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Lycée musulman Averroès : le tribunal administratif de Lille donne raison à la préfecture

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Le tribunal administratif de Lille a validé la rupture du contrat d'association qui liait l'Etat au lycée musulman Averroès, installé à Lille-Sud. Direction, personnels et parents d'élèves de l'établissement avaient déposé trois référés-suspension.

Le tribunal administratif de Lille Le tribunal administratif de Lille
Le tribunal administratif de Lille © Radio France - Stéphane Barbereau

Le tribunal administratif de Lille a rejeté, ce lundi après-midi, les trois recours en référé-suspension déposés, début janvier, par l'association qui gère l'établissement privé musulman, les représentants du personnel et l'association des parents d'élèves.  Ils souhaitaient ainsi éviter la fin des subventions publiques, à compter de la rentrée de septembre 2024.

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"Averroès a manqué à ses obligations"

Dans son jugement, le tribunal estime que l'association Averroès "a manqué à deux titres à ses obligations" : il s'est soustrait à un contrôle de son CDI (centre de documentation et d'information) à deux reprises, en particulier en s'opposant sans motif à un contrôle inopiné prévu le 27 juin 2022. Par ailleurs, le tribunal rappelle que "les cours d'éthique musulmane dispensés au lycée reposaient essentiellement sur une version des commentaires des "Quarante hadiths de l'imam An-Nawawi" qui comporte des appréciations contraires aux valeurs de la République" sur l'égalité hommes-femmes, la peine de mort ou encore la supériorité des lois divines.

Pourvoi en cassation devant le conseil d'Etat

William Bourdon, l'avocat du lycée, évoque une "décision d'une disproportionnalité évidente et indiscutable qui devra être sanctionnée par le Conseil d'Etat" qui va être saisi par les avocats de l'établissement. L'audience pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines. "Cette décision est infusée par un contexte politique", ajoute l'avocat qui pointe du doigt le rôle joué par Xavier Bertrand, le président du conseil régional qui avait participé aux débats lors de la commission de concertation réunie en préfecture, le 27 novembre. "Tout ce qui nous est reproché est une vaste plaisanterie, abonde le directeur du lycée Averroès, Eric Dufour. Sur la mixité, on peut prouver depuis 20 ans que le lycée est mixte sur tous les aspects : mixité sociale, politique, religieuse,...". Le chef d'établissement, qui s'est de nouveau expliqué sur une notice bibliographique qui faisait référence à un ouvrage critiquant l'égalité hommes-femmes, prônant la peine de mort pour les non-croyants et la supériorité des lois divines. "Ce livre n'a jamais été mis entre les mains des élèves, n'a jamais été utilisé par les enseignants d'éthique. Il avait été placé il y a très longtemps en notice bibliographique, nous ne l'avons pas dans l'établissement. Ces commentaires "des Quarante hadiths de l'imam An-Nawani" sont bien évidemment contraires à mes valeurs et à celles de enseignants. Les interventions d'éthique ont vocation à contrer ce genre d'absurdités".

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