Le collectif "Rendez la digue" fait semblant de détourner le Ferry boat à Marseille

Avec leurs bouées géantes et leurs chapeaux de paille, on pourrait presque confondre la petite troupe avec un groupe de touriste. Sauf que nous sommes place aux Huiles à Marseille un dimanche pluvieux du mois d'avril. Le collectif "Rendez la digue" s'y est donné rendez-vous pour "détourner le ferry boat".

Les membres du collectif rêvent de voir de nouveau accessible la digue du large, une promenade de 7 km fermée au public depuis 2001 et située en face du grand port maritime. Ils ont lancé une pétition sur le sujet au début du mois d'avril. Pour les militants, plusieurs solutions sont possibles. Ils envisagent notamment une desserte de la digue grâce au ferry boat ou via les navettes maritimes qui vont jusqu'à l'Estaque.

Un détournement parodique

C'est pour insister sur la faisabilité de leur projet que le collectif a décidé de faire semblant de détourner le ferry boat un dimanche matin. Mais attention, ces pirates-là paient leur tickets. Une fois que chacun s'est acquitté de la somme de 50 centimes, la mythique embarcation s'ébranle... et traverse tranquillement le Vieux Port, comme elle le fait des dizaines de fois par jours.

"Dans mon panier, j'ai un pistolet à eau, glisse Charlotte. Au cas où il y aurait moyen de détourner le ferry. Mais vous aurez compris que l'ambiance est joviale, on n'est pas dans la confrontation. D'ailleurs mon pistolet n'est pas chargé en eau." Il n'a donc jamais été question de prendre vraiment le contrôle du ferry boat, seulement de faire du bruit.

Dans le groupe, les plus âgés ont des souvenirs de cette digue. "On allait nager, pique-niquer. Comme on n'était pas très riches, on ramenait beaucoup de poissons de là-bas", sourit Sylvain. Face à la mairie, les militants prennent des photos, sous le regard étonné ou amusé de quelques passants. Ce genre d'actions médiatiques est pour Carine, un moyen d'éveiller les consciences "Cela fait vingt-cinq ans que la digue est fermée, explique-t-elle. La jeunesse marseillaise ne la connaît pas. "