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Affaire Maëlys : Nordahl Lelandais condamné à la perpétuité, le mobile sexuel toujours en suspens

Nordahl Lelandais a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans par la cour d'assises de l'Isère à Grenoble pour l'enlèvement, la séquestration et le meurtre de Maëlys, ainsi que des agressions sexuelles sur des petites-cousines.

Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de l'Isère Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de l'Isère
Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de l'Isère © Radio France - Valentin Pasquier

Après plus de 6h30 heures de délibérations et trois semaines de procès, Nordahl Lelandais a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, par la cour d'assises de l'Isère à Grenoble. L'accusé avait déjà été condamné le 11 mai 2021 à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Arthur Noyer par la cour d'assises de la Savoie, à Chambéry. Cette fois, il a donc été reconnu coupable de l'enlèvement, la séquestration et le meurtre de Maëlys en août 2017, ainsi que de deux agressions sexuelles sur deux petites cousines, et de détention d'image pédopornographique. 

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Les jurés de la cour d'assises de l'Isère ont suivi les réquisitions de l'avocat général qui avait réclamé jeudi cette peine, le maximum encouru pour les chefs d'accusation pour lesquels Nordahl Lelandais était renvoyé devant les Assises. 

Nordahl Lelandais a de nouveau présenté ses "excuses"

Avant l'énoncé du verdict et le délibéré de la Cour et des jurés, Nordahl Lelandais a réitéré vendredi matin  "excuses" aux parties civiles. "Comme je vous ai dit vendredi, je reconnais l'intégralité des faits qui me sont reprochés avec sincérité. Je sais que les familles n'accepteront jamais mes excuses mais je leur présente avec la plus grande sincérité." 

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La question du mobile sexuel, le viol, la pédophilie

Au cours des trois semaines de procès, le mobile sexuel n'a pu être établi dans la mort de Maëlys. Il n'y a eu ni preuve, ni aveux de la part de Nordahl Lelandais. L'accusé a répété qu'il n'avait pas d'intention "malsaine" envers la fillette de huit ans, morte sous ses coups le 27 août 2017, en pleine nuit. Oui, il a volontairement enlevé Maëlys pour aller voir ses chiens en pleine nuit mais non, il n'a pas eu la volonté de la tuer. "On aimerait que je dise que c'est un crime sexuel, mais pas du tout ! Je n'avais pas d'intention malsaine. Je sais que je vais être lourdement condamné. Je mérite cette peine. J'aimerais vraiment présenter mes excuses à la famille." Nordahl Lelandais, alors qu'ont été évoquées au cours des audiences les deux agressions sexuelles commises deux petites-cousines, dont sa filleule, avait alors reconnu devant la cour des penchants pédophiles.

De son côté, dans son réquisitoire, Jacques Dallest, l'avocat général, avait reconnu devoir se conformer au droit. "Nous n'avons pas retenu l'accusation de viol sur un plan juridique, car nous n'avons pas de preuve. Le corps a été retrouvé six mois après. J'en conclus qu'un acte sexuel a été imposé à Maëlys. Je ne peux pas le prouver. La Cour est obligée de respecter le droit." 

Rappelons que l'état très dégradé du corps de Maëlys, découvert après avoir passé tout un automne et un hiver à l'air libre, six mois dans une zone boisée, découvert le 14 février 2018, n’a pas permis d’infirmer ou de confirmer le viol. Jacques Dallest a parlé jeudi de l'accusé comme d'un psychopathe, d'un "prédateur sexuel", "un homme sans émotions". "Vous êtes un destructeur de bonheur, le massacreur d'une enfant. Un tueur d'enfant est le visage le plus impitoyable de la mort. Il faut l'envoyer en prison comme grand criminel."

La peine pouvait être alourdie avec un mobile sexuel. En effet, pour l'enlèvement, la séquestration et le meurtre sur une mineure de moins de 15 ans, l'accusé encourait la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans, ce qu'a requis l'avocat général. S'il avait avoué le viol avant le meurtre, la peine de sûreté passerait à 30 ans. Huit ans qui peuvent faire la différence.

Un accusé impassible et invariable 

Au cours de toutes ces journées d'audience, Nordahl Lelandais est resté attentif depuis son box, quelques fois impassible, avec une réelle carapace, sans sourciller. Pas de retournement de situation, pas d'esclandre, pas d'effondrement : il a reconnu les faits reprochés mais pas le mobile sexuel, au grand désespoir des familles et avocats des parties civiles. Toujours calme, toujours maîtrisé. 

Les experts qui ont défilé à la barre durant deux jours ont dépeint un homme pénalement responsable, avec un risque fort de récidive. Nordahl Lelandais n'a ni trouble délirant, ni schizophrénie, ni hallucinations mais "une intolérance à la frustration, une tendance à l'impulsivité, une personnalité hautaine, arrogante, impulsive. Sa propension à la colère apparaît évidente", avait décrit Patrick Blachère, un psychiatre.

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