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EXCLU - Le témoignage de la fille de Marie-Pascale, enlevée sur le parking de l’hôpital d’Avignon

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Le 14 avril dernier, Marie-Pascale Sidolle était enlevée dans des circonstances étranges sur le parking de l’hôpital d’Avignon, où elle travaillait. Trois mois et demi plus tard, toujours sans nouvelles d’elle, sa fille témoigne pour France Bleu Vaucluse.

Stéphanie Sidolle témoigne sur France Bleu Vaucluse.
Stéphanie Sidolle témoigne sur France Bleu Vaucluse. © Radio France - Jade Peychieras

Ce matin-là, le 14 avril, Marie-Pascale Sidolle, 54 ans, habitante de Roquemaure (Gard) doit prendre son service à l’hôpital d’Avignon Henri Dufaut, comme agent des services hospitaliers. Sa voiture, filmée par les caméras de vidéo-surveillance, ressort du parking quelques instants plus tard. Un homme est au volant

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Depuis, Stéphanie Sidolle, fille unique de Marie-Pascale, n’a plus aucune nouvelle de sa mère. Une enquête pour disparition inquiétante est ouverte. Trois mois et demi après, elle a choisi de se confier à France Bleu Vaucluse.

L’enquête : un travail de fourmis

Trois mois et demi après la disparition de sa mère, Stéphanie Sidolle est en mesure de révéler certains détails de l’enquête. "Il est près de 7 heures quand on voit ma mère rentrer sur le parking de l’hôpital, au volant de sa Twingo. Elle se dirige vers l’endroit où elle a l’habitude de se garer, mais il n’y a plus de place. Elle tourne sur le parking", raconte la jeune femme. 

La voiture de Marie-Pascale sort alors des écrans des caméras de vidéosurveillance. "Quelqu’un à l’hôpital entend un cri, une phrase, mais ne sort pas, poursuit Stéphanie. C’est une voix d’homme, mais on ne distingue pas ce qu’elle dit".

Quelques instants plus tard, la voiture de Marie-Pascale réapparaît sur les écrans des caméras. "Cette fois-ci, elle se trouve sur le siège passager, indique Stéphanie Sidolle. Elle a l’air effrayé. Un homme est au volant. Mais pour l’instant, nous n’arrivons pas à l’identifier. Le pare-soleil est baissé, et les images sont de mauvaise qualité".

Toute la scène est allée très vite, moins d’une dizaine de minutes. "Vers 7h30, le téléphone de ma mère est éteint, manuellement, ajoute Stéphanie. On perd alors toute trace GPS." Selon nos informations, le dernier bornage du téléphone est relevé à Pujaut, sur le chemin des falaises.

La voiture, elle, est retrouvée le lendemain dans une impasse du quartier Monclar d’Avignon. "Vu l'endroit, je me dis qu’il faut connaître le coin, mais ce n’est qu’une supposition", estime Stéphanie.  

L’enquête, ouverte pour disparition inquiétante, avance doucement. "Il y a eu des perquisitions, des interrogatoires. Il y aura sans doute des contre-interrogatoires, poursuit-elle. Mais ma mère était vraiment une personne sans histoire, qui adorait son travail, qui sortait peu, il faut donc tout passer au peigne fin. S’agit-il de quelqu’un qu’elle connaît ? D’une mauvaise rencontre ? On n’en sait rien." C’est d’ailleurs le plus effrayant : "Et si c’était quelqu’un qui lui en voulait ? Qui pourrait s’en prendre à moi ? À mes enfants ?", s’inquiète la mère de famille. 

Retard à l’allumage

Même si elle estime que les enquêteurs font leur maximum, Stéphanie Sidolle regrette certaines lenteurs au début de l’affaire : "Il existe en France une loi, indique-t-elle. Un droit de retrait pendant 48 heures pour les personnes adultes. Cela signifie qu’un adulte a le droit de s’isoler pendant 48 heures sans donner de nouvelles. C’est pour cette raison que pour porter une personne disparue, il faut attendre deux jours. Je trouve cette loi ridicule. Cela fait perdre un temps précieux. Ce sont les heures les plus importantes".

La jeune femme et sa mère, très proches, se confiaient tout. "Dès le premier jour, quand on m’a appelé pour me dire qu’elle n’était pas venue travailler, quand je l’ai appelée et que son téléphone était éteint, j’ai su que quelque chose n’allait pas. Il a fallu trois mois d’enquête pour confirmer que c’était bien une disparition involontaire. Désormais, on ne peut plus supposer qu’elle a voulu disparaître. C’est un enlèvement !"

Une torture mentale

Depuis trois mois et demi, la vie de Stéphanie Sidolle a basculé dans l’horreur. "C’est très long, confie-t-elle. Au début, je pensais que ce serait réglé en quelques jours, que ça ne serait plus qu’un mauvais souvenir. J’ai compté les jours, puis les semaines. J’espérais ne pas avoir à compter les mois. Ça fait maintenant trois mois et demi. Et plus c’est long, plus c’est dur à supporter. C’est une torture mentale. Une torture de ne pas savoir ce qu’il s’est passé. Une torture de ne pas savoir si elle est vivante. Tant qu’on ne l’a pas retrouvée, même si l’espoir est infime, j’ai l’espoir de la retrouver vivante."

Elle raconte ensuite le calvaire qu’est devenu son quotidien et celui de sa famille : "On vit car on a des responsabilités. J’ai deux enfants qui m’aident à tenir. Sans eux, je passerais mes journées à dormir en attendant un coup de téléphone, en attendant d’avoir une avancée dans l’affaire. C’est le monde qui s’écroule".  

Stéphanie et sa marraine devaient retrouver Marie-Pascale, le lendemain de son enlèvement, pour célébrer son anniversaire. "On a encore ses cadeaux emballés, raconte Stéphanie, des larmes plein les yeux. On attends. On attends et on espère la retrouver pour lui donner un jour".

Appel à témoignage

"Si quelqu’un a vu quelque chose, ce 14 avril, supplie Stéphanie Sidolle, même si ça vous semble insignifiant, si vous avez peur, je vous en prie n’ayez pas peur de parler, vous serez protégé. Parlez, car cela me crève le cœur !".

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