Disparition d'Émile au Vernet : des ossements de l'enfant découverts à proximité du hameau du Haut-Vernet

Des ossements appartenant au petit Émile ont été retrouvés ce samedi 30 mars à proximité du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), indique le procureur de la République d'Aix-en-Provence ce dimanche. Le petit garçon, âgé de deux ans et demi, avait disparu le 8 juillet 2023 lors d'une fête de famille dans ce hameau de 25 habitants, situé à 1.200 mètres d'altitude.

La cause de la mort toujours inconnue

Samedi, "la gendarmerie nationale était informée de la découverte" de ces ossements, explique le procureur de la République. C'est une randonneuse, qui se promenait près du Haut-Vernet, qui a retrouvé ces ossements, a appris franceinfo de source proche. Ceux-ci ont été "immédiatement transportés à l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) afin de procéder à des analyses d'identification génétiques". Ces analyses ont permis de conclure ce dimanche "qu'il s'agissait des ossements de l'enfant".

Pour le moment, le parquet ne donne aucun élément sur la cause du décès de l'enfant.

De nouvelles recherches dans le secteur

Les ossements ont été retrouvés par une randonneuse qui se promenait près du hameau. Des analyses criminalistiques se poursuivent d'ailleurs sur ces ossements.

"La gendarmerie nationale se consacre à déployer des moyens pour entreprendre des recherches complémentaires sur la zone géographique où ils ont été retrouvés", précise le communiqué le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.

Le maire du Haut-Vernet a part ailleurs pris un arrêté ce dimanche, interdisant dès 16h30 l'accès au hameau à toute personne, sauf les habitants, et ce afin "d'assurer la tranquillité des habitants du hameau et de ses environs ". Il est valable jusqu'au dimanche 7 avril à midi.

Aucun lien avec la reconstitution

Cette macabre découverte samedi intervient quelques jours après une mise en situation, une sorte de reconstitution qui s'est déroulée le 28 mars, dans ce hameau du Haut-Vernet. Elle avait pour but de retracer minute par minute les déplacements et les événements, mêmes anodins, dont se souvenaient les personnes présentes l'après-midi de la disparition il y a près de neuf mois. Dix-sept personnes étaient convoquées pour y participer, des membres de la famille du garçon, des voisins et des témoins visuels. Cependant, la mise au jour des ossements samedi n'a aucun lien avec cette reconstitution.

Quand il a disparu le 8 juillet 2023, Émile venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels, et deux voisins affirment l'avoir vu dans la rue principale du hameau, mais avec des récits contradictoires.

Aucune piste n'avait été mise de côté, même si la thèse de la chute mortelle s'était étiolée à la suite des multiples battues organisées dans les environs du hameau, et à l'issue desquelles aucun corps n'avait alors été retrouvé. D'abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains, l'enquête avait rapidement été confiée à deux juges d'instruction d'Aix-en-Provence, puis requalifiée en motifs criminels pour "enlèvement" et "séquestration".

Le corps déplacé ?

Selon Jacques-Charles Fombonne, ancien commandant du centre national de formation à la police judiciaire de la gendarmerie et invité de franceinfo ce dimanche, cette découverte "milite plutôt pour l'hypothèse d'un corps qui aurait été déplacé et qui aurait été mis justement à cet endroit, sachant qu'on a dit qu'on n'y reviendrait pas". De multiples battues avaient en effet été organisées dans les environs du hameau dans les jours qui ont suivi la disparition de l'enfant.

D'après ce spécialiste, "on peut difficilement imaginer, même si le corps a été enterré assez profondément, qu'ils soient passés à côté. D'autant plus qu'ils sont passés à plusieurs reprises, plusieurs jours après la disparition du corps". Pour Jacques-Charles Fombonne, quelqu'un a pu prendre "peur à l'issue de la reconstitution et est venu se débarrasser du corps".

Autre hypothèse soulevée par l'ancien commandant de la section de recherche du centre d'Orléans, celle d'un déplacement du corps par des "animaux". "Si on n'a que le crâne ou que des tout petits éléments, on peut imaginer que ça a été déplacé par un assassin ou par les intempéries ou par des animaux".

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