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Nordahl Lelandais condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Arthur Noyer

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Nordahl Lelandais a été condamné, mardi, à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Arthur Noyer par la cour d'assises de la Savoie, à Chambéry. Il a été reconnu coupable d'avoir volontairement donné des coups ayant entraîné la mort au jeune militaire de 23 ans. C'était en avril 2017.

Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de la Savoie, durant le procès pour la meurtre d'Arthur Noyer Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de la Savoie, durant le procès pour la meurtre d'Arthur Noyer
Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de la Savoie, durant le procès pour la meurtre d'Arthur Noyer - Valentin Pasquier

Après plus de sept heures de délibération, Nordahl Lelandais a été condamné mardi à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Savoie, à Chambéry, assortie d'une peine de sûreté des deux tiers. Il a été reconnu coupable du meurtre d'Arthur Noyer et de lui avoir donné des coups volontairement pour le tuer. À l'énoncé du verdict, Nordahl Lelandais a semblé sonné, il a légèrement tangué, les yeux dans le vague.

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Les jurés de la cour d'assises de la Savoie n'ont pas suivi les réquisitions de l'avocate générale qui avait requis, mardi à la mi-journée, la peine maximale encourue pour l'accusé, soit 30 ans de réclusion criminelle.

Nordahl Lelandais a de nouveau présenté ses "excuses"

Avant l'énoncé du verdict et les délibérations des jurés, Nordahl Lelandais a réitéré mardi après-midi ses "excuses" à la famille du caporal Noyer même si "le pardon n’est pas une formule magique", a-t-il reconnu devant le tribunal. "Pour moi, ce pardon est vraiment nécessaire", a-t-il ajouté. "Au cours de cette semaine j’ai vu les témoignages très forts d’une mère, d’un père, d’une grand-mère qui aimaient et qui aiment Arthur Noyer. Vous avez eu un geste très fort, d’être allés vers ma famille, ce qui montre votre intelligence et votre dignité, ça impose le respect. Arthur Noyer, je n’ai jamais voulu ça. Je présente mes plus sincères excuses à vous la famille Noyer, à ses amis, à vous monsieur Arthur Noyer" a-t-il déclaré.

Quentin, Cécile et Didier Noyer, le frère, la mère et le père d'Arthur Noyer au premier plan. Bernard Boulloud, leur avocat, au second plan
Quentin, Cécile et Didier Noyer, le frère, la mère et le père d'Arthur Noyer au premier plan. Bernard Boulloud, leur avocat, au second plan - Valentin Pasquier

La question de la mort volontaire et donc, de la lourdeur de la peine

Cette septième et dernière journée de procès a été une succession de longs monologues, les interrogatoires, les confrontations, les joutes verbales et les témoignages d'enquêteurs ou d'experts ayant eu lieu les six premiers jours. La condamnation, Nordahl Lelandais ne pouvait y échapper, il avait reconnu avoir tué, en 2017, le jeune chasseur alpin, Arthur Noyer, alors en poste dans une caserne à Barby, près de Chambéry. Ce qui était crucial, c'était bien la question de la volonté de tuer, car cette volonté, lorsqu'elle est établie, alourdit la peine. D'abord mis en examen pour assassinat -c'est-à-dire une mort avec préméditation-, le parquet avait finalement renvoyé Nordahl Lelandais pour meurtre. Mais cette mort était-elle volontaire ou involontaire ? C'est ce que les jurés devaient trancher.

Pour Bernard Boulloud, avocat de la famille Noyer, c'était évident : la personnalité instable, impulsive, sombre, colérique, violente, soulignée par de nombreux témoins à la barre impliquait forcément des coups mortels volontaires. Thérèse Brunisso, l'avocate générale a appuyé cette thèse en évoquant un probable mobile sexuel, une demande insistante de Nordahl Lelandais auprès d'Arthur Noyer, et les choses auraient mal tourné. 

Alain Jakubowicz, Valentine Pariat et Mathieu Moutous, les avocats de Nordahl Lelandais, n'avaient évidemment pas la même version. Des coups donnés lors d'une bagarre oui, mais des coups involontaires, et donc une peine maximale de 15 années de réclusion pour l'accusé. "On sait que Nordahl Lelandais a tué Arthur Noyer à Saint-Baldoph entre 3h10 et 3h19 la nuit du 11 au 12 avril 2017. Y a-t-il une arme ? Non. Oublions cette histoire de pierre. On sait très bien qu'il n'y a pas d'arme. Il n'y a pas d'arme !"a-t-il martelé lors de sa plaidoirie. Ni arme ni volonté de donner la mort non plus selon l'avocat, qui a pressé les jurés de tenir compte de leur doute dans cette affaire pour forger leur intime conviction. Le doute parce que le corps d'Arthur Noyer n'a jamais pu être autopsié normalement étant donné de sa dégradation, le doute parce qu'il n'y a pas de scène de crime, le doute parce qu'on ne sait pas (et qu'on ne saura sans doute jamais) qui a vraiment provoqué cette bagarre supposée.

Arthur Noyer, jeune caporal originaire de Bourges (Cher), avait disparu dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, à l'âgé de 23 ans. Le 20 décembre 2017, Nordahl Lelandais a été mis en examen dans cette affaire et le 29 mars 2018, il a reconnu avoir tué Arthur Noyer, involontairement, après des coups échangés lors une bagarre sur fond d'alcool.

Un accusé impassible et invariable

Au cours de toutes ces journées d'audience, Nordahl Lelandais est resté attentif depuis son box, quelques fois impassible, avec une réelle carapace, sans sourciller. Pas de retournement de situation, pas d'esclandre, pas d'effondrement : il a toujours reconnu avoir tué Arthur Noyer sans avoir eu l'intention de le faire. Toujours calme, toujours maîtrisé. Également impliqué dans la mort de Maëlys en août 2017, qui a plané dans les débats tout au long de ce procès sur le meurtre d'Arthur Noyer, Nordahl Lelandais devrait comparaître pour cette affaire devant la cour d'assises de l'Isère en 2022.

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