Nous avons un besoin impératif d'un nouveau bassin de rétention, de l'ordre de 10.000 mètres cube. Celui des Thermes est insuffisant. Et cela coûtera aux alentours des 10 millions d'euros."

Nathalie Motsch : "Je ne suis pas favorable à des bassins de rétentions. Je défends, avec mon équipe, de rendre à la terre sa fonction d'éponge avec des revêtements qui viendra dans l'espace public, des choses mises en place ailleurs dans le monde. Qui modifient considérablement le ruissellement tel qu'on le connaît aujourd'hui. Aller trouer tout Biarritz en faisant des bassins de rétention, c'est un pansement. Cela doit passer avec de l'aménagement urbain. Cela permet de faire une pierre deux coups et de s'intéresser à tous les quartiers de la Ville, avec des laissers pour compte, comme Pétricot, le Braou."

Maider Arosteguy : "Il faut un ensemble de solutions par rapport à ce problèmes des eaux de baignade. Le nombre de bassins de rétention a beaucoup de sens, il en faut, le revêtement éponge est une mesure accessoire mais importante également. Nous avons aussi un souci au niveau de la pompe de relevage qui est au port des pêcheurs. Il n'est pas question de transformer Biarritz en un grand fromage. Mais après études avec l'agglomération, de faire des réseaux séparatifs là où l'on pourra les faire et ce chantier ne se fera pas en un mandat. Par ailleurs il faut que les eaux usées de Marbella soient désinfectées toute l'année et pas six mois seulement, et ce, par un système d'ultra-violet plus efficace que le traitement chimique.

Guillaume Barucq : "Il nous faut optimiser le réseau d'assainissement. Construire deux nouveaux bassins, pas de nombreux comme le dit Mme Arostéguy, mais à des endroits stratégiques qui permettront d'éviter des déversements sur les plages. Dans le secteur jardins publics / Foch on sait déjà qu'il en faudrait un. Il faut continuer à desimperméabiliser. On a déjà commencé à le faire dans ce mandat avec toutes les nouvelles chaussées. Ensuite, bien sûr, agir sur la station d'épuration. Le traitement tertiaire y est insatisfaisant donc il faudrait aller vers la solutions des UV, mais également filtrer les polluants chimiques, mal filtrés actuellement. Il nous faut également une vraie re-arborisation de la ville, afin d'éviter les îlots de chaleur et enfin, le très grand projet que j'ai commencé à porter sur ce mandat : la direction vers l'autonomie énergétique de la Ville grâce notamment à un grand projet photovoltaïque qui nous rendra autonomes. D'abord la Ville et puis nous encouragerons les Biarrots à s'équiper avec un cadastre solaire.

Les écoles, l'éducation, le logement... le débat du second tour des municipales est à (ré)écouter 

loading

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined