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Disparition du petit Émile : des premières recherches à la découverte des ossements, retour sur neuf mois de mystère

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Des ossements correspondant au corps du petit Émile ont été retrouvés samedi à proximité du Haut-Vernet (Alpes-de-Hautes-Provence). Cette découverte met fin à neuf mois de recherches. L'enfant âgé de 2 ans et demi était porté disparu depuis le 8 juillet 2023. La cause de sa mort reste inconnue.

La photo d'Émile, deux ans et demi, diffusée pour l'appel à témoins. La photo d'Émile, deux ans et demi, diffusée pour l'appel à témoins.
La photo d'Émile, deux ans et demi, diffusée pour l'appel à témoins. - Gendarmerie nationale

Des ossements appartenant au petit Émile ont été retrouvés ce samedi 30 mars à proximité du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), a annoncé le procureur de la République d'Aix-en-Provence ce dimanche. Le petit garçon, âgé de deux ans et demi, avait disparu le 8 juillet 2023 lors d'une fête de famille dans ce hameau de 25 habitants, situé à 1.200 mètres d'altitude. La cause de sa mort reste inconnue. Cette découverte met fin à neuf mois de recherches.

Disparition et premières recherches

Le 8 juillet 2023, à 17h15, Émile est aperçu pour la dernière fois par deux voisins dans une ruelle du Haut-Vernet, hameau situé sur les flancs du massif des Trois Évêchés (Alpes-de-Haute-Provence), où il venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels. Ses parents, qui habitent La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), ne sont pas présents ce jour-là.

La gendarmerie est alertée vers 18h et une enquête pour recherche des causes de disparition inquiétante débute le 9 juillet, assortie d'un appel à témoins. Une battue réunit des centaines d'anonymes venus prêter main forte les deux premiers jours. Enquêteurs et militaires continuent ensuite à inspecter minutieusement 97 hectares de champs, bois et terrains escarpés, sans succès.

La trentaine de maisons du hameau rattaché à la commune du Vernet sont aussi fouillées, les habitants interrogés et leurs véhicules visités.

Le petit Émile avait disparu le 8 juillet 2023.
Le petit Émile avait disparu le 8 juillet 2023. © Visactu

Ouverture d'une information judiciaire

Le 12 juillet, le parquet de Digne annonce que l'enquête bascule sous le régime de l'enquête préliminaire. Puis, le 18, il ouvre une information judiciaire justifiée par "la complexité de l'affaire" auprès du pôle de l'instruction d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Deux juges d'instruction sont saisis du dossier, toujours pour recherche des causes de disparition inquiétante.

Débute alors un minutieux travail d'analyse des données recueillies, soit 1.200 appels passés à la ligne téléphonique dédiée et une masse considérable d'informations concernant la téléphonie de toutes les personnes ayant "borné" vers le Haut-Vernet le jour de la disparition d'Émile.

Le 25 juillet, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection de restes humains, appuyées par des drones, sont déployées au Vernet.

Enquête élargie à des motifs criminels

Le 31 juillet 2023, les recherches reprennent indique une source proche de l'enquête à franceinfo, en précisant que le but est d'élargir les investigations dans une zone "au-delà de cinq kilomètres " pour permettre de vérifier qu'aucun corps n'est présent dans le secteur.

Le 21 août, la presse apprend que l'enquête judiciaire est élargie aux faits criminels "d'enlèvement" et "séquestration". Cette décision, "purement technique", "n'est pas liée à une évolution dans l'enquête" sur la disparition toujours inexpliquée du garçonnet, mais "ce cadre procédural offre plus de souplesse" aux enquêteurs, souligne le procureur-adjoint. Ils peuvent désormais placer des suspects en garde à vue par exemple, ce qui n'était pas possible jusqu'alors.

L'appel des parents

Les parents de l'enfant s'expriment pour la première fois dans un article de l'hebdomadaire Famille Chrétienne publié le 29 août 2023. Lors de cette première prise de parole, ils déclarent n'avoir "rien à cacher" et déplorent des "témoignages malveillants dans la presse". "On imagine forcément le pire, mais on ne peut s'empêcher d'espérer...", dit alors le père.

Dans le même hebdomadaire, à la veille du troisième anniversaire d'Émile le 24 novembre, ses parents diffusent un appel vibrant : "Comprenez notre détresse, dites-nous où est Émile", demande la mère.

"Mise en situation"

Une nouvelle série de perquisitions est menée à partir du 7 novembre 2023 par une cinquantaine de gendarmes, près de quatre mois après la disparition du petit Émile. Ces perquisitions sont menées dans les Alpes-de-Haute-Provence et également dans d'autres départements, car les enquêteurs savent désormais qui était présent au Vernet le jour de la disparition de l'enfant.

Le 8 janvier 2024, le parquet d'Aix-en-Provence indique que l'enquête "est toujours très active" et a pris "une autre forme, plus technique". Les enquêteurs de la gendarmerie doivent désormais  "analyser l'ensemble des éléments recueillis" et notamment une masse de données numériques et de téléphonie des personnes ayant borné sur place ou aux alentours peu avant et peu après la disparition, détaille le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.

Le 28 mars, la famille d'Émile, des voisins et d'autres témoins visuels, soit 17 personnes, sont réunis par la justice au Haut-Vernet pour une "mise en situation", visant à reconstituer le moment où l'enfant a été aperçu pour la dernière fois.

Les gendarmes sécurisant les accès au hameau du Haut-Vernet pour la "mise en situation", le 28 mars 2023 .
Les gendarmes sécurisant les accès au hameau du Haut-Vernet pour la "mise en situation", le 28 mars 2023 . © Radio France - Aurélien Thirard

Découverte d'"ossements"

Ce dimanche 31 mars, le parquet d'Aix-en-Provence annonce que des "ossements" appartenant à Émile ont été retrouvés la veille par une randonneuse, à environ deux kilomètres à vol d'oiseau du hameau du Haut-Vernet.

"Les analyses d'identification génétiques ont permis de conclure ce dimanche qu'il s'agissait des ossements de l'enfant", affirme le procureur d'Aix-en-Provence, sans donner d'éléments sur la cause du décès. Ces os font encore l'objet d'analyses criminalistiques.

"La gendarmerie nationale se consacre à déployer des moyens pour entreprendre des recherches complémentaires sur la zone géographique où ils ont été retrouvés", ajoute le procureur de la République. Des chiens, des drones ainsi que l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), sont ainsi déployés, précise la gendarmerie auprès de franceinfo.

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