Arnaud Robinet et Charles Gossard face à face pour la présidence du Grand Reims

Il y aura finalement un match et du suspense pour la succession de Catherine Vautrin, récemment nommée ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités et qui a démissionné de la présidence du Grand Reims mardi. Deux hommes sont officiellement candidats pour reprendre les rênes de la communauté urbaine : le maire de Reims Arnaud Robinet (Horizons) et le maire de Fismes Charles Gossard (DVG).

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Arnaud Robinet, candidat naturel

Le premier n'est pas une surprise. Arnaud Robinet n'a jamais caché son envie de succéder à Catherine Vautrin à la tête du Grand Reims. Le maire de Reims le disait au micro de France Bleu Champagne-Ardenne, quelques minutes après l'annonce du nouveau gouvernement jeudi 11 janvier : "Il est vrai que lorsque l'on regarde ce qui se passe ailleurs, on s'aperçoit qu'ici, c'est une spécificité avec un double exécutif. Généralement, c'est le maire ou la maire de la grande ville qui préside."

Un début de candidature devenu candidature pleine ce vendredi. Arnaud Robinet a effectivement écrit un courrier aux élus des 143 communes du Grand Reims, que France Bleu Champagne-Ardenne s'est procuré. Le maire de la principale ville de cette grande agglomération met en avant le travail des élus de la communauté urbaine depuis plusieurs années : "Les grands projets sont lancés, fidèles aux objectifs que nous nous sommes fixés au travers de notre Projet de territoire, et la Communauté urbaine du Grand Reims, après sept années d’existence, joue pleinement son rôle de moteur au service du développement des communes."

Le maire de Reims insiste également sur la complémentarité entre l'urbain et le rural au Grand Reims : "143 communes mais un destin commun, 143 maires mais une ambition partagée, celle d’avancer et de réussir ensemble. C’est cette philosophie qui nous guide, qui nous lie et nous grandit. Nous sommes sur le même navire, d’Aubilly, 52 habitants, à Reims, 180 000 habitants, et avons une seule et même destination, celle de la réussite de notre territoire."

Enfin, Arnaud Robinet établit quelques propositions, en cas d'élection : "Nous devrons étudier la possibilité de créer une plateforme « Grand Reims Services » permettant de mettre des moyens à disposition des communes comme des balayeuses, des manitous, du matériel pour leur événements ou pour du transport de matériels. Il serait aussi intéressant d’expérimenter, dans un ou deux pôles territoriaux, la mise en place d’une équipe de deux agents disposant d’une camionnette pour réaliser les petits travaux d’entretien."

L'actuel 2e vice-président de la communauté urbaine, soutenu dans sa démarche par Catherine Vautrin elle-même, doit maintenant convaincre les élus de la communauté urbaine, appelés à se rassembler pour le vote lundi 29 janvier.

Charles Gossard, candidat surprise

Mais les élus auront le choix ce jour-là. Le maire de Fismes Charles Gossard a lui aussi officialisé sa candidature à la présidence du Grand Reims vendredi 19 janvier, dans une lettre ouverte adressée aux élus de la communauté urbaine.

L'actuel conseiller communautaire délégué au "conseil de développement" articule sa plaidoirie autour de la place du rural dans l'agglomération : "Notre intercommunalité, comme l’a rappelé récemment le maire de Reims, est bien particulière car se présente en taille XXL, se compose de Reims et de ses communes satellites qui formaient « Reims Métropole », puis d’une multitude d’étoiles que sont nos petites villes et villages en milieu rural. Ce sont eux, qui, par leur présence, ont permis au Grand Reims de devenir une communauté urbaine. Suite à ce constat et ce souci de faire vivre le débat démocratique, il me parait légitime de me présenter à la présidence du Grand Reims, légitime de proposer une alternance à une présidence, menée de nouveau par la plus grosse ville de notre communauté."

Charles Gossard se pose clairement comme le candidat du rural : "Représenter la ville centre, les communes périurbaines - moyennes et petites -, est un défi qui ne doit marginaliser personne. Représenter le milieu rural est pour moi une évidence. Que seraient nos vies sans nos agriculteurs, sans nos viticulteurs qui font rayonner en partie, Reims et la Communauté urbaine du Grand Reims, comment activer ces leviers, sans humain dans nos campagnes ?"

Comme son homologue rémois, le maire de Fismes propose déjà un plan d'actions en cas d'élection, notamment environnemental : "Pérenniser, rendre attractif et toujours améliorer notre nouvelle offre de mobilité, en lien avec la région, favoriser nos déplacements intercommunaux qu’ils soient doux ou motorisés, accélérer notre décarbonation, réfléchir à un projet de ceinture verte maraîchère autour de Reims."

Même si le maire de Fismes se pose en opposant sur cette élection à Arnaud Robinet : "Une présidence où les pouvoirs ne sont pas forcément concentrés par la ville centre est une solution, car l’intercommunalité doit être un regroupement de communes qui agissent par solidaire coopération pour l’intérêt général, il est important de le rappeler", il tend quand même la main à l'édile rémois : "Notre charte de gouvernance, éditée en 2020, garantie naturellement l’équité de nos communes, il n’est pas question de la remettre en cause, si je suis élu je proposerai de suite la place de premier vice-président au maire de Reims. Articuler le projet communautaire avec la ville-centre est évidemment impératif pour chacun d’entre nous."