Près de 12.000 euros d'amende requis contre le père Riffard, accusé d'avoir hébergé des demandeurs d'asile
Le père Riffard était convoqué ce mercredi au tribunal de police de Saint-Étienne, dans la Loire, pour avoir hébergé des demandeurs d’asile dans son église, l’église Sainte-Claire de Montreynaud. L'affaire a été mise en délibéré au 10 septembre 2014.
Cela fait maintenant sept ans que le père Riffard accueille des ressortissants africains en attente d’un hébergement. Ils sont actuellement une quarantaine d’adultes et onze enfants. Le procès a cette fois duré plus de 2 heures ce mercredi matin et le procureur a donc requis près de 12.000 euros d'amende, ou plutôt 50 euros d'amende multipliés par 239, soit le nombre de jours d'hébergement considéré comme illégal jusqu'à aujourd'hui.
Accusé de créer un appel d'air
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le père Riffard n'était pas seul à son procès. Entre 100 et 150 personnes étaient réunies devant le tribunal de Saint-Étienne, dans la Loire. Des personnes hébergées dans les locaux de l'église Sainte-Claire, des membres de l'association Anticyclone, une association d'accueil des demandeurs d'asile, mais aussi de simples citoyens. Et puis il y a Paul qui travaille dans des associations d'hébergement.
Il faudrait faire attention que le juridique ne fasse pas oublier l'humain" dit le père Riffard
Durant l'audience, dans une salle pleine, le juge a soulevé notamment deux points. Il a rappelé que les locaux de l'église n'étaient pas aux normes pour héberger du public. Il a ensuite ajouté que cet accueil de demandeurs d'asile, c'était également *_"faire un appel d'air"_ _. Et puis il s'est adressé au père Riffard :_ *"Vous coopérez d'une certaine façon à l'immigration clandestine". Ce à quoi le père a répondu que l'État était "tenu par la loi d'accueillir les demandeurs d'asile, ce qu'il ne fait que partiellement".
Sébastien Riglet était à la sortie de l'audience.
On vit dans une société qui est de plus en plus bloquée et il faudra bien qu'on en sorte un jour"
A la sortie de l'audience, le père Riffard espérait une chose... que la loi évolue désormais en faveur des demandeurs d'asile. "Moi j'ai du al à me retrouver là-dedans [dans le discours juridique du procureur et des avocats NDLR]. Il faudrait faire attention que le juridique ne fasse pas oublier l'humain. (...) La loi est faite pour aider les gens à vivre, ceux qui ont le plus de mal à vivre. On vit dans une société qui est de plus en plus bloquée et il faudra bien qu'on en sorte un jour".
Le père Riffard devra maintenant attendrele 10 septembre, date du délibéré.
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, quelques jours avant l'audience.
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