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Procès d'un policier municipal à Perpignan : le parquet requiert six mois de prison avec sursis

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Un policier municipal de Perpignan était jugé ce lundi matin devant le tribunal correctionnel pour deux affaires de violences présumées. Le parquet a requis six mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 8 juillet prochain.

Le procès s'est tenu devant le tribunal correctionnel de Perpignan. Le procès s'est tenu devant le tribunal correctionnel de Perpignan.
Le procès s'est tenu devant le tribunal correctionnel de Perpignan. © Radio France - Vincent VOEGTLIN

Y a-t-il eu des violences de la part d'un policier municipal de Perpignan ? Un agent était jugé ce lundi devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour deux affaires différentes à environ six mois d'intervalle, dont l'une médiatisée via une vidéo relayée par Médiapart.

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Cette dernière est une interpellation quartier Saint-Mathieu le 5 décembre dernier. Le policier de 44 ans, ancien militaire et originaire de la région, est en poste depuis mars 2023. Après une longue course-poursuite, un jeune dealer présumé de 17 ans est interpellé et menotté. C'est là que l'agent l'aurait poussé violemment contre les barreaux d'une fenêtre en le relevant du sol. Le mineur pousse alors un cri, blessé à la lèvre et l'arcade sourcilière, qui nécessiteront des points. Puis sur la vidéo, on voit l'agent lui asséner plusieurs coups de pieds dans la jambe pour le faire tomber.

"Des gestes qui n'auraient pas dû avoir lieu"

Le rapport du policier, évoqué par la présidente du tribunal, évoque "une chute en avant lui occasionnant des blessures au visage". Un rapport "mensonger", dénonce même l'avocat de la partie civile Me Maxime Falchi, qui salue la présence de la vidéo. "L'idée de ce dossier n'est pas d'en faire un exemple, le seul objectif c'est de reconnaitre avec l'appui de cette vidéo, qu'il y a eu des gestes qui n'auraient pas dû avoir lieu. Qui n'avaient aucun rapport avec l'état de Monsieur Y, qui est décrit comme parfaitement calme, qui ne justifiaient pas qu'on le pousse contre une grille même si on vous explique en face qu'on ne l'avait pas vu, et qui ne justifiait pas qu'on lui donne trois coups de pied au niveau des jambes." Il demande que l'agent soit reconnu coupable de ces violences, et 1.500 € au titre du préjudice moral.

Lors de l'audience, le policier nie avoir voulu être violent et évoque un accident. Il explique "ne pas avoir vu les grilles", et avoir voulu mettre au sol le mineur avec des "coups de pied" dans la jambe pour éviter qu'il ne fasse un  malaise et tombe suite à ses blessures. A plusieurs reprises, la présidente lui demande : "Ne pensez-vous qu'il y a eu un manque d'expérience ?". "Peut-être", répond-il.

Son avocat, Me Rodolphe Bosselut, dénonce une volonté d'"effet d'accumulation" en jugeant cet agent le même jour pour deux dossier différents. Il estime que son client a eu une action "légitime, nécessaire et proportionnée" et plaide la relaxe. "Au moment de le plaquer au mur pour une palpation de sécurité, ce que disent certains témoignages d'autres policiers et de mon client, c'est qu'il a glissé sur le devant et vers une grille que mon client n'a pas pu voir puisqu'il était derrière avec le dos de la personne interpellée devant les yeux. C'est blessures sont la suite d'un geste accidentel et involontaire"

Une autre jeune porte plainte pour violences

Par ailleurs, cet agent, depuis transféré au service logistique, était jugé pour une autre affaire de violences présumées datant du 8 juin 2023, soit environ quatre mois après sa prise de poste. Là, le plaignant et prévenu pour outrage dans cette affaire, a témoigné à la barre. Amir, auto-entrepreneur âgé d'une vingtaine d'années, raconte avoir été abordé par une patrouille de police lorsqu'il était au pied de son immeuble quartier Saint-Assiscle et attendant que sa mère lui envoie des affaires par la fenêtre.

Le policier lui pose des questions, puis selon l'agent, "le ton est très vite monté". Amir explique qu'il lui aurait fait "une balayette", le faisant chuter violemment, et lui aurait posé le genou sur le thorax un moment. Un jeune qui n'est ni fouillé, ni interpellé en suivant, relève le parquet.

Le policier indique avoir "eu peur d'une émeute", et constaté que le jeune était agressif verbalement et "menaçant", ce que nie le jeune Amir, au casier judicaire vierge. Ce dernier dénonce une répétition des contrôles de police, une quinzaine au moins à son encontre, "une humiliation et une discrimination" du fait de ses origines. "Si je ne m'appelais pas Amir, que j'étais en jean, et que je me promenais, je n'aurais pas eu le profil", assure-t-il. "Pas d'amalgame, je suis aussi issu de l'immigration", répond l'agent, qui nie une nouvelle fois avoir voulu blesser intentionnellement le jeune.

Le jugement dans ces deux affaires a été mis en délibéré au 8 juillet.

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