Les arboriculteurs de Dordogne se préparent à affronter les épisodes de gel nocturnes

Jérôme Pinaud a vérifié et revérifié le fonctionnement de son dispositif antigel. Il sait d'avance qu'il devra le déclencher au cours de certaines nuits de cette fin du mois d'avril 2024. Le pommiculteur de Saint-Cyr-les-Champagnes est inquiet : les prévisions de températures ne sont pas bonnes. Elles doivent passer en dessous de zéro degré, amenant avec elles, le gel. Et si les vergers sont touchés, c'est toute la récolte qui est en péril.

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Au milieu des 63 hectares de verger dont il est responsable, l'arboriculteur sort son téléphone : c'est lui qui l'avertira quand les températures deviendront négatives. Une sonde est posée au milieu des pommiers "qu'on fait déclencher à - 0,5 degrés. Le temps qu'on parte de chez nous, on imagine qu'il est -1 et là on peut déclencher le système".

Vérification du dispositif antigel

Une fois alerté, "souvent entre minuit et deux heures du matin", c'est un véritable ballet qui commence. Et c'est pour ça qu'avec ses équipes, Jérôme Pinaud a testé tout son matériel plusieurs fois ces dernières semaines. Les tuyaux qui longent les rangs de pommiers, les asperseurs qui envoient de l'eau sur les pommes pour les protéger. En gelant, cette eau dégage de la chaleur qui permet de protéger les petites pommes et les arbres. Il a aussi vérifié le matériel qui lui permet de pomper l'eau de sa réserve. "Tout se joue à ce moment-là " explique-t-il.

Risques pour les récoltes

Car ces périodes de gel printaniers tombent au pire moment pour les productions de pommes : "le stade jeune fruit, de sept, huit millimètres est très sensible au froid. Le gel est préjudiciable à ce stade de la végétation". L'arboriculteur voit déjà quelques dégâts causés par le froid : certaines fleurs qui abritent les toutes petites pommes tombent quand il tire légèrement dessus.

Une économie mise à mal

Les dispositifs antigel ont été récemment installés par les arboriculteurs, après les dégâts du gel ces quatre dernières années. Jérôme Pinaud a plusieurs fois perdu 30 à 50% de ses récoltes : "on a obligatoirement des clients qui sont peu ou mal servis, et ça remet en cause toute une économie".