Quatre Sarthoises victimes de violences conjugales ont un téléphone grave danger avec elle
La Sarthe dispose de quatre téléphones grave danger. Tous sont attribués, par le Parquet du Mans, à des femmes victimes de violences par leur conjoint ou ex-conjoint.
Les quatre téléphones grave danger de la Sarthe sont attribués et ce, depuis leur arrivée en 2016. Le département en a d'abord eu trois. Puis, la Cour d'appel d'Angers lui en a proposé un quatrième. Ce dispositif sert à protéger les femmes victimes de violences conjugales de leur agresseur. Le téléphone possède une touche qui appelle une plateforme téléphonique en urgence et transmet l'appel aux forces de l'ordre. Les victimes l'utilisent lorsqu'elles se sentent menacées par leur conjoint ou ex-conjoint.
En Sarthe, un agresseur incarcéré grâce au téléphone grave danger
"Les téléphones ont déjà été activés", rappelle Alexandra Verron, procureure adjointe au Parquet du Mans, en charge des violences faites aux femmes. C'est elle qui décide quelle femme doit bénéficier de cette aide. "C'est surtout quand les personnes condamnées, les auteurs de violence, viennent à leur contact." Une fois, un homme a été interpellé suite à l'appel de la femme qu'il avait violenté.
"Il avait violé l'interdiction de contact, donc il est retourné en prison puisqu'il ne respectait pas cette interdiction."
Cette interdiction judiciaire d'entrer en contact avec la victime est l'une des trois conditions juridiques pour que celle-ci puisse recevoir un téléphone grave danger. De fait, elle doit ne plus vivre avec son agresseur. Enfin, c'est elle qui doit demander expressément ce téléphone.
Un dispositif encadré par SOS Femmes accueil 72
En Sarthe, la victime doit effectuer la demande auprès de SOS Femmes accueil 72, et uniquement auprès de cette structure [France Victimes 72 n'assure pas de suivi des téléphones grave danger, contrairement à ce qu'indiquait improprement une première version de cet article, NDLR]. L'association va alors évaluer la dangerosité de la situation de la victime. Par exemple, si son agresseur la menace régulièrement ou s'il vient à son domicile ou à son travail alors qu'il n'y est pas invité. Le profil des femmes qui obtiennent le téléphone grave danger est souvent le même, selon Alexandra Verron, procureure adjointe.
"C'est une femme qui a été victime de violences, parfois de violences répétées dans le temps. C'est une femme qui est particulièrement vulnérable et qui craint beaucoup don agresseur."
Chaque année, SOS Femmes accueil 72 reçoit 300 nouvelles victimes de violences conjugales, à la permanence ou par téléphone. En plus d'aider des centaines de femmes à sortir de l'emprise psychologique, voire, dans certains cas, physique, SOS Femmes accueil 72 assure donc le suivi du dispositif téléphone grave danger : "Il y a un contexte général de baisse des subventions depuis plusieurs années, mais sur cette action-là en particulier, nous n'avons pas de problème de financement", indique Pauline Georges, la coordinatrice de l'association, "c'est financé à 100% par l'Etat".
Élargir le recours aux bracelets électroniques anti-rapprochement
Les téléphones grave danger ont servi à une dizaine de Sarthoises depuis 2016. Pour l'instant, la Justice n'a pas eu à choisir entre deux victimes pour les attribuer. Si cela devait arriver, il faudrait réévaluer toutes les situations. "On pourra éventuellement reprendre un téléphone à une femme dont la situation ne présente plus de danger avérée pour l'instant et confier son téléphone à une autre femme", détaille Alexandra Verron, du Parquet du Mans.
Autre problème avec ce dispositif : la femme porte seule le poids de sa sécurité. Alexandra Verron en a bien conscience. C'est pour cela qu'elle soutient l'une des propositions du grenelle des violences conjugales. Elle souhaiterait que la Justice puisse élargir le port du bracelet électronique anti-rapprochement pour les agresseurs, même avant qu'il ne soit condamné. Cette solution existe, mais elle est sous-utilisée, selon les associations féministes.
3919 - Violences femme info
Ce numéro national gratuit et anonyme écoute, informe et conseille les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). Il est accessible 7 jours sur 7 (de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedis, dimanches et jours fériés)
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