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Un an de guerre en Ukraine : Valeri, un Ukrainien limougeaud organise son cinquième convoi en Ukraine

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Cela fait un an que la Russie a envahi l'Ukraine. Depuis, l'aide locale s'est organisée en Limousin. Valeri Maksimtchouk, un Ukrainien installé à Limoges depuis 1997, organise en mars son cinquième convoi en Ukraine pour venir en aide à ses compatriotes et à sa famille restée sur place.

Le Secours Populaire a fait un don de 2000 euros à Valeri pour financer son voyage. Le Secours Populaire a fait un don de 2000 euros à Valeri pour financer son voyage.
Le Secours Populaire a fait un don de 2000 euros à Valeri pour financer son voyage. © Radio France - Philippine Thibaudault

C'est un triste anniversaire ce vendredi 24 février, un an jour pour jour que la guerre en Ukraine  a commencé avec l'invasion de la Russie. Pour cette occasion, le Secours populaire de Limoges a fait partir un camion de 50 mètres cubes rempli de marchandises avec des produits de première nécessité en direction de la Roumanie, et à destination des réfugiés ukrainiens.

Cinquième convoi en Ukraine

Les bénévoles en ont également profité pour charger le camion de Valeri Maksimtchouk qui lui partira en mars en direction de l'Ukraine. Cet Ukrainien limougeaud part pour la cinquième fois en Ukraine depuis le début de la guerre pour livrer des marchandises aux Ukrainiens, mais aussi pour assister sa famille, restée sur place.

Valeri aménage son camion à chaque nouveau convoi.
Valeri aménage son camion à chaque nouveau convoi. © Radio France - Philippine Thibaudault

Le camion d'électricien de Valeri est entièrement aménagé pour accueillir le plus de cartons possibles remplis de vivres. "Je suis devenu le roi du tetris" s'amuse-t-il. Son voyage dure généralement une vingtaine de jours : huit jours aller-retour, et 12 jours sur place. C'est pour cette raison qu'il doit mettre en stand-by son activité d'électricien quand il part.

Routes abimées, non-éclairées et pas de signalisation

Généralement, il n'a pas de problème pour arriver en Ukraine. Passé la frontière ukrainienne, c'est là que les choses se compliquent. Il faut être vigilant en raison des routes abîmées, sans éclairage ni signalisation. "Ma compagne regarde parfois à gauche, à droite, et moi je regarde tout droit, explique Valeri. En fin de journée, les routes sont plongées dans l'obscurité, et ça devient dangereux parce que les gens traversent n'importe comment. La dernière fois, on était à 30 centimètres d'écraser quelqu'un" rajoute le Limougeaud.

"Ils ont fait une césarienne en urgence"

Sa mission : distribuer les cartons remplis de produits de premières nécessités à trois hôpitaux du pays. C'est même sa sœur, sapeur-pompier, qui réceptionne les colis dans son garage. Mais les hôpitaux sont eux aussi visés par les bombardements. "Au moment où ma nièce accouchait à l'hôpital, l'alerte d'un bombardement aérien a sonné. Ils ont donc fait une césarienne en urgence pour sortir le bébé au plus vite et pour une descente dans la cave de l'hôpital, à l'abri" témoigne l'homme de 56 ans.

"On l'a enterré dans un champ"

Heureusement, elle et son bébé sont en bonne santé. Mais il y a ceux qui ont eu moins de chance. Les traits tirés, il évoque ses connaissances qui sont partis au front et qui ne sont pas revenues. "Lui, il n'est plus là. L'autre, il est mutilé. Un autre, on l'a enterré dans un champ" raconte difficilement Valeri.

Valérie était déjà parti en 2022, en mars, mai, août, novembre. Il repart en mars prochain mais sans avoir fixé de date, cela dépendra de la météo sur place. Il ne compte pas s'arrêter là et organisera d'autres trajets en Ukraine avec l'aide du Secours populaire. Pour lui, il est de son devoir d'aider sa famille et ses compatriotes à gagner la guerre.

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