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Des peines de prison avec sursis requises au procès du "commando anti-ours" de l’Ariège

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C’est une vidéo qui avait fait parler d’elle il y a près de six ans. Une vidéo appelant à la réouverture de la chasse à l’ours en Ariège. Des peines de prison avec sursis ont été requises à l'encontre de quatre hommes qui comparaissaient ce mardi devant le tribunal judiciaire de Foix.

La vidéo avait été envoyée à plusieurs médias le 14 septembre 2017 La vidéo avait été envoyée à plusieurs médias le 14 septembre 2017
La vidéo avait été envoyée à plusieurs médias le 14 septembre 2017 - Inconnu

C’est une vidéo mystérieuse qui n’a jamais été revendiquée : une vidéo envoyée en septembre 2017 à plusieurs médias sur une clé USB. On y voit un groupe d'une petite trentaine de personnes, a priori des hommes armés de fusils de chasse et cagoulés façon FLNC Canal historique, ce mouvement nationaliste corse responsable de plusieurs attentats et assassinats. Une voix off annonce le retour de la chasse à l’ours, ce qui serait évidemment illégal puisque l’espèce est protégée.

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À l'issue de l'audience ce mardi devant le tribunal correctionnel de Foix, la décision des juges a été mise en délibéré au 6 juin prochain. Le parquet a requis quatre mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende à l'encontre de Philippe Lacube. Le président de la chambre d'agriculture de l'Ariège est soupçonné d'avoir fourni une tablette pour filmer cette vidéo et d'avoir diffusé des clés USB avec la vidéo. Il est poursuivi pour complicité d'intimidation à l'encontre d'un agent public. "Il a contesté au procès avoir fourni du matériel informatique et dit ne pas être rattaché à cette vidéo" explique son avocat, maître Martin Vatinel.

À l'encontre de Rémi Denjean, éleveur, le parquet a requis six mois de prison avec sursis, une amende et trois ans d'interdiction de port d'arme. "C'est un peu sévère" selon son avocat, maître Régis Degioanni. Une peine de prison avec sursis, une amende et trois ans d'interdiction de port d'arme ont aussi été requis à l'encontre d'un homme qui aurait fourni un fusil à Rémi Denjean.

Enfin, deux mois de prison avec sursis et une amende ont été requis à l'encontre d'un quatrième prévenu, poursuivi pour avoir menacé des agents de l'Office français pour la biodiversité lors d'une expertise sur une estive. "C'est très sévère au vu de ce qui lui est reproché, d'avoir monté le ton lors d'un rassemblement d'éleveurs sur une estive" selon maître Degioanni.

Des prévenus qui nient toute implication

La vidéo dure une minute et 47 secondes. Elle a été tournée de nuit, dans un lieu impossible à identifier. La voix off appelle également à "mener une résistance active face aux agents de l’État." Des coups de feu sont tirés à la fin de la vidéo. La justice considère cet appel comme une atteinte à l’autorité de l'État. Il n'y a pas de parties civiles dans cette affaire, mais quatre hommes sont sur le banc des prévenus.

Parmi eux, Philippe Lacube, le président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, connu pour ses positions anti-ours. Il est soupçonné d’avoir facilité la diffusion de la vidéo. Selon une expertise, un iPad lui ayant appartenu aurait servi à filmer la séquence, ce qu’il dément.

Rémi Denjean, un éleveur ariégeois également élu à la Chambre d’agriculture est, lui, soupçonné d’être un des hommes encagoulés qui apparaît sur la vidéo. Selon un des avocats qui a plaidé dans le dossier, les enquêteurs se fondent sur une particularité physique : il aurait un angiome à l'œil, ce qui serait aussi le cas d'une des personnes filmées. Rémi Denjean réfute également toute implication. Deux autres hommes ont été jugés : le premier pour avoir prêté un fusil à Rémi Denjean et le second pour avoir menacé des agents de l’Office français pour la Biodiversité sur une estive quelques jours avant la diffusion de la vidéo.

Les avocats des prévenus parlent de "procès politique" dans un contexte où tout ce qui touche à l'ours est ultra-sensible.

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