Meurtre de Matisse : l'avocate de la mère du suspect alerte sur les risques de la "vindicte populaire"

Depuis la mort de Matisse, cet adolescent de 15 ans tué de plusieurs coups de couteau à Châteauroux le samedi 27 avril, les messages haineux se multiplient sur internet. Ainsi une ancienne juge des enfants du tribunal castelroussin a-t-elle été mise en cause de manière totalement injustifiée. Ça n'est pas le seul motif de colère des internautes, qui se déchaînent également contre le suspect, un jeune de 15 ans lui aussi, placé en détention provisoire, et contre la mère du suspect.

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Poursuivie pour "violences volontaires n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail sur une personne vulnérable", cette dernière a été placée sous contrôle judiciaire (elle n'est pas incarcérée, mais elle doit respecter un certain nombre d'obligations). Son avocate, Me Nathalie Gomot-Pinard, a accepté de répondre à nos questions pour expliquer cette décision, qui provoque l'incompréhension de bon nombre d'internautes.

"Il faut laisser le temps à la justice d'œuvrer"

Nathalie Gomot-Pinard tient à rappeler tout d'abord le cadre dans lequel elle intervient : elle a été contactée par l'ordre des avocats dans le cadre d'une permanence pénale, autrement dit, elle est avocat commis d'office. Elle tient à préciser que "ce n'est pas un droit pour quelqu'un de mis en examen sur une instruction criminelle, mais c'est une obligation légale qu'elle ait un avocat".

La mère du suspect a reconnu avoir donné des gifles à Matisse, confirme son avocate, mais le contexte et l'intention de ces violences doit encore être précisé. Sur le contrôle judiciaire décidé pour sa cliente, Nathalie Gomot-Pinard explique : "On voit comme une certaine forme d'injustice le fait qu'elle soit dehors, mais j'ai rappelé les raisons pour lesquelles elle a été mise sous contrôle judiciaire : elle n'était pas connue des forces de l'ordre (...) Et surtout, même si on est sur une instruction de nature criminelle, en ce qui la concerne, elle est mise en examen du chef de violences, ça n'est pas un crime, ça n'est pas une complicité d'homicide". Elle ajoute, "la vindicte populaire ne peut pas se substituer à la justice".

En attendant que le contexte dans lequel ces gifles ont été données soit éclairci, Nathalie Gomot-Pinard appelle à une forme de sobriété : "La [famille de la] victime est très digne et elle-même appelle au calme, il faut laisser le temps à la justice d'œuvrer" estime l'avocate.