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VIDÉO - 24 heures dans la peau du procureur de Saintes

- Mis à jour le
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Ils sont quatre magistrats à se relayer durant sept jours et sept nuits pour assurer la permanence pénale du parquet de Saintes. Benjamin Alla, le procureur de la République, nous a permis de le suivre pendant une journée.

Benjamin Alla, procureur de la République, a son bureau au palais de justice de Saintes. Benjamin Alla, procureur de la République, a son bureau au palais de justice de Saintes.
Benjamin Alla, procureur de la République, a son bureau au palais de justice de Saintes. © Radio France - Catherine Berchadsky

Les facettes du métier de procureur de la République sont multiples, mais son premier rôle est de conduire l'action publique. C'est ce nous a expliqué Benjamin Alla, procureur de la République de Saintes, qui a accueilli France Bleu La Rochelle le temps d'une journée, pour mieux connaître son quotidien. "On est à la manœuvre et c'est un travail d'équipe, car il y a un grand principe au parquet, c'est l'indivisibilité du ministère public, c'est-à-dire que l'on peut se remplacer les uns les autres au pied levé", explique-t-il pendant sa semaine de permanence au Parquet.

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"C'est un peu comme le Samu ici avec le médecin régulateur"

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La permanence du parquet, c'est sept jours et sept nuits pour le magistrat de permanence, ici on traite les affaires en temps réel, on gère les gardes à vue, les appels des enquêteurs, les mails, et les prévenus qui sont déférés ainsi que toutes les enquêtes en flagrance qui sont du ressort du tribunal. Le téléphone sonne sans arrêt, alors pour l'épauler dans sa tâche le procureur travaille avec un adjoint administratif : "c'est un peu comme le Samu ici avec le médecin régulateur et l'intervenant téléphonique", en l'occurrence David Marchand, qui est en lien direct avec les enquêteurs pour faire les recherches de précédents, demander les casiers judiciaires ou préparer un certain nombre de réquisitions sans oublier d'enregistrer les convocations, tandis que le procureur, lui, va prendre les décisions et donner les orientations d'enquête.

Le palais de justice de Saintes où est hébergé le parquet et sa permanence pénale
Le palais de justice de Saintes où est hébergé le parquet et sa permanence pénale © Radio France - Catherine Berchadsky

Ce jour-là Benjamin Alla est appelé dans la nuit, à 4h15 du matin pour un homme placé en garde à vue qui se montre particulièrement virulent envers les forces de l'ordre, dans le secteur de Saint-Genis-de-Saintonge. "On attend de moi des instructions sur des actes d'enquête que je voudrais faire immédiatement diligenter. Il y avait là une question d'avis médical dans le cadre de la garde à vue". Le procureur a finalement maintenu la personne en garde à vue, après qu'elle a été vue par un médecin. Au total, en un an, la permanence gère environ 1.500 gardes à vue sur le ressort du tribunal de Saintes.

Beaucoup de classements sans suite faute de preuves

Parmi les gardés à vue du jour, un homme soupçonné de viol pour des faits qui auraient eu lieu en 2013, sur une adolescente de 12 ans. La plainte avait été déposée deux ans plus tard, en 2015, et la procédure a pris des années. La victime présumée avait accusé dans un premier temps son père, puis un homme de son village. L'enquête est restée en souffrance et il s'agit aujourd'hui de mener la procédure à son terme. "On se retrouve aujourd'hui alors qu'il n'y a pas eu d'examens gynécologiques à l'époque, avec un auteur qui conteste les faits et une victime qui dit qu'elle ne veut plus entendre parler de cette affaire, donc matériellement je n'ai pas d'éléments pour décrire et établir ce qui s'est passé."

Le procureur de la république est donc obligé de faire lever la garde à vue et de classer la procédure. Le procureur le reconnaît, ''il y a beaucoup de classements sans suite, non pas parce que nous ne croyons pas les victimes, mais pour des raisons de preuves. Quand on se retrouve 10, 15, 20 ans après les faits, que l'auteur conteste et qu'on n'a pas d'éléments extérieurs, c'est parfois compliqué d'arriver à matérialiser les faits et d'avoir assez d'éléments pour ouvrir une instruction".

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Le procureur de la République endosse sa robe d'Avocat général à la Cour d'assises à Saintes
Le procureur de la République endosse sa robe d'Avocat général à la Cour d'assises à Saintes © Radio France

Procureur de la République et avocat général à la Cour d'assises

Parmi les nombreuses fonctions du procureur, la plus exposée est sans aucun doute celle d'avocat général à la Cour d'assises. Le procureur y endosse sa robe rouge et noire et parle au nom de la société, dont il défend les intérêts. C'est lui qui va porter l'accusation et requérir une peine contre l'accusé. "J'ai une obligation de requérir à charge et à décharge et de prendre les réquisitions que je crois utiles au bien de la justice d'après le Code pénal", rappelle Benjamin Alla avant de poursuivre : "les réquisitions et la peine, surtout, répondent à un triple objectif : un objectif pour la société, un objectif de prise en compte de la victime et un objectif de sanction et de réinsertion du condamné. Donc une peine juste, c'est celle qui arrive à trouver le bon équilibre entre ces trois dominantes."

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