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Une famille de Canteleu non-russophone héberge deux sœurs ukrainiennes non-francophones

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Une famille de Canteleu héberge depuis le 5 mars deux sœurs orphelines ukrainiennes, originaires d'Odessa, qui ont fui leur pays à cause de l'invasion russe. Même si elles ne parlent pas la même langue, Veronika et Margarita ont été accueillies à bras ouverts par les membres de la famille.

Margarita s'affaire en cuisine tandis que Thaïs se sert de son traducteur vocal sur son téléphone pour lui demander la recette Margarita s'affaire en cuisine tandis que Thaïs se sert de son traducteur vocal sur son téléphone pour lui demander la recette
Margarita s'affaire en cuisine tandis que Thaïs se sert de son traducteur vocal sur son téléphone pour lui demander la recette © Radio France - Olivia Cohen

La barrière de la langue n'empêche pas la solidarité. À Canteleu, près de Rouen (Seine-Maritime), la famille Solin a décidé d'accueillir sous son toit deux jeunes sœurs orphelines ukrainiennes, qui ne parlent ni français ni anglais. Veronika, 20 ans, et Margarita, 18 ans, ont fui Odessa le 1er mars et sont arrivées en Normandie quatre jours plus tard, le samedi 5 mars.

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C'est Thaïs Solin qui, après avoir vu leur message sur un groupe Facebook hongrois, leur a proposé de venir vivre dans la maison familiale avec sa mère Fabienne, ses grands-parents et son époux Aaron. Thaïs et Erin sont en France en ce moment, auprès de la famille de Thaïs, mais le couple habite Budapest en temps normal.

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Communiquer à l'aide d'une application

Les deux sœurs ne parlant ni français ni anglais, c'est donc Thaïs et son mari qui communiquent avec elles à l'aide de leurs téléphones portables, en utilisant un traducteur vocal. C'est une aide précieuse mais ce n'est pas toujours parfait, reconnaît Thaïs. "Quelquefois, on s'arrache les cheveux, mais ça va", plaisante la jeune trentenaire. Sa mère Fabienne relativise : "On n'a pas besoin de mots pour se comprendre !"

Au bout de quelques jours, les deux sœurs ont pris leurs marques dans la maison. Ce dimanche 13 mars, elles préparent le repas de midi, du poulet et des pommes de terre sautées, et Fabienne, la maman, a interdiction de lever le petit doigt : "Elles sont charmantes, elles participent, elles sont super sympas !"

"Elles sont très autonomes !"

Elles accompagnent pour les courses, participent à toutes les tâches et font preuve d'une stupéfiante maturité, admet Thaïs : "Ce trait de caractère s'explique par leur vécu, elles ont grandi dans un orphelinat donc elles ont appris à ne pas dépendre, elles sont très autonomes et elles ont à cœur de ne pas être une charge pour nous, je pense aussi que ça leur fait du bien."

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La famille a toujours hébergé des étudiants étrangers en séjour linguistique. Accueillir des voyageurs venus des quatre coins de la planète fait partie des habitudes de toute la maisonnée : "C'est déjà ce qui s'est passé pour mon père, émigré de Pologne, la famille de ma mère l'a aidé à s'installer !" Depuis, on a parlé presque toutes les langues à la table des Solin.

Alors quand Thaïs a lu sur Facebook le message de Veronika et Magdalena, elle n'a pas hésité : "Elles cherchaient un point de chute à Paris, je me suis proposée pour les accueillir, mais je leur ai expliqué que je n'étais pas à Paris même, même si ce n'est pas très loin."

Apprendre le français et faire du bénévolat

Désormais, les deux orphelines aimeraient bien se trouver un travail, apprendre le français et découvrir la région. "On a prévu des choses le week-end", raconte Thaïs, "comme elles adorent les animaux, on a pris contact pour du bénévolat et on a prévu de les emmener faire de l'équitation." La famille a également entamé les démarches pour leur obtenir un titre de séjour et pris contact avec la mairie pour signaler l'arrivée des deux jeunes filles.

Pour l'heure, il est impossible d'imaginer si les deux jeunes femmes rentreront un jour en Ukraine. "Pour l'heure, cette vie de famille les sécurise, on va penser à des cours de français et à des activités, et on verra plus tard pour le reste", concluent simplement Thaïs et Fabienne. Interrogées sur leur souhait de rester en France, Veronika et Margarita répondent en riant qu'elles veulent bien rester, mais "seulement avec cette famille".

Selon le dernier bilan publié ce dimanche 13 mars par l'ONU, près de 2.700.000 réfugiés ont fui les combats en Ukraine. Selon le ministère français de l'Intérieur, plus de 10.000 personnes ayant fui l'Ukraine ont été recensées sur le sol français.

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