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Parce qu'il n'a pas porté secours à son ami décédé, un homme de 31 ans condamné à du sursis

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Un homme de 31 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis ce jeudi par le tribunal judiciaire de Laval pour ne pas avoir porté secours à un ami après un accident en novembre 2021 à Landivy. Ce dernier est mort sur le coup. Tous les deux roulaient à plus de 150 km/h sur une départementale.

Salle d'audience au tribunal de Laval (illustration). Salle d'audience au tribunal de Laval (illustration).
Salle d'audience au tribunal de Laval (illustration). © Radio France - Maïwenn Bordron

On lui reprochait de ne pas avoir porté assistance à son ami après un accident. Un homme de 31 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis ce jeudi par le tribunal judiciaire de Laval pour non-assistance à personne en danger, le 6 novembre 2021 à Landivy, dans le Nord-Mayenne. Tous les deux roulaient à vive allure sur une route départementale à l'entrée du bourg. L'un des deux a fait une sortie de route, percuté un arbre puis est décédé sur le coup.

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Une sortie de route violente

Ce jour-là, les deux amis roulent à plus de 150 km/h sur la même route. La victime se déporte pour doubler le prévenu, se rabat, mais perd le contrôle de son véhicule. Il sort de la route, percute le talus, s'envole et termine dans un arbre sur le côté. Comme il n'a pas sa ceinture de sécurité, l'individu se retrouve dans le coffre et l'accident est très violent selon les témoins. Le prévenu voit l'accident, mais ne s'arrête pas pour aller voir si son ami est vivant ou mort. L'autopsie révèle que l'accident est bien la cause de la mort et que la victime était très alcoolisée.

Course ou pas course ?

Quand il est entendu, le prévenu explique qu'ils ne faisaient pas la course. Oui, il a vu l'accident, mais il y avait des gens sur place, alors il est reparti. Mais ses explications sont floues, il dira qu'il devait absolument repartir parce que sa compagne lui demandait des clés. Plusieurs témoins disent qu'il y avait bien une course, que ce n'était pas la première fois et un autre dira même que les deux roulaient à une vitesse entre 150 et 200 km/h.

"J'étais dans le flou, dans la panique, ma priorité était d'aller prévenir mes amis", indique le garçon à la barre, "je n'ai pas porté assistance de la manière qu'il fallait", tente-t-il de justifier. "Vous avez toujours nié faire la course, c'est le cas encore aujourd'hui ?", lui demande la présidente pour clarifier les choses, "oui, c'est vrai, la panique madame, cette journée n'était pas ma journée".

L'avocate du prévenu défend une version différente. Pour elle, la victime part très vite et son client part le rejoindre, non pas pour faire la course, mais pour aller le chercher. "Effectivement, il roule très vite, mais pour le rattraper, pas pour faire la course", explique-t-elle. Pour la procureure, c'est bien une course qui se déroule ce jour-là. "Il ne s'arrête pas, il ne prend pas son téléphone qui charge dans la voiture pour prévenir les secours, il va faire un peu plus d'un kilomètre pour aller voir les amis, et en attendant, son ami est en train de crever sur le talus", s'insurge-t-elle,"effectivement, c'est choquant". Elle lui reproche "de ne pas avoir été un bon copain et un bon citoyen".

Des voitures modifiées pour aller plus vite

Le prévenu avait modifié sa voiture pour aller plus vite. C'était la même chose pour son ami. "Vous avez quand même une responsabilité morale non ?" reprend la procureure, "oui, c'est vrai madame", répond le prévenu. Si les deux n'avaient pas modifié leurs véhicules, la victime n'aurait pas laissé derrière lui un fils de 5 ans au moment des faits et le prévenu ne serait pas devant la barre. "Ce jour-là, il n'a pas fait ce qu'on attendait de lui, mais qui pourrait dire ce qu'il ferait dans ces cas-là", demande l'avocate de la défense. Elle plaide la relaxe sur la non-assistance à personne en danger.

La procureure demande 10 mois de prison avec sursis simple et une amende de 800 euros pour sa vitesse excessive. Elle sera partiellement suivie puisque la Cour condamne l'individu à six mois de prison avec sursis et une amende de 600 euros. "Cette affaire m'a appris en tant que père de famille que ce n'était pas une attitude à adopter pour moi-même et mon entourage", conclut le prévenu à la barre.

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