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Une administratrice de Toulon Habitat Méditerranée "témoin assisté" dans une affaire de trafic d'influence

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Une administratrice du bailleur social Toulon Habitat Méditerranée a été placée sous le statut de témoin assisté ce jeudi dans une affaire de trafic d'influence.

Un des immeubles que Toulon Habitat Méditerranée gère Un des immeubles que Toulon Habitat Méditerranée gère
Un des immeubles que Toulon Habitat Méditerranée gère © Radio France - Christelle MARQUES

Chargés de l'enquête, les policiers de la division criminalité organisée spécialisée sont allés chercher Jacqueline Mathéron chez elle, mi-mars, ainsi qu'un homme présenté "comme chargé de la maintenance". À l'issue de son audition, le duo est ressorti libre. Ils ont été tous les deux placés sous le statut de "témoin assisté" ce jeudi.

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La rumeur courait depuis des années dans la cité de la Beaucaire à l'ouest de Toulon. Il se disait que "Jacqueline Mathéron touchait des enveloppes en échange de l'obtention de logements sociaux. Elle avait le bras long". Elle courait depuis 2019 et la plainte d'un ancien membre de l'association l'AVAL (l’association varoise d’action aux locataires, qui intervient notamment dans la cité de la Beaucaire à Toulon), créée par celle que beaucoup surnomme Jacky. Après un an d'investigation, le Parquet de Toulon avait décidé de classer sans suite.

C'étais sans compter la détermination d'Anticor qui a alors déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile donnant lieu à la saisine d'un juge d'instruction. C'est sur le fondement de cette nouvelle plainte que Jaqueline Mathéron a été entendue "même pas 24 h" selon son avocat, Me Luca Mas.

"Le dossier est toujours aussi vide puisque toutes les allégations de l'époque ne sont pas corroborées par des éléments matériels dans le dossier" argumente le conseil de l'administratrice.

Pas de fumée sans feu

Jointe par téléphone par France Bleu Provence, celle-ci se défend d'avoir touché des enveloppes contre des logements sociaux. "À l'association, comme on aide les gens à remplir leur dossier, on m'a donné des gâteaux pour l'Aïd, mais ce n'est pas de l'enrichissement personnel" justifie la mise en cause qui note néanmoins "qu'il n'y a jamais de fumée sans feu" et évoquant "la possibilité que d'autres se soient servis".

Maître Luca Mas évoque les nombreux filtres mis en place pour l'obtention d'un logement social. "Ma cliente aidait les habitants qui venaient la voir dans le cadre de l'association l'Aval. Elle vérifiait notamment que les critères objectifs pour remplir un dossier étaient réunis. Mais ensuite, il existe plusieurs filtres au sein du bailleur social avant la décision finale" explique l'avocat rappelant que "Jacqueline Mathéron n'avait pas le pouvoir d'attribution finale. Elle défendait en revanche en tant qu'administratrice les dossiers des habitants qu'elle avait aidés".

L'instruction se poursuit. "Nous allons en profiter pour faire des demandes de vérification" conclut l'avocat qui souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Tout comme sa cliente, persuadée que "cela a un rapport avec les prochaines élections municipales. À chaque fois, qu'il y a une élection, on me colle ça sur le dos".

Contactée par France Bleu Provence, la présidence du bailleur social Toulon Habitat Méditerranée n'a pas souhaité faire de commentaire particulier "laissant l'enquête suivre son cours".

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