VIDÉOS - Monique Olivier condamnée à perpétuité : "La justice a été rendue", selon les familles des victimes

Quelques instants de recueillement en mémoire des victimes. À la demande de Roger Parrish - le père de Joanna -, la conférence de presse a ainsi débuté mardi soir à l'issue du verdict condamnant Monique Olivier à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 20 ans pour complicité dans les enlèvements suivis de meurtre de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.

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"Enfin la justice a été rendue", a réagi la demi-soeur par alliance d'Estelle Mouzin disparue en janvier 2003. "Vingt ans, c'est l'attente que nous avons subie pour avoir une réponse". Et de préciser : "Nous espérons que ce verdict va apaiser petit à petit notre souffrance (...) Nous espérons que cela ait servi à rendre une dernière dimension humaine à Joanna, Marie-Angèle et Estelle".

Yann, le demi-frère d'Estelle Mouzin, a également exprimé la peine, souffrance et la frustration à l'issue de ce procès : "Nous avons été confrontés au mal absolu, celui qui détruit et avale tout".

"Je n'ai pas vu la moindre émotion sur le visage de l'accusée"

Le père d'Estelle Mouzin a également pris la parole : "Je n'ai pas vu la moindre émotion sur le visage de l'accusée. C'est particulièrement éprouvant de voir (...) cette absence d'humanité avec cette personne, c'est quelque chose d'incompréhensible" qualifiant le verdict d'"extrêmement motivé".

Et Eric Mouzin de poursuivre : "Même en m'étant préparé à ce procès, en essayant d'imaginer ce qui allait pouvoir arriver, je ne pensais pas arriver jusqu'à ce point". Il s'est dit choqué par "des mots extrêmement violents : 'On entrepose les corps', 'on ne se souvient plus des noms', 'on ne se souvient plus des lieux', 'on confond les victimes".

Invité de franceinfo ce mercredi matin, le père d'Estelle Mouzin a reconnu que cette décision "apporte une forme de soulagement". Et de préciser : "Au bout des trois semaines de procès, nous commencions à ressentir les effets de la fatigue et d'être plongés dans toutes ces horreurs successives, c’était très éprouvant".

"Elle était autant responsable" que Michel Fourniret

Les larmes aux yeux, Roger Parrish s'est lui aussi exprimé après le verdict, ce qu'il avait peu fait ces trois dernières semaines : "Sa culpabilité a été reconnue sans aucun doute".

Et de préciser : "Elle était autant responsable du meurtre de notre fille et des autres victimes innocentes" que Fourniret. Avant d'ajouter : "Non seulement elle n'a rien fait pour les aider mais elle a activement encouragé et participé" aux crimes.

La condamnation de Monique Olivier à perpétuité est une "victoire" pour les familles des victimes qui se sont battues "pour et contre la justice", indique Me Didier Seban, avocat des familles Parrish et Mouzin. Et de préciser : "C'est la fin d'un long combat pour les familles".

Pas toutes les réponses apportées aux familles des victimes

"Monique Olivier repart avec la même peine" avec laquelle elle est arrivée devant cette cour, "mais avec une nouvelle déclaration de culpabilité dans trois affaires", a réagi son avocat Me Richard Delgenes.

Au dernier jour du procès, Monique Olivier a demandé "pardon" avant que les jurés se retirent pour délibérer : "Je confirme ce que j’ai dit, je regrette tout ce que j’ai fait. Je demande pardon aux familles des victimes, tout en sachant que c’est impardonnable tout ce que j'ai fait. Je ne vois pas d’autre chose à ajouter."

Côté parties civiles et accusation, les avocats comme le ministère public ont tenté de percer à jour - en vain - l'énigmatique ex-épouse du tueur, accusée de n'avoir pas "sauvé" la "petite" Estelle alors qu'elle participait à sa séquestration ou encore d'être restée immobile à l'avant du véhicule de Michel Fourniret alors qu'il violait et tuait Joanna Parrish.

Monique Olivier libérable qu'en 2035

La septuagénaire a été reconnue coupable de complicité dans l'enlèvement et la séquestration suivie de mort d'Estelle Mouzin, 9 ans, enlevée au retour de l'école en 2003 en Seine-et-Marne, pour complicité dans l'enlèvement, le viol et le meurtre de Joanna Parrish, 21 ans, dont le corps avait été retrouvé immergé dans l'Yonne en 1990, et pour complicité dans l’enlèvement et la séquestration de Marie-Angèle Domèce, disparue dans l'Yonne en 1988, à l'âge de 18 ans. Michel Fourniret avait avoué ces crimes, mais il est mort en 2021.

En 2008, la cour d'assises des Ardennes avait condamné Monique Olivier à la perpétuité pour complicité dans quatre enlèvements et meurtres de son mari. Puis elle avait écopé de 20 ans de réclusion 10 ans plus tard à Versailles, toujours pour complicité, dans un meurtre crapuleux cette fois.

Elle avait été condamnée au total à 30 ans de sûreté lors de ces deux précédentes condamnations. Extradée de Belgique en 2005, Monique Olivier ne sera donc libérable qu'en 2035. En théorie donc, car il faudra qu'elle demande cette libération conditionnée à une nouvelle décision de justice.

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