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Procès de l’assassinat de Patrick Julien devant la cour d’assises de la Corse-du-Sud

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La Cour d’assises de la Corse-du-Sud se penche à partir de ce lundi sur l’assassinat de Patrick Julien. Cet élu local, entrepreneur et président d’une association pastorale avait été tué le 4 novembre 2017 à Soccia. Seul accusé, Antoine Pietri, un jeune berger, a toujours clamé son innocence.

Antoine Pietri, comparait à partir de lundi devant la cour d'assises de la Corse-du-sud, pour l’assassinat de Patrick Julien Antoine Pietri, comparait à partir de lundi devant la cour d'assises de la Corse-du-sud, pour l’assassinat de Patrick Julien
Antoine Pietri, comparait à partir de lundi devant la cour d'assises de la Corse-du-sud, pour l’assassinat de Patrick Julien © Maxppp - Vincent Michel

Le corps de Patrick Julien avait été retrouvé il y a un peu plus de trois ans, au volant d’un tractopelle avec lequel il effectuait des travaux de terrassement sur un terrain de la commune de Soccia. Le moteur de l’engin mécanique, toujours allumé, avait alerté des promeneurs. Le soir même d’importants moyens d’enquête avaient été déployés sur place par les gendarmes et les avaient presque immédiatement mené à un jeune berger, Antoine Pietri, 27 ans à l’époque des faits. 

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Différend entre les deux hommes

Une dizaine de jours auparavant, les deux hommes s’étaient disputés au sujet même du terrain sur lequel Patrick Julien travaillait le soir de sa mort. Le président de l‘association foncière pastorale était en train de le remettre en état pour l’association mais « Antoine Pietri en revendiquait l’exploitation », indiquait Eric Bouillard, le procureur de la République d'Ajaccio, le 7 novembre 2017, au lendemain de la mise en examen du jeune homme. 

« Une altercation » selon les enquêteurs, « une discussion » selon les avocats d’Antoine Pietri, Mes Dominique Paoli, Anna-Maria Sollacaro et Paul Sollacaro, qui assureront sa défense à l’audience et qui y dénonceront probablement à nouveau une enquête « menée uniquement à charge ». Ils aborderont également les pistes « non-explorées » selon eux, et leurs demandes systématiquement refusées de recherches sur « le passé de la victime, sur ses activités dans le BTP ou au sein même de l’association foncière pastorale ». 

ADN

Sur les lieux du crime, les enquêteurs avaient retrouvé un étui, portant une trace ADN partielle de l’accusé.  Pour expliquer la présence de cette douille, ce dernier avait raconté qu'il se rendait régulièrement sur ce terrain avec ses chèvres et qu'il lui arrivait de tirer en l’air afin de les appeler. 

Plusieurs armes avaient également été saisies par les enquêteurs, des armes « compatibles », selon eux, avec celle qui aurait servi à tuer Patrick Julien.

"La qualification de l'assassinat a été retenue par le parquet, parce que nous considérons qu'il ne s'agit pas d'une mauvaise rencontre ou d'un acte fortuit », détaillait le procureur de la République d’Ajaccio en 2017. « I_l est probable que Patrick Julien ait été abattu selon un plan qui peut être prémédité, certainement dans le cadre d'un guet-apens__. Les perquisitions nous ont permis de retrouver des armes, un véhicule utilisé pour se rendre sur place, ainsi que des vêtements. Les deux armes saisies correspondent au calibre qui aurait été utilisé ce jour-là._"

Absence de témoins

En l’absence de témoins directs, les débats risquent également de tourner autour de l’heure de l’assassinat, qui n’a pas été formellement établie. Ce 4 novembre 2017, en début d’après-midi, Antoine Pietri était vu par plusieurs personnes à Orto, un village non loin de Soccia, pour la traditionnelle fête des bastelle. Mais à quelle heure en est-il parti ? Et pourquoi son téléphone a-t-il été éteint durant une période ce jour-là ? 

Placé en détention provisoire, depuis trois ans, le jeune homme a toujours clamé son innocence. Le jeune berger avait même un temps entamé, en 2019, une grève de la faim et de la soif. 

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