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Métiers extraordinaires : Sandie, ingénieure pour la conservation des instruments de musique

Par
  • France Bleu

Tout l'été, France Bleu part à la découverte de métiers qui sortent de l'ordinaire. Aujourd'hui, Sandie, ingénieure de recherche en sciences de la conservation sur les instruments de musique au Musée de la musique, à Paris.

Sandie Le Conte est ingénieure de recherche en sciences de la conservation sur les instruments de musique au Musée de la musique, rattaché à la Philarmonie, à Paris. Passionnée de musique, mais aussi par le milieu marin depuis toute petite, Sandie a effectué des études scientifiques, puis d'acoustique, "un domaine qu'on retrouve à la fois dans le milieu marin et dans la musique". Après sa thèse en acoustique sous-marine, elle postule à une offre au musée de la musique de Paris, et y est choisie pour exercer le métier d'ingénieure de recherche. 

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Faire "parler" les instruments devenus muets 

Sandie met en place des méthodes pour connaître le fonctionnement potentiel d'un instrument, même s'il n'est pas joué depuis plusieurs années, voire plusieurs siècles. Seulement 5% des 6.000 instruments conservés à la Cité de la musique sont joués. Pour savoir à quoi ressemblerait le son d'un instrument si on décidait de le jouer, Sandie fait donc "vibrer" l'instrument et récupère les informations grâce à des capteurs. Les données sont ensuite traitées avec plusieurs logiciels. "Bien que l'instrument soit muet, on est capable de le faire parler", résume l'ingénieure.

Un indicateur de vieillissement de l'instrument

En plus de donner une indication sur le timbre de l'instrument, les données sonores récupérées permettent de savoir comment vieillit l'instrument : si les fréquences, mesurées à intervalles réguliers, sont toujours les mêmes, l'instrument ne bouge pas, il est bien conservé. Si elles bougent, l'instrument a peut-être vieilli, ou a été victime d'un incident climatique qui créé une fracture. Sandie se penche alors sur le problème, pour connaître la cause de ce changement. Les données servent donc également d'outil de suivi de conservation des instruments.

Des informations sur l'histoire de la musique 

Ces données servent aussi, si on étudie un ensemble d'instruments, à donner des indications sur l’histoire de la musique. "Pour les harpes par exemple, on distingue deux facteurs [fabricants, ndlr] , chacun à deux époques différentes", explique Sandie. "Tous deux ont fabriqué des harpes aux caractéristiques différentes, qui entrent en résonance avec l'évolution de la musique", comme l'apparition des concerts dans les grandes salles, qui a fait évoluer l'instrument, "devenu plus rigide pour délivrer une musique plus puissante", indique-t-elle.

"On est toujours sûr d'inventer quelque chose, puisque personne d'autre ne fait ce métier"

Ce métier lui plaît car il lui permet d'avoir "un contact avec les musiciens, mais aussi avec les artisans qui fabriquent les instruments, les facteurs", à qui une copie est parfois commandée pour étude. Ce qui plaît à Sandie, c'est justement le fait que ce métier soit atypique : "C'est très intéressant. Finalement on est toujours sûr d'inventer quelque chose, puisque personne d'autre ne le fait", sourit Sandie. "La contrepartie, c'est que justement, vu que je suis seule à faire ça, je n'ai pas toujours d'interlocuteur avec qui échanger sur mes difficultés et avec qui pouvoir trouver des solutions", nuance-t-elle. 

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