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Attaque iranienne sur Israël : Gérald Darmanin appelle à renforcer la sécurité des écoles et lieux de culte juifs

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  • France Bleu

Pour la première fois, l'Iran a attaqué Israël sur son territoire en lançant des projectiles dans la nuit du 13 au 14 avril. Attaque déjouée selon l'armée israélienne. La communauté internationale appelle à la retenue. La France demande à ses ressortissants de "quitter temporairement l'Iran".

Un drone est lancé depuis une zone iranienne (agence de presse privée iranienne). Un drone est lancé depuis une zone iranienne (agence de presse privée iranienne).
Un drone est lancé depuis une zone iranienne (agence de presse privée iranienne). © Maxppp - Tasnim News Agancy

Une agression sans précédent a été menée par l'Iran contre Israël, dans la nuit du 13 au 14 avril. Pour la première fois, Téhéran a attaqué directement le territoire israélien en lançant plus de 300 drones et missiles, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, le 1er avril.

Tandis qu'en Iran, le chef des forces armées a affirmé ce dimanche que l'attaque avait "atteint tous ses objectifs", en Israël, le porte-parole de l'armée indique que cette attaque "a été déjouée" et que "99% des tirs" ont été interceptés. Outre plusieurs blessés légers, une jeune fille de 7 ans a été grièvement touchée.

L'agression iranienne a été condamnée par la communauté internationale, mais celle-ci appelle à la désescalade entre les deux ennemis.

Gérald Darmanin veut renforcer la sécurité des écoles et lieux de culte juifs

Après cette attaque, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, demande aux préfets de renforcer la sécurité autour des écoles et lieux de culte juifs, à l'approche de Pessah, la Pâque juive qui commence lundi prochain. Le ministre demande aux préfets de prévoir une présence "statique et visible" des forces de l'ordre devant les lieux de culte et édifices "les plus sensibles ou emblématiques". Les préfets pourront réquisitionner des militaires de l'opération Sentinelle afin d'épauler les forces de l'ordre.

La France convoque l'ambassadeur d'Iran en France

Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, a annoncé dimanche faire convoquer lundi l'ambassadeur d'Iran en France pour "passer un message de fermeté" après les frappes iraniennes. "Demain (lundi), j'ai demandé aux services du ministère des Affaires étrangères de convoquer l'ambassadeur d'Iran pour passer" ce "message de fermeté", a déclaré dimanche le ministre sur la télévision publique France 2.

Le G7 affirme son "plein soutien à Israël et à son peuple"

Réunis en visioconférence ce dimanche, les dirigeants des pays du G7 ont "unanimement condamné l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël". Ils ont affirmé leur "plein soutien à Israël et à son peuple" et exprimé leur "engagement en faveur de sa sécurité". Ils se sont également dits "prêts à prendre des mesures" contre l'Iran, "en réponse à de nouvelles initiatives de déstabilisation".

Les membres du G7 se sont également engagés à "fournir plus d'aide humanitaire" aux Palestiniens de Gaza. Le G7 réunit les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie et le Japon.

L'Iran met en garde contre une réplique israélienne

"L'opération Promesse honnête a été menée avec succès et a atteint tous ses objectifs", a déclaré à la télévision le chef des forces armées iraniennes. Téhéran s'estime vengé de la frappe contre son consulat en Syrie dans laquelle deux généraux des Gardiens de la Révolution avaient été tués. Dans un communiqué à l'ONU, l'Iran affirme que "l'incident est désormais clos".

L'armée met toutefois en garde contre une réplique d'Israël, qui entrainerait une "opération sera bien plus importante que celle-ci". Le président iranien a prévenu que la réaction de son pays serait "plus forte" en cas de "comportement imprudent" d'Israël. Le chef des forces armées ajoute qu'un "message" a été envoyé aux Etats-Unis, "avertissant que s'ils coopéraient avec Israël pour leurs prochaines actions éventuelles, leurs bases ne seront pas sûres".

Joe Biden affirme son soutien "inébranlable" à Israël

"Notre engagement en faveur de la sécurité d'Israël face aux menaces de l'Iran et de ses relais (dans la région) est inébranlable", a écrit le président américain sur le réseau social X, en postant une photo d'une réunion d'urgence à la Maison Blanche. Joe Biden a également "condamné ces attaques avec la plus grande fermeté", les qualifiant d'"éhontées". Les forces américaines ont contribué à abattre "presque tous" les projectiles iraniens, a-t-il dit dans un communiqué.

Le président américain a demandé une réunion du G7, le groupe des pays les plus industralisés, dont fait partie la France, afin de coordonner une "réponse diplomatique unie". Les chefs d'Etat et de gouvernement se verront en vidéo-conférence dimanche en début d'après-midi. "Nous travaillons pour éviter qu'il y ait une crise militaire encore plus forte", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, l'Italien présidant actuellement le G7.

"La France travaille à la désescalade avec ses partenaires" déclare Emmanuel Macron

Sur X ce dimanche, Emmanuel Macron "condamne avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent lancée par l'Iran contre Israël" cette nuit. Le président de la République française craint que ces frappes menacent "de déstabiliser la région". "La France travaille à la désescalade avec ses partenaires et appelle à la retenue", ajoute-t-il.

Le chef de l'État exprime par ailleurs sa "solidarité avec le peuple israélien et l'attachement de la France à la sécurité d'Israël, de nos partenaires et à la stabilité régionale".

Dans la matinée, le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé que la France faisait partie des "pays impliqués" dans la défense de l'Etat hébreu la nuit dernière. La France a assuré la "défense" de ses bases au Moyen-Orient grâce à des "moyens" de protection antiaérienne, a indiqué simplement une source militaire.

De son côté, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a confirmé que l'aviation militaire anglaise avait abattu "plusieurs" drones iraniens lors de l'attaque lancée la nuit dernière.

Les Français invités à "quitter temporairement" l'Iran

L'Iran a convoqué les ambassadeurs britannique, français et allemand. A la suite de cette brusque montée des tensions, la France demande ce dimanche à ses ressortissants de "quitter temporairement" l'Iran. "En raison du nouveau palier franchi", l'ambassade de France à Téhéran "recommande aux Français résidents en Iran qui en ont la possibilité (...) de quitter temporairement le pays. Il est demandé de faire preuve de la plus grande prudence dans les déplacements" et "d'éviter tout rassemblement", selon le site du ministère.

Dès samedi, avant le déclenchement des frappes iraniennes, le gouvernement français avait déjà recommandé aux Français de "s'abstenir impérativement" de se rendre en Israël, au Liban, en Iran et dans les territoires palestiniens pour quelques jours.

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné samedi "la grave escalade" que représente l'attaque de l'Iran contre Israël, et appelé à "une cessation immédiate de ces hostilités". Le patron des Nations unies exhorte "toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue". Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité doit se tenir ce dimanche.

Israël va-t-elle répliquer et quelle forme pourrait prendre cette réponse ? Pour Héloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité à l’IFRI, interrogée par franceinfo, "tout semble appeler à la désescalade mais on ne peut pas en être sûr". Les États-Unis ont un rôle à jouer, tout comme la communauté internationale pour faire redescendre la pression.

Pour cette spécialiste de la géopolitique iranienne, la réponse israëlienne peut être "diplomatique". Elle peut aussi prendre la forme de "cyberattaques israéliennes menées contre des sites sensibles iraniens." Dans le pire des cas, "Israël attend probablement un prétexte pour frapper les sites nucélaires iraniens, est-ce que ce sera ce prétexte ?" s'interroge-t-elle, "il faut espérer que ce ne soit pas le cas."

Israël peut revendiquer le soutien de certains pays arabes, ces dernières heures. Ainsi, son voisin, la Jordanie a intercepté "des engins volants" ayant pénétré son espace aérien lors de l'attaque aux drones et aux missiles, a indiqué dimanche matin le gouvernement jordanien dans un communiqué. "Un événement historique", analyse Sarah Fainberg, chercheuse spécialiste du Proche-Orient, sur franceinfo. Cette alliance défensive va permettre à Israël "d'étudier toutes les options de réponses face à l'Iran", observe-t-elle.

Après le déclenchement de l'attaque iranienne, l'Arabie saoudite avait appelé "toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à épargner à la région et à ses habitants les dangers de la guerre". L'Egypte avait mis en garde contre le "risque d'expansion régionale du conflit". L'Irak a appelé à ne pas "étendre le conflit" au Moyen-Orient.

L'Iran, de son côté, a reçu le soutien de ses alliés traditionnels : le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant deux salves de roquettes en quelques heures sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.

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