VIDÉO - "On était des gros dragueurs à l'époque" : un Ehpad de Moselle fait danser le rock à ses résidents

Elle est assise contre le mur, la mine un peu renfrognée. Bernadette, 74 ans, n'est pas d'humeur à danser. "Je dansais plutôt le twist, des machins comme ça", avoue-t-elle. "Mais j'étais jeune encore ! Maintenant, j'ai mal au genou..." Pourtant, quand on lance un Madison, elle est la première à suivre les célèbres pas sur la piste de danse improvisée par le pôle gériatrique du groupe de santé Filiéris, à Creutzwald, qui regroupe un Ehpad, un accueil de jour, une unité de soins de longue durée et un pôle d'activités et de soins adaptés.

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L'équipe d'animation a organisé, vendredi 26 avril, un après-midi rock pour tous les résidents, avec la troupe de danseurs amateurs "Les Rockeurs au grand coeur". "Ça fait longtemps que je n'ai plus dansé comme ça !", s'exclame Gérard, 79 ans. Il a plein de souvenirs qui remontent avec ces musiques et ces pas de danse. "Tous les dimanches, on allait dans une boîte. Il y avait un orchestre de rock", se rappelle-t-il. "On était des gros dragueurs dans le temps, quand on avait 17, 18 ou 19 ans..."

Arlette aussi aimerait bien rejoindre la piste, mais son mari n'a jamais aimé la danse. "Une horreur !", déplore la femme de 89 ans. "Moi ça me donne envie, mais je n'ai pas de danseur. Mes parents possédaient un dancing quand j'étais jeune. Et quand ils manquaient de femmes, ils venaient me chercher."

"Ils ne sont pas comme d'habitude"

Pour l'occasion, Déborah, l'une des animatrices, a enfilé sa robe des années 60. Elle voit des résidents métamorphosés. "Il y en a qui essaient de se lever, même quand ils n'ont pas le droit", raconte-t-elle. "D'un coup, on les voit debout et on court vers eux. Mais on les sent heureux comme ça ! Quand vous voyez tous ces sourires sur leurs visages, ça nous rend aussi heureux."

"Quand on les voit comme ça, on a gagné notre journée", confirme Audrey, une autre animatrice. "C'est pour ça qu'on fait ça : pour les voir heureux, épanouis, en train de s'amuser... Souvent, ils vont nous dire non, mais une fois qu'on a lancé la musique et les activités, qu'ils voient les autres participer, ils ont le petit regain d'énergie et c'est reparti !"

"Ils ne sont pas comme d'habitude", observe Déborah. "Ils revivent quand ils sont comme ça. Ça leur change du quotidien. Toute la semaine, certains n'ont pas vraiment le sourire, la famille et les conjoints leur manquent, etc. Et nous, on est là pour leur apporter du sourire et de la joie au quotidien." Et ça continuera dès les prochains jours, avec un après-midi danse orientale organisé au mois de mai.