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Bourges : la destruction d'une tour retardée à cause des chauves-souris

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À Bourges, des chauves-souris empêchent la démolition d'une tour. Le bailleur social Val de Berry a décidé de repousser à début avril le grignotage d'une tour de dix étages du quartier Turly, le temps que les colonies de chauves-souris aient fini leur hibernation.

Cette tour HLM abrite  une importante colonie de noctules. Cette tour HLM abrite  une importante colonie de noctules.
Cette tour HLM abrite une importante colonie de noctules. © Radio France - Michel Benoit

Nous sommes au 7e étage de cette tour du quartier Turly. Deux pipistrelles sont cachées dans un interstice au-dessus d'une fenêtre. Leur présence et celle de noctules a donc retardé la démolition du bâtiment de dix étages à Bourges. "Cette tour aurait dû être démolie début mars, précise Emmanuel Riotte, président de Val de Berry. Les spécialistes nous ont signalé que plus de 200 mammifères continuaient d'y hiberner, on a donc retardé la démolition. Des entreprises avaient pris du retard dans le désamiantage donc on n'aurait pas tenu les délais, mais même sans cet aléa, nous aurions retardé le grignotage de cette tour. Les travaux reprendront début avril."

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Les pipistrelles nichent juste au dessus de cette fenêtre
Les pipistrelles nichent juste au dessus de cette fenêtre © Radio France - Michel Benoit

Les chauves-souris seront toutes parties avec l'arrivée du printemps. La rénovation thermique d'une autre résidence a même été stoppée depuis décembre pour ne pas emprisonner et faire mourir les chauves-souris sous les panneaux d'isolants. Les travaux ont pris quatre mois de retard. "C'est sûr, cela a un coût, reconnaît Emmanuel Riotte. Les entreprises ont dû démonter les échafaudages et devront les remonter ensuite. C'est 5.000 euros en plus sur la facture pour nous. Ça retarde également le chantier pour les locataires, mais on fait de l'information pour qu'ils comprennent qu'il faut préserver la biodiversité. On a signé une charte avec le muséum de Bourges et l'association Chauve qui peut il y a sept ans et on tient nos engagements. La biodiversité, ça n'a pas de prix."

Des chauves -souris dans un nichoir installé spécialement pour elles
Des chauves -souris dans un nichoir installé spécialement pour elles - Val de Berry

Des gîtes sont ensuite posés pour accueillir les mammifères sur ces bâtiments rénovés. Laurent Arthur, spécialiste de la chauve-souris et trésorier de l'association Chauve qui peut, espère que l'idée essaimera en France. "C'est vraiment exemplaire ce partenariat avec Val de Berry. C'est exemplaire car c'est de l'initiative de ce bailleur social de stopper les chantiers si on indique la présence d'animaux. Ils n'attendent pas les injonctions des services de protection de la nature. Notre challenge est aussi de former des spécialistes pour œuvrer à l'échelle de toute la France car ce sont des centaines de milliers d'immeubles qu'il faut réhabiliter sur le plan thermique ou détruire et les enjeux pour la préservation des chauves-souris sont immenses."

Amélie Chrétien, du muséum de Bourges, nous montre une maquette de gite pour chauve-souris à placer après rénovation thermique d'une façade d'immeuble
Amélie Chrétien, du muséum de Bourges, nous montre une maquette de gite pour chauve-souris à placer après rénovation thermique d'une façade d'immeuble © Radio France - Michel Benoit

Le muséum de Bourges vient de former des spécialistes pour la Picardie. Ils seront chargés de repérer les chauves-souris dans les bâtiments avant travaux.

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