Rédoine Faïd demande un allègement de ses conditions de détention à Vendin-le-Vieil

Le "roi de la belle" est de retour dans le Pas-de-Calais. Rédoine Faïd est à nouveau incarcéré dans la prison de Vendin-le-Vieil, depuis fin novembre, et après son procès qui lui a valu une condamnation à 14 ans de prison fin octobre pour l'évasion en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne).

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Avec ses autres condamnations, notamment pour un braquage à Roclincourt dans le Pas-de-Calais, en 2011, et pour l'évasion de la prison de Loos-Sequedin en 2013, le braqueur de 51 ans ne pourrait pas sortir de prison avant 2060. Devant le tribunal administratif de Lille, jeudi 28 décembre, il a donc demandé un allègement de ses conditions d'accès au parloir. Lui qui vit à l'isolement depuis dix ans.

Aucun contact physique depuis des années

Il peut se rendre au parloir deux fois par semaine pour voir ses proches, mais dans un parloir hygiaphone où une vitre les sépare entièrement et ils doivent se parler à travers un téléphone. "Rédoine Faïd veut démarrer une nouvelle phase de sa détention", a déclaré son avocate à l'audience. Elle ajoute qu'il n'a "pas serré sa famille dans ses bras depuis des années". "On ne voit pas comment un projet de détention peut être envisagé dans ces circonstances", ajoute Me Emmanuelle Choppin qui assiste Me Benoit David.

Mais le ministère de la Justice n'est pas de cet avis. Il prend pour preuve les deux évasions du "roi de la belle" : à l'explosif à Loos-Sequedin en 2013 et en hélicoptère à Réau en 2018. À chaque fois, Rédoine Faïd est passé par le parloir. Selon le directeur de la prison de Vendin-le-Vieil, il n'a, en plus, pas "montré de repentance par rapport aux faits commis", c'est pourquoi "sa dangerosité reste actuelle".

Une dangerosité qui "reste actuelle"

Il rappelle que, comme les autres détenus, Rédoine Faïd a droit à une après-midi et une journée entière au parloir par semaine. Il a aussi un téléphone dans sa cellule et il passe un nombre "extrêmement conséquent d'appels", ajoute la représentante du ministère.

La présidente constate que les avis médicaux récents ne pointent pas de dégradation de sa santé mentale, à cause du parloir. Mais son avocate, avant la fin des débats, glisse que les médecins se prononcent rarement contre l'isolement d'un détenu.

MAJ du vendredi 29 décembre 2023, 16H28 : La décision a été rendue, vendredi 29 décembre. Le tribunal administratif rejette la demande de Rédoine Faïd, "pour défaut d'urgence". Il a 15 jours pour faire appel de cette décision.