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ENQUÊTE | À Calais, des migrants prêts à tout pour rallier la Grande-Bretagne

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Un jeune Afghan a été secouru cette semaine au large de Calais, embarqué sur un radeau de fortune, décidé à rallier la Grande-Bretagne. Les migrants prennent de plus en plus de risques pour traverser la Manche. Retrouvez ici l'enquête de France Bleu Nord sur la situation des migrants à Calais.

Un jeune Afghan embarqué sur un radeau de fortune pour rejoindre l'Angleterre.
Un jeune Afghan embarqué sur un radeau de fortune pour rejoindre l'Angleterre.

Il a été secouru de justesse par les sauveteurs en mer. Un migrant afghan de 23 ans, qui a tenté cette semaine de rallier la Grande-Bretagne sur un radeau de fortune, a regagné le campement où il avait trouvé refuge sur le port de Calais. Et il affirme qu'il recommencera dès que possible. Signe de la détermination des exilés, et illustration qu'ils prennent des risques de plus en plus grand pour parvenir à leurs fins.

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Accidents mortels

Résultat, de plus en plus d'accidents mortels. En mars dernier, un Éthiopien est mort noyé dans le port de Calais. Un autre migrant a été sauvé par les pompiers alors qu'il dérivait sur un morceau de polystyrène, il voulait escalader un ferry avec des couteaux.

Et par la route, ce n'est pas mieux : pour rejoindre des camions, les exilés sont de plus en plus nombreux à marcher sur l'A16 et l'A26, avec là aussi des accidents mortels, des hommes fauchés par des camions ou des voitures. Un Érythréen de 15 ans a même été retrouvé mort en début de semaine, après avoir sauté d'un camion, sûrement en se rendant compte qu'il s'était trompé de sens.

Des tentatives de passages menées en solitaire car ces migrants, arrivés récemment, n'ont pas les moyens de payer des passeurs. Ces tensions autour de l'argent entrainent des règlements de compte sanglants, d'autant plus que les opportunités de passage restent limitées. On dénombre deux meurtres depuis le début de l'année, un passeur tué par un coup de fusil à Calais et un migrant albanais mortellement poignardé, près de Marquise.

Pour Philippe Wannesson, bénévole calaisien qui accompagne les migrants, "c'est ici qu'ils réalisent qu'ils ne sont pas les bienvenus en Europe ".

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Plus de 500 migrants

Difficile de dire si le nombre de migrants augmente mais selon les bénévoles qui leur distribuent de la nourriture, ils sont plus de 500, regroupés sur deux camps principaux près du port et du canal de Calais. Martine Devries, de Médecins du Monde, estime qu'ils ne sont pas plus nombreux mais qu'ils sont "plus visibles ". En cause selon elle, "leur expulsion systématique des squats où ils étaient un peu à l'abri et un peu autonomes ".

Adolescents

Ils sont donc plus nombreux, 100 à 150 de plus, à fréquenter le lieu de distribution de repas, parmi eux 30 à 40 mineurs, dont une partie de moins de 15 ans ce qui inquiète Philippe Wannesson : "Ce n'est pas tout à fait le même rapport à l'enfance mais, pour nous, ce sont les moins bien préparés aux situations qu'ils rencontrent ".Ces mineurs venus essentiellement d'Érythrée et d'Éthiopie veulent échapper à un service militaire proche de l'esclavage. et n'ayant pas pu trouver refuge en Syrie ou en Lybie, ont poursuivi leur route vers Calais, sans s'attarder en Italie.

Un campement de migrants près du port de Calais (décembre 2013).
Un campement de migrants près du port de Calais (décembre 2013). © Maxppp

Campements sommaires

Ces migrants vivent dans des campements sommaires, sans eau courante, et sans WC. Et Martine Devries observe de nombreux problèmes sanitaires se développer dans ces conditions, "problèmes cutanés, problèmes respiratoires et traumatismes liés aux conditions de vie et aux essais d'embarquement dans différents véhicules ".

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